lundi 26 décembre 2016

Transition vers le pire ?




Mes proches, (qui ne me lisent pas), me disent que mes articles sont trop longs. 
Je ne vais donc pas vous infliger un long article de plus, pour clore cette pénible année 2016. Notez d’ailleurs que je n’ai pas écrit beaucoup cette année…
Ayant constaté que sur nombre de sites américains, les vidéos commencent à supplanter largement le texte, je vais tenter de faire de même pour traiter le sujet du jour.


Le sujet du jour

    Lorsque j’ai commencé ce site sur la "Transition", je me voulais résolument optimiste. Je me refusais à céder aux discours catastrophistes concernant l’avenir, catastrophisme que j’attribuais à l’impossibilité pour beaucoup, de penser ledit avenir. Mon optimisme était un optimisme choisi, un optimisme de combat. Raison pour laquelle je m’efforçais avec la dernière énergie (celle du désespoir ?) de défendre l’idée que les solutions qui nous permettraient de parer à l’effondrement devenu presque inévitable, seraient des solutions locales qui tourneraient le dos au système. Inutile de gaspiller son énergie à combattre un système qui de toute façon commençait déjà à s’effondrer sous l’effet de ses multiples crises (crise de l’énergie, crises économiques à répétition, etc.).
Le secret d’un article qui ne se démode pas, c’est d’évoquer un sujet qui n’est pas d’une actualité immédiate. Celui-ci reprend le fil de quelques articles qui avaient précédé sur Transitio.
    Nombre d’entre vous s’agaceront des vidéos choisies. J’espère qu’ils n’en viendront pas à me classer trop vite dans la catégorie bien pratique des neuneus conspirationnistes ou autres hérétiques.

Le bombardement d’Alep sur Facebook



Comme vous tous, j’ai été bombardé ces dernières semaines d’informations horribles sur la guerre en Syrie et plus particulièrement sur les bombardements d’Alep…
Sous le coup de l’émotion intense orchestrée par les médias, certains de mes amis Facebook sont même allés généreusement protester le 14 décembre dernier dans Paris contre lesdits bombardements.
Inutilement (bien sûr), j’ai posté ce petit message sur ma page :
TRÈS CHERS AMIS GENTILS DE FACEBOOK.
Je partage de tout cœur votre compassion pour les victimes de la guerre en Syrie.
Mais de grâce, posez vous quelques questions.
Demandez-vous pourquoi lorsque les mêmes horreurs se sont passées au Yemen (bombardé par nos alliés saoudiens avec les armes vendues par la France), la grande machine médiatique à émotions n'a pas été mise en branle pour vous faire pleurer.
Renseignez-vous un peu sur les médias étrangers, pour savoir ce qui s'est passé depuis 2008 en Syrie.
Savez-vous que parmi les rebelles qui se dissimulent lâchement au milieu des populations bombardées, se trouve le front al Nosra, qui a été affilié à al Qaïda de 2013 à 2016 ?
Oui la guerre, c'est mal, ça pue, c'est moche. Toutes les guerres le sont. Toutes, y compris celles dont on ne vous parle pas.
Les bombardements c'est pire que tout, demandez aux descendants des milliers de victimes civiles des bombardements de 1944 en Normandie (des villes comme le Havre (rasée à 80%) et Caen ).
Mais de grâce, arrêtez de culpabiliser sur commande des médias pour des massacres contre lesquels vous ne pouvez absolument rien faire, sinon peut-être, arrêter de voter pour ceux qui les ont orchestrés ou accepter de payer le pétrole à son vrai prix...

Vidéos de l'émouvante manifestation de soutien aux habitants martyrisés d'Alep :





Nous roulerait-on dans la farine ?

Regardez cette vidéo et écoutez ce que Éric Denécé, docteur en science politique, chercheur spécialiste du renseignement, du terrorisme, des opérations spéciales disait sur le plateau de LCI, le 21 décembre 2016.


En voici le texte, pour le cas où la vidéo disparaitrait.

Denécé : un autre point me paraît tout à fait important de signaler, c’est ce qu’il se passe à Alep en ce moment parce que là, on est à mon sens sur une falsification de l’information qui est énorme.

Bien sûr qu’il y a une guerre civile en Syrie, bien sûr que la situation d’Alep est inadmissible, cela dit, ça ne concerne que 30 % d’Alep, ça concerne soit des civils qui sont pris en otage par les djihadistes, soit des gens qui refusent de quitter les quartiers parce qu’ils soutiennent ces mêmes djihadistes. On ne vous parle pas de tout ce qu’il se passe ailleurs en Syrie

Calvi : on se fait rouler dans la farine avec Alep ?

M Denécé : on se fait rouler dans la farine avec Alep ! Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des victimes innocentes qui périssent, mais j’insiste sur ce point…

Calvi : y a bien une ville qui est détruite enfin bon…

Denécé : il y a un tiers des quartiers d’Alep, seulement un tiers, qui sont victimes des bombardements, et j’insiste, c’est un tiers de la ville dans lequel les djihadistes dangereux sont présents et ce sont ces djihadistes qui depuis des années tirent sur les quartiers chrétiens, tirent sur le reste de la ville, ce dont on ne parle jamais. On ne parle pas non plus du massacre humanitaire que conduisent les Saoudiens aujourd’hui au Yémen, où systématiquement des hôpitaux sont ciblés, où des sites archéologiques sont détruits ; un de nos contacts qui rentrait du terrain l’autre jour nous disait la chose suivante : « en Syrie, il y a des tas d’endroits où les choses se passent, bien », c’est vrai qu’on peut aller dîner dans la rue le soir dans les quartiers de Damas, les gens de Damas vont passer l’été dans des bungalows à Lattaquié au bord de la mer..

Calvi : ça rappelle que c’est une situation qu’on a connu notamment au Liban.

M.Denécé : voilà, donc le pays n’est pas à feu et à sang. Au Yémen c’est totalement différent, il n’y a quasiment pas un kilomètre carré qui ne soit pas bombardé par les Saoudiens, dans lequel les combats n’ont pas lieu. On ne parle pas de ça.

Il y a un autre point que je voudrais évoquer c’est que nous avons eu dans les années 90 dans une ancienne colonie française, le Congo, une guerre civile qui a fait 400 000 morts sur 4 millions d’habitants, 10 % de la population, on n’en parle pas non plus.

Donc, aujourd’hui, le focus qui est mis sur la Syrie d’une part et sur Alep avec les désinformations qui les accompagnent est une falsification complète de la réalité, ce qui ne veut pas dire qu’on défende Bachar Al Assad, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des victimes civiles qui disparaissent, mais, il y a quelque chose d’extrêmement dangereux. Pour un jeune islamiste aujourd’hui, la façon dont les médias occidentaux présentent la crise syrienne est une motivation pour passer à l’action.

Calvi : comment l’expliquez-vous justement cette situation et ce manque de lucidité ? En l’occurrence, ce que vous êtes en train de nous expliquer l’a été à ma surprise aussi en partie, très largement par les invités de l’émission que nous avons consacré la semaine dernière à Alep.

Je vous le dis franchement, je m’inquiétais tout simplement d’être en train de faire une émission révisionniste sur ce qui est en train de se passer au même moment et qui tire des larmes au monde entier, donc…

M.Denécé : là par exemple, c’est très frappant, on voit la communauté syrienne en France et dans d’autres pays européens qui est absolument scandalisée de voir la façon dont les médias présentent la situation.

Alors, je pense que nos médias en France, et je suis obligé de rester un peu général, sont un peu suivistes du mainstream médiatique qui est impulsé et imposé par les médias anglo-saxons et par les médias arabes qui eux ont intérêt à présenter la situation en Syrie comme quelque chose d’absolument scandaleux, et comme toujours, 300 000 morts dans cette guerre, 5 ans de guerre civile, c’est quelque chose d’horrible, y a à peu près 90 000 militaires qui ont été tués, il y a à peu près 60, 70 000 personnes soutenant le régime ou en tous cas neutres qui ont été massacrées, on nous présente les faits comme si Bachar avait tué 90 % de la population, ce qui est inexact, ce qui ne veut pas dire que ce soit un saint.

Calvi : C’est extrêmement grave ce que vous nous dîtes, parce que ça veut dire que nous participons d’une façon ou d’une autre à la naissance des djihadistes et des assassins de demain ?

M.Denécé : De deux façons, en étant toujours en relation avec des États qui encouragent directement ou indirectement le djihadisme, par le wahhabisme notamment, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et de l’autre côté sur ce qu’il se passe aujourd’hui à Alep, le fait de mettre le focus en montrant à tort, que les pauvres populations islamistes de ces quelques quartiers d’Alep sont des victimes de l’occident, et bien, on redonne du carburant à ceux qui dans nos banlieues où à l’étranger considèrent que le peuple arabe dans le monde est victime de l’ostracisme occidental et ça les pousse à passer à l’acte.

Calvi : et on a aussi des attentats sur le sol français…

 

Nous aveuglerait-on ?

Pourquoi ne pas visionner cette vidéo de l’émission de France 2 qui rappelle l’origine "énergétique" du conflit en Syrie ? (Comme l’avait fait Transitio en août 2013).
A noter que le CSA a été saisi par La Ligue des droits de l’Homme suite à la diffusion du reportage Syrie : le grand aveuglement, diffusé sur France 2 le 18 février 2016. Après avoir rappelé le principe de liberté éditoriale permettant aux éditeurs de télévision et de radio de traiter les sujets qu’ils souhaitent, sous réserve de respecter leurs obligations, le Conseil a estimé que le reportage, pris dans son ensemble, ne faisait pas apparaître de manquement de la chaîne à ses obligations en matière de droits et libertés.



 

"P" comme "Précaution" ou comme "Propagande" ?

Avouez que j’ai choisi mes vidéos avec précaution, puisqu’elles viennent toutes deux de chaînes "honorables", et non-pas de sites d'illuminés vendus à la solde du grand Satan russe.
Quant à moi, je ne peux pas m'empêcher de penser à quelques-unes de mes mauvaises lectures, comme le fameux livre "Propaganda", par exemple, ou au sinistre 1984...



Et les élections françaises de 2017 ?

Pourquoi cette question ? N’est-elle pas hors sujet ? N’y a-t-il pas, là aussi, de quoi désespérer ?

N’êtes-vous pas convaincus que la France, 9ème puissance économique mondiale selon le FMI6ème puissance militaire mondiale3ème puissance nucléaire mondiale, n'est qu’un minuscule pays impuissant, soumis aux ordres de son grand protecteur américain et des dictats économiques des marchés financiers ?


Qui allez-vous élire en 2017 ?

Un anachronique réactionnaire échappé des années 70 ?
Un jeune fou furieux qui abuse des substances illicites (Voir vidéo ci-dessous) et qui insultait les chômeurs il y a quelques mois seulement ?


    Je n’imagine pas un instant que vous élirez l’effrayant Jean-Luc Mélenchon, qui, il y a peu, versait quelques larmes sur la mort de Fidel Castro.
    Malgré tout, je vous conseille d’écouter attentivement sa récente intervention concernant la guerre en Syrie. Il lui arrive parfois d'être lucide.






Post Scriptum : Essayez pour le moins d’élire un président qui ne nous fasse pas honte, comme les deux précédents !











vendredi 25 novembre 2016

Blitzkrieg Fillon vs Tropical Mélenchon (soluce en jeux vidéo ?)

Petite mise au point...

Ayant dans un premier temps réagi à chaud à la fameuse vidéo sur la blitzkrieg de M. Fillon (vidéo que l'on retrouve partout à présent), les jours passant je me suis dit que la première version de mon article ne correspondait pas assez à l'esprit de transitio.net qui est d'essayer de comprendre, plutôt que de juger.
L'idée m'est donc venue de compléter cet article par une seconde partie évoquant une intervention de M. Mélenchon, qui le moins que l'on puisse dire, se trouve à l'autre extrémité de l'échiquier politique. Pour ne rien vous cacher, j'ai souvent eu une secrète faiblesse à son égard, en raison de son discours "vraiment" républicain. Mais lorsqu'il a rendu hommage au défunt Fidel Castro, j'ai un peu craqué...

(Pour ce qui est de mon conseil de jeux vidéo, il vous faudra aller tout en bas de la page.)


1ère Partie



Né des rêves de justice de nos aïeux, la protection sociale à la française va bientôt disparaître. Les décennies de propagande et les coups répétés inlassablement contre les fondements de cette grande avancée dans la condition humaine, vont finalement en venir à bout. Le code du travail va être réduit à peau de chagrin. Il semble que le progrès, chez certains, se résume à revenir aux conditions de vie du 19ème siècle ! Les murs de la citée tremblent, bientôt ils vont s’effondrer.
Vous vouliez du changement ? Vous allez être servis ! (Asservis ?)

Le moment est venu !
Ça y est ! Vous êtes tous convaincu, ou presque, que la France, (le 4ème pays le plus riche du monde) est au bord du gouffre et qu’elle n’a plus les moyens de conserver ses opulents services publics !
Vous êtes tous convaincus, ou presque, que vous allez devoir travailler jusqu’à 65, 67, voire 70 ans pour payer vos misérables retraites !


Convaincus ! (Peut-être aurais-je dû l'écrire en deux mots…)


    Désolé pour cette introduction tonitruante, mais il y avait longtemps que je n’avais plus écrit d’article sur Transitio.net et je m’enflamme un peu ! 😉
    Si vous connaissez Transitio.net, vous aurez déjà compris que la transition choisie par nos élites était la transition vers le pire. Le pathétique François qui nous avait promis le changement en 2012 va partir bientôt en laissant ouverte derrière lui, la petite porte qui rendra inutiles les derniers remparts. Les armées du grand changement, du terrible changement, sont prêtes à fondre sur nos luxueux hôpitaux, nos exorbitantes retraites, nos écoles palatiales, et j’en passe. Ces armées seront peut-être conduites par un nouveau François. Pas le pape non, plutôt cet hibernatus revenu du passé, l’anachronique François Fillon !
Rien n’est écrit d’avance, bien sûr, tout peut encore arriver, mais lorsque l’on s’intéresse de près à l’histoire, force est de constater que bien souvent, c’est le pire qui arrive.

Rien n’est écrit d’avance ? Pas si sûr…

    Si vous connaissez transitio.net, peut-être avez-vous lu cet article que j’avais rédigé en 2011 ? : 2004, Aveux du ministre des "réformes sous la contrainte". Je m’étais fait le relais d’un savoureux petit article écrit par Emmanuelle Veil dans le CHARLIE HEBDO du 27 octobre 2004.
J'ai retrouvé l'article depuis, le voici en PDF : Dutreil-Charlie.pdf


    La journaliste y évoquait une soirée organisée par les ultralibéraux de la Fondation Concorde, dans laquelle elle s’était infiltrée (faute de pouvoir être reçue comme journaliste). Cette aimable petite curieuse avait alors rapporté les propos étonnants du ministre de la Réforme de l'État, Renaud Dutreil, qui s’était "un peu" lâché en parlant du service public. Le triste sire avait affirmé, entre autres, devant un auditoire réjouit :
"Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure - c'est ce que fait très bien Michel Camdessus -, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là ils se recroquevillent comme des tortues."


Vous avez dit crise ?

    Pour ce qui est de la crise majeure, on en aura eu pour notre argent. Car c’est notre argent que ces crises à répétition auront englouti depuis 2004 ! Nous voici même endettés à vie pour rembourser ces crises majeures si, comment dire ? Providentielles ?
Vous trouverez ailleurs sur Transitio.net de vieux articles qui vous éclaireront un peu. La stratégie du choc, vous connaissez ?


Tous au spectacle !

En attendant, je vous invite sur les remparts de notre chère citée, assister à la harangue du Général Fillon devant ses troupes subjuguées. Celles-ci se répandront bientôt dans les moindres recoins de la cité, comme un essaim de sauterelles dévoreuses d'argent.  Ecoutez-le dévoiler son plan guerrier, la blitzkrieg !
Voici cet incroyable extrait de la conférence donnée par François Fillon, devant les improbables notables de l'incroyable Fondation Concorde.

On peut visionner la totalité de la vidéo publiée par Public Sénat sur Youtube : François Fillon, face aux patrons.


Blitzkrieg ?

    Blitzkrieg. Vous ne connaissez pas ce mot qui signifie en allemand "guerre éclair" ? Il est apparu pour la première fois en 1935 dans l’article d’une revue militaire "Deutsche Wehr". L'armée allemande l'a pratiquée avec "talent", en 1939 en dévastant l'Europe....


Ne soyons pas naïfs !

    Vous ne croyez tout de même pas que ces illuminés de la ridicule Fondation Concorde pensent sérieusement que vous pourrez travailler jusqu’à 70 ans ? Il ne leur viendrait même pas à l’idée de vous embaucher à cet âge-là ! La seule chose qu’ils désirent, c’est mettre la main sur le plus d’argent possible, celui de la sécurité sociale, celui des caisses de retraites, etc. Ils privatiseront tous les services publics, conformément à la doctrine néolibérale et vous cotiserez à leurs mutuelles et autres compagnies privées.


Marchandisation du monde

    L’épuisement des matières premières ? La crise énergétique ? Le réchauffement climatique ? Ça ne les intéressera que s’ils peuvent faire du fric avec ! Lisez donc le formidable livre de Paul Jorion : le dernier qui s'en va éteint la lumière. En voici un très court extrait :
"Depuis bientôt cinquante ans, la peste de la marchandisation se manifeste dans tous les domaines : éducation, politique médicale, recherche scientifique, rien n'échappe désormais à la logique commerciale de maximisation du profit. Nos dirigeants, alignant leurs comportements sur ceux du monde marchand, n'envisagent d'assurer la survie de notre espèce que dans une perspective purement commerciale : en termes de "droit à polluer" ou de "droit à détruire", chacun de ceux-ci ayant un prix que le marché aura l'obligeance de déterminer."


En route vers la transition économique !

En route vers la croissance infinie dans un monde fini ! Ces incroyables optimistes ont peut-être raison après tout ? Quand la planète Terre sera foutue ils iront coloniser Mars ou ils vivront dans de luxueuses stations orbitant autour d'une Terre dévastée ! Et nous ? Nous, on ne servira plus à rien. Les robots nous remplaceront avantageusement ! 😉


En avant marche ! Ein, zwei, ein, zwei !

    Une dernière petite vidéo pour montrer aux jeunes ce qu'était la première blitzkrieg ?
Cliquez sur cette image pour la voir sur le site de l'INA.




    Ne vous méprenez pas, nous sommes sur Transitio.net. Je n'insinue pas que ce pathétique François se prend pour Adolf ! Convenez néanmoins que l'emploi de ce mot était pour le moins déplacé. Non ?

    Une chose est cependant sure et certaine, ce brave homme est sincère et il pense vraiment que sa politique apportera le bonheur à son pays. Mais comme je l'ai déjà écrit ailleurs sur Transitio : "Sincérité n'est pas vérité !"

Mais venons-en à notre ami Mélenchon...


2ème partie




    Comme je l'ai avoué en introduction, il m'est arrivé d'avoir de la sympathie pour M. Mélenchon. Il me fait venir les larmes aux yeux lorsqu'il évoque la bataille de Valmy (Regardez cette vidéo) et c'est le seul à gauche qui, selon moi, ait une vision lucide de l'écologie (Lisez cet article). En effet, du fait de mon travail, je ne crois pas au capitalisme vert. Je me souviens de l'un de ses discours à Marseille, lors de la campagne de 2012 qui était aussi beau que le sermon sur la montagne du citoyen Jésus de Nazareth. Mais bon...

    Je ne voudrais pas vous assommer d'un trop long article, mais si je voulais résumer sommairement comment sont les gens selon qu'ils sont de droite ou de gauche, je le ferais ainsi :
  • Les gens de droite construisent des programmes de sociétés pour les hommes tels qu'ils sont. De là une certaine tendance chez certains d'entre eux à vouloir traiter les hommes comme des animaux (Darwinisme social).
  • Les gens de gauche construisent des programmes de sociétés pour les hommes tels qu'ils voudraient qu'ils deviennent. De là une certaine tendance chez certains d'entre eux à vouloir construire des hommes nouveaux (Révolution culturelle).

Le Tribun !

    Jean-Luc Mélenchon est un véritable tribun à l'ancienne. Je m'attends toujours à ce qu'il commence un discours tel Caton l'ancien, en clamant de sa voix théâtrale :"Delenda Cartago !" (Il faut détruire Carthage).
Lui aussi, il est sincère. Mais je crains qu'il ne soit mal entouré, tant au niveau de ses "compagnons de route" que de certaines de ses idées, hélas...


Le vibrant discours !
On remarquera juste derrière lui, le sympathique joueur de guitare du couloir de correspondance de la ligne 9 au métro Franklin Roosevelt.


Ce qui m'a choqué ?

Ce qui m'a choqué, c'est la réaction du leader maximo Mélenchon (ou de celui qui tient sa page Facebook), lorsqu'un quidam s'est étonné que les exilés cubains de Miami fassent la fête en apprenant la mort du leader maximo Fidel Castro.

"Les cubains qui dansent sont les voyous mafieux de Miami" Dixit JLM2017



Petite explication en quelques dates et chiffres pour les jeunes qui ne sauraient pas d'où viennent tous ces "mafieux" ?

1980 Exode de Mariel
124.779 Cubains chassés de Cuba par Fidel Castro, dont l’écrivain Reinaldo Arenas qui put quitter l'île, après des années de persécutions homophobes et politiques. Le leader maximo profita de l'occasion pour se débarrasser de quelques 2.746 criminels,  ainsi que de quelques malades mentaux. Mais la plupart de ces exilés qui trouvèrent refuges chez les "Impérialistes décadents américains" étaient de vrais exilés politiques.


Cliquez sur l'image pour voir ce reportage de France 24 "30 ans après"

1994 Fuites des Balseros (Boat peoples)
Entre 1994 et 1995, environ 40.000 cubains fuient la misère dans des embarcations de fortune. Le grand reporter catalan Carles Bosch et son caméraman préféré Josep Maria Domènech filmeront ce tragique exode depuis les préparatifs sur l'île de Cuba, jusqu'aux désillusions du "rêve américain" à Miami. Le film s'intitule "Balseros". Il a reçu plusieurs prix dont celui du Public aux Rencontres internationales du cinéma à Paris en 2002.
N'oubliez pas de cliquer sur l'image

Et cela n'a jamais cessé ! (Incroyable ce potentiel de délinquants mafieux rêvant de Miami !)


2003, Encore des balseros !
Cliquez sur l'image pour lire l'article du site espagnol d'ABC




2015, Toujours des balseros !
Cliquez sur l'image pour lire l'article et voir les vidéos de NBC News




Propagande impérialiste de la bourgeoisie décadente faisandée ?
Ce n'est pas joli, je me moque du vocabulaire d'une époque révolue (du moins je l'espère). Mais franchement ? Ne trouvez-vous pas qu'il y a de quoi s'inquiéter de constater un tel aveuglement d'un homme qui en toute sincérité veut, lui aussi, le bonheur de ses concitoyens ?
Pour un peu, à l'image de ce si joli film "Good Bye Lenine" (lorsque le fils faisait croire à sa mère communiste, lors de la chute du mur de Berlin, que les gens de l'Ouest venaient chercher asile en masse à l'Est), on se serait presque attendu de la part du service communication de ce touchant candidat à la présidentielle 2017, à voir sur leur site cette parodie d'article trouvée sur le site Bondamanjak, que vous trouverez un cliquant sur l'image ci-dessous :




Conclusion

Je pourrais écrire un essai sur la politique française à partir de cet article, mais le plus simple est de constater l'obsolescence de notre classe politique.
Quant aux deux candidats que je viens de maltraiter un peu, je leur conseille pour se détendre de jouer chacun aux jeux vidéos suivants :

Pour François Fillon, voici celui-ci dans lequel il pourra donner libre cours à sa vision dépassée du progrès :



Pour Jean-Luc Mélenchon, voici celui-là, dans lequel il pourra donner libre cours à sa vision dépassée du progrès :




vendredi 17 juin 2016

Les dieux, le football, Condorcet et les nains de Bernard


Ou comment prendre de la distance par rapport à l'actualité.
(Il n'y a que sur Transitio que l'on trouve de tels articles !)


Après plusieurs mois de silence, je me hasarde à écrire de nouveau un article pour Transitio.

    La décourageante question « A quoi bon ? » étant pour le moment écartée, je vais essayer de ne pas trop rater mon retour en traitant d’un sujet, qui je l’espère, vous apportera un peu de réconfort. Il y a malheureusement trop de sujets douloureux, en cette passionnante mais aussi terrible période de transition (ou d’effondrement, c’est selon mon humeur).

L’actualité est vraiment trop brûlante, trop effrayante, trop lassante !

    Prenons garde à l’actualité, méfions-nous d’elle. Curieusement, depuis quelques années, ce que nous appelons l'actualité, est devenue une sorte de machine à terrifier qui nous maintient en état de choc permanent...


    D'ailleurs, rien ne vieillit plus vite qu’un sujet d’actualité ! Nous sommes sur Transitio après tout ! Le but de ce modeste site est principalement d’essayer (en toute modestie), de comprendre, d’analyser, tout en évitant de juger. Je vous propose donc, au vu des circonstances, d’essayer de prendre de la distance…


Où en sommes-nous ?

    Le tableau n’est guère rassurant, sa toile se craquelle. Le monde se fissure, toutes les institutions semblent sur le point de s’effondrer. Tout le monde s’affole, nous commençons de paniquer, regardant hagards autour de nous, les yeux remplis de peur, de colère ou de dégoût. Nous ne savons plus comment, ou pire, nous ne voulons plus vivre ensemble ! Çà et là le contrat social se déchire. Les outils conceptuels que patiemment nous nous étions forgés pour comprendre le monde et y vivre, ne fonctionnent plus, tant celui-ci est devenu compliqué. Mais est-il vraiment devenu plus compliqué ou bien le problème ne viendrait-il pas du fait que nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience de sa complexité ? De plus en plus nombreux à réaliser, certes, mais pas tous hélas, c’est peut-être là aussi que pourrait résider le problème.


Bienvenue dans le troupeau ! 

    Comme vous, je me trouve au milieu du chaos, piégé au sein du troupeau. J’ai beau sauter comme un cabri, je n’aperçois pas d’échappatoire. Nous semblons tous courir vers le haut d’une falaise du haut de laquelle bientôt nous nous précipiterons en bêlant !
L’avenir n’est plus ce qu’il était.

    Nos ancêtres s’étaient donnés tant de mal pour que nous puissions nous ébattre dans les vertes prairies de cet avenir qui les faisait rêver ! Peu à peu, au fil des siècles et des millénaires, lentement, patiemment, confiants, ils avaient cheminé sur la voie du progrès, se débarrassant progressivement des chaînes de l’ignorance et de la superstition. Nous étions en droit d’espérer que lesdits ancêtres n’avaient pas rêvé en vain notre avenir. Des civilisations étaient nées, avaient brillé un temps, puis s’étaient éteintes, passant le flambeau à d’autres, qui elles aussi avaient marché sur le long chemin du progrès. Nous ne craignons plus l’enfer, mais nous redoutons l’avenir.


Point d’étape (avec de vilains "on")

Nous sommes en 2016, tant de siècles d’histoire sont passés. Et pourtant…

On tue encore et encore, au nom de divinités ridicules, inventées en des époques lointaines par de pauvres hères incultes !

On croit encore ici et là que les femmes sont des êtres inférieurs ou que les homosexuels méritent l’enfer !

On pense sincèrement qu’une croissance sans fin dans un monde limité est possible et que la main invisible du marché réglera tous les problèmes !

On se réuni par milliers dans des arènes immenses pour hurler notre plaisir de voir des manchots athlétiques jouer à la baballe !

On se détourne des outils du savoir qui lui seul peut nous libérer de nos déterminismes accablants.

On préfère la sécurité rassurante du troupeau gardé par des loups, à une liberté qui nous fait peur car elle exige de nous que devenions adultes et responsables.


Conclusion ?

Vous aviez compris, « ON » va mal...


Eh bien non ! Ce n’est pas la conclusion ! (Dixit Nietzsche ?)

    Eh bien non, c’est le moment idéal pour prendre de la distance, car tout cela est déjà arrivé et arrivera encore. C’est la loi du nombre qui rend la situation présente si impressionnante, car nous n’avons jamais été si nombreux ! (Qu’est-ce que ce sera lorsque nous en serons au niveau de l’empire galactique !). C’est notre incapacité de penser l’avenir qui fait que nous ne concevons que l’apocalypse pour seul horizon.
    Oui mesdames et messieurs, tout cela est déjà arrivé maintes fois pendant le long voyage de l’humanité vers le progrès.


Faisons-nous une raison !

    Nationalistes frileux et pathétiquement racistes, faites-vous une raison. Une nation n’est qu’un arrangement momentané qui permet à des gens de vivre en commun. Mais cet arrangement tient tant que ladite nation qu’ils prétendent constituer est suffisamment homogène pour vouloir vivre ainsi. Que des nouveaux arrivent, soit de l’intérieur (envie de vivre autrement suscitée par le désir de progrès), soit de l’extérieur (les raisons sont si nombreuses), et alors le contrat social se déchire. Une autre nation est alors à inventer.

    Européens convaincus, faites-vous une raison, vous êtes à présent trop nombreux à être convaincus de choses trop différentes, pour que le château de cartes que vos banquiers ont commandé à vos politiciens puisse encore tenir debout bien longtemps. N'écoutez pas ces clowns sinistres qui vous disent que le Brexit signifie la mort du Royaune Uni ! L'Angleterre, disparaître ! J'en ris encore !

    Islamistes furieux, faites-vous une raison, tôt ou tard, vos femmes écœurées de la peur que vous avez d’elles, réaliseront où se trouve leur avantage et en tireront les bonnes conclusions.  Darwin vous expliquerait que votre comportement nuit à votre espèce, raison pour laquelle vous devrez en changer si vous ne voulez pas disparaître trop vite de la tragi-comédie humaine que vous avez à cœur d’ensanglanter.

    Américains naïfs, faites-vous une raison, un jour ou l’autre, votre empire lui aussi s’effondrera. C’est probablement la bêtise dans laquelle vos élites tentent de vous enfermer qui sera la cause de votre perte. Un conseil ? Étudiez l’histoire et surtout si vous ne voulez pas que votre QI continue de s'effondrer, arrêtez de manger n'importe quoi ! (Lire :"Le quotient intellectuel diminue à cause de notre mode de vie".)

    Quant à moi, naïf parmi les naïfs, peu importe que je confesse mon rejet de la religion ou mon mépris envers le football. En effet, qu’une religion disparaisse quelque part et une autre naîtra ailleurs sur le fumier des mêmes déterminismes (Lire : "Et l'homme créa les dieux"). Que le football devienne un sport exemplaire, pratiqué par des hommes d’honneur exceptionnels, et très vite, dans une lointaine bassecour, d’autres mafieux trouveront d’autres gladiateurs pour distraire le pauvre peuple !


Ça y est, on a pris du recul !

    Avez-vous vu comme nous avons pris ensemble du recul, voire de la hauteur ? Tout ne devient-il pas un peu moins dramatique ? Regardez tout en bas ces petits nains fragiles qui brandissent leurs petits fanions et leurs dangereux cure-dents ! N’est-elle pas touchante cette minuscule planète qui tournoie dans le vide infini, autour de cette étoile luciole qui un jour s’éteindra ?


Le risque du voyage astral

    Mais gardons-nous de prendre trop de hauteur, trop de distance. Ce genre de voyage astral présente un risque terrible, celui de ne plus savoir comment réintégrer notre humanité. N’oublions pas que nous faisons partie de cette multitude de petits éphémères qui sous prétexte de vouloir un monde meilleur, oublient de vivre dans celui qui momentanément héberge leurs fugaces vies…


Essayez un géant !

    Cet article ne vous a pas vraiment aidé à prendre de la distance ? C’est normal, pour réussir cela, le meilleur moyen est de monter sur les épaules d’un géant, comme disait l'ami Bernard ! (Bernard de Chartres, voir la fin de l'article)

En voici un de géant !



Je vous conseille donc de monter sur les épaules de Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, plus connu sous le nom de Condorcet

Lorsqu’il écrivit de 1793 à 1794, ce petit livre magnifique d’intelligence et d'optimisme, il se savait pourtant condamné par la Révolution dont il avait été l’un des initiateurs. Vous serez éberlués par sa lucidité et par sa brillante description du long cheminement de l’humanité sur la laborieuse voie du progrès.

Mais chut ! J’ai été une fois de plus trop bavard, lisez plutôt le grand Condorcet !

Il vous suffit pour cela, de cliquer sur l'image ci-dessous...



Les nains de l'ami Bernard de Chartres

Jean de Salisbury, philosophe anglais du 12ème siècle (bien avant le Brexit), 
dans son ouvrage "le Metalogicon", prêtait la métaphore suivante à son maître Bernard de Chartres :

« Nous sommes comme des nains assis sur des épaules de géants. Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux. »



Manuscrit allemand, vers 1410

    Puisque le progrès de "l'humanité" semble marquer le pas (celui de l'humanité, par le progrès des sciences et techniques), s'asseoir un moment sur l'épaule d'un géant permet de se reposer un peu et de ne pas céder trop vite au découragement.

Essayez !





Post Scriptum :

    Ne vous méprenez pas sur la distance que j'ai tenté de prendre vis-à-vis de cette difficile période de transition, marquée, provisoirement je l'espère, par un certain recul du progrès. Les miens et moi-même, avons comme les autres, payé le prix de celle-ci. 
    Mes parents, après avoir connu l'euphorie de l'après-guerre et vécu une certaine ascension sociale, finissent tristement leur vie, difficilement protégés de la misère, par ma sœur et moi. 
    Ma sœur de 56 ans, après une vie de galère, a fait l'objet d'un licenciement économique l'an dernier et ne retravaillera probablement plus jamais. 
    Ma fille de 28 ans vient elle aussi d'être licenciée "économique" (sa licence et sa maîtrise ne lui servent à rien). 
    Mon fils qui était brillant à l'école primaire est devenu progressivement ignorant grâce au système éducatif français. Il est à présent en première année de droit, mais il n'a plus lu un livre depuis des années. 
    Quant à moi, j'ai fait mon burnout en 2009 à cause d'un travail qui me vampirisait et qui peu à peu a détruit ma vie, et à présent je compte les jours qui me séparent d'une retraite incertaine. J'ai fait partie de ces naïfs qui ont cru au projet européen, parce qu'ils n'en voyaient que le côté culturel. C'était sans compter sur ces grands malades que sont les gens pour lesquels seul compte l'argent. J'ai été un républicain laïque convaincu, et je le suis toujours, malheureusement, c'est vous dire si je me sens bête à présent avec mes valeurs de Liberté d'Egalité et de Fraternité, au milieu de ces malheureux qui revendiquent des idées datant de notre moyen âge...

    Je peux encore monter sur des épaules de géants pour voir au-delà de moi et de cette société qui momentanément régresse, mais je suis triste à l'idée que les générations qui suivent ignoreront l'existence même de ces géants, du mois le temps plus ou moins long d'un probable moyen âge.

Mon fils ne lira jamais cet article...

Ni mon cher Papa qui depuis mardi dernier, ne vit plus que dans le cœur de ses proches. Je lui dédie ce modeste article, car c'est lui qui enfant m'a donné le goût de lire les géants.