dimanche 23 mars 2014

Reprendre le pouvoir ou s'en déprendre ?

Article mis à jour le 14/03/2023 avec le paragraphe sur le livre 7 de la République de Platon.



    J’ai reçu cette semaine un sympathique message du mouvement des Colibris m’invitant à reprendre le pouvoir !


Voici un extrait de leur message, auquel je ne peux que souscrire :
« L’engagement citoyen ne se limite pas au vote et aux élections. Par nos actions individuelles et collectives sur nos territoires, par l’expérimentation de modes de gouvernance novateurs, par les ICE, nous pouvons vivifier la démocratie ! Plein d'autres pratiques remarquables existent : tirage au sort, référendum populaire, budget participatif, unions de quartiers… »

Mise à jour au 20/01/2022 :
Je vous invite à lire mon article "Transition, quel pouvoir avons-nous", qui remet à sa juste place l'idée d'action individuelle.


Reprendre le pouvoir ?

    Quel programme me suis-je dit ! Le pouvoir ? Mais l’avons-nous seulement eu un jour ? Et que deviendrons-nous lorsque nous l’aurons obtenu ? Des gens ayant du pouvoir ? Du pouvoir sur quoi, sur qui ? Sur d’autres gens voulant reprendre ce pouvoir ?

Et si le pouvoir était la clé du problème ?

    En cette période d’élections, je me suis demandé pourquoi nombre d’élus semblaient changer de personnalité lorsqu’ils accédaient à leurs fonctions.


Il m'arrive d'avoir de drôles d'idées...

    Curieusement, je me suis souvenu de l’expérience de psychologie expérimentale de Stanford menée par Philip Zimbardo en 1971 (Aussi appelée "Effet Lucifer").

    Celle-ci devait se dérouler sur deux semaines. Les sujets (tous étudiants) ont été amenés à participer à un jeu de rôle. Un quartier de détention, plus vrai que nature, avait été construit dans les sous-sols de l’Université de Stanford pour les besoins de l'expérience. Les sujets ont été recrutés par voie de presse via le journal local. L'annonce promettait une rétribution financière de 15 dollars par jour pour les participants. Sur 70 candidats, 24 ont été retenus après avoir passé des tests psychologiques. Les 24 sujets étaient tous en excellente conditions physique et mentale et étaient issus de différents milieux et de divers endroits. Au hasard, la moitié d'entre eux a été choisie pour jouer les rôles de prisonniers et l'autre moitié, les rôles de gardiens de prison.

    Quand l'expérience a démarré, les 12 sujets, qui jouaient le rôle des prisonniers, ont été arrêtés à leur domicile, alignés devant une voiture de police, menottés, fouillés et conduit à la prison.

    Les gardiens devaient mener les prisonniers au sous-sol de l'université et rester avec eux.
Sitôt arrivés, les prisonniers ont été déshabillés et enduits d'une lotion antiparasite. Chacun recevait ensuite une casquette visant à dissimuler ses cheveux ainsi qu'une blouse qu'il devait porter sans sous-vêtements. Ils étaient ensuite conduits à leur cellule.

    A l'inverse, les 12 sujets qui jouaient le rôle des gardiens de prison reçurent un uniforme, des lampes de poches, des lunettes de soleil et, bien sûr, l'autorité sur les prisonniers.

Certaines personnes ont craqué au bout de quelques jours. Et l'expérience a dû s'interrompre au bout de six jours !

    En fait, les prisonniers se sont révoltés et les gardiens ont immédiatement répondus par la répression. Ils ont privé de nourriture ceux qui en demandaient et inversement ont forcé à manger ceux qui s'engageaient dans une grève de la faim. Ils soumettaient les prisonniers à toute sorte de sévices physiques : brimades et vexations. Ils allèrent jusqu'à les priver de sommeil, confiner certains d'entre eux à l'isolement total, leur faire nettoyer les toilettes à mains nues ou encore obliger d'autres à uriner dans un sceau.

Les résultats montrèrent que les prisonniers devinrent rapidement apathiques.

    L'auteur ne pensait pas que cela pouvait se passer dans une situation de jeu et les résultats allèrent bien au-delà de ses attentes.

    Cette expérience a montré que c'est la définition de l'environnement social qui structure les conduites et les perceptions, et ce, jusqu'à un point que nous sous-estimons...


    Cette petite vidéo d'Arte vous présente l'expérience de Stanford et fait un rapprochement avec ce qui s'est passé dans la prison d'Abou Ghraïb.




Quel rapport avec le pouvoir politique ?


    Peut-être que cette expérience vous rappelle celle de Milgram sur l’autorité ? Mais ce n’est pas à cela que je pense en évoquant celle de Stanford.

    Je pense que le rôle qui vous échoit dans la société, que vous l’ayez choisi ou non, conditionne votre comportement. Ainsi ces étudiants qui jouaient à être des gardiens de prison ont fini par se comporter comme ils imaginaient être des gardiens de prison.

    Contrairement à ce que dit le vieux dicton connu de tous : "L’habit fait le moine !".
Et pas seulement l’habit ! Le décor également !

    Comment ne pas finir par se comporter comme un monarque, lorsque la fonction à laquelle le suffrage populaire vous a élu, vous oblige à vivre dans des palais ornés de toutes les luxueuses marque du pouvoir absolu ? (Marbre, dorures, tableaux, etc.)

    Comment ne pas finir par croire que si l’on se retrouve là après avoir été élu, c’est parce que l’on a un destin, une mission ? Comment ne pas croire, consciemment ou non, que l’on n’est pas seulement un élu, mais l’élu ?

    Combien d’hommes politiques auraient la force de caractère et l'intégrité d’un Lucius Quinctius Cincinnatus pour retourner comme lui labourer nu son champ, après avoir eu le pouvoir absolu ?

    Le rôle qui vous échoit, le costume qui vous pare, le décor qui vous entoure, et vous voilà autre…

    Voilà probablement pourquoi l’oligarchie perdure de siècle en siècle, quel que soit le régime politique...


Se déprendre du pouvoir...

    J'étais perdu ce matin dans ce genre de réflexions, lorsque je suis tombé en parcourant Facebook, sur une vidéo de l'inclassable Etienne Chouard, ce professeur qui défend avec ardeur l'idée d'une démocratie par tirage au sort (Quelle illusions !). Voici le lien vers son site : Le Plan C : Instituer une vraie démocratie par une Constitution d'origine Citoyenne.

Dans cette courte vidéo, Etienne Chouard parle de la drogue du pouvoir, celle qui transforme les gens.



    Je pense qu'il n'est pas loin d'avoir raison. Je doute cependant que cette addiction au pouvoir puisse disparaître. Tout au plus pourrions-nous imaginer des solutions pour atténuer l'ivresse qu'il donne à nos cerveaux de primates, conditionnés depuis des millénaires à la soumission aux mâles dominants.
  • Désacraliser les fonctions politiques ?
    • Faire travailler nos présidents, ministres et sénateurs dans des immeuble de bureaux et non dans des palais ?
    • Supprimer voitures et appartements de fonctions ?
    • Des mandats plus cours et révocables immédiatement en cas d'incompétence ou de faute ?

Rien de nouveau hélas...

    Cette nocivité du pouvoir n’est hélas pas une découverte récente (je sais rester modeste).
Machiavel, au début du XVIème siècle, a écrit dans son célèbre ouvrage politique "Le Prince" : "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ".


Le Boss...

    Bien avant Machiavel, il y a bien sûr eu Platon, "le boss". Platon a tellement compris de choses que certains disent que la philosophie depuis 2500 ans se résume à commenter ce qu'il a dit.
    Dans le livre VII de sa "République", Platon explique à Glaucon qu'il ne faut donner le pouvoir qu'à ceux qui n'en veulent pas...

Lisez cet extrait du livre 7 :

"    Mais vous (N.D.A. : "vous = les philosophes"), nous vous avons formés dans l'intérêt de l'État comme dans le vôtre pour être ce que sont les chefs et les rois dans les ruches ; nous vous avons donné une éducation meilleure et plus parfaite que celle de ces philosophes-là, et vous avons rendus plus capables d'allier le maniement des affaires à l'étude de la philosophie. Il faut donc que vous descendiez, chacun à votre tour, dans la commune demeure, et que vous vous accoutumiez aux ténèbres qui y règnent ; lorsque vous vous serez familiarisés avec elles, vous y verrez mille fois mieux que les habitants de ce séjour, et vous connaîtrez la nature de chaque image, et de quel objet elle est l'image, parce que vous aurez contemplé en vérité le beau, le juste et le bien. Ainsi le gouvernement de cette cité qui est la vôtre et la nôtre sera une réalité et non pas un vain songe, comme celui des cités actuelles, où les chefs se battent pour des ombres et se disputent l'autorité, qu'ils regardent comme un grand bien. Voici là-dessus quelle est la vérité : la cité où ceux qui doivent commander sont les moins empressés à rechercher le pouvoir, est la mieux gouvernée et la moins sujette à la sédition, et celle où les chefs sont dans des dispositions contraires se trouve elle-même dans une situation contraire. »
Parfaitement, dit-il.
    Eh bien ! Crois-tu que nos élèves résisteront à ces raisons et refuseront de prendre part, à tour de rôle, aux labeurs de l'État, tout en passant d'ailleurs ensemble la majeure partie de leur temps dans la région de la pure lumière ?
    C'est impossible, répondit-il, car nos prescriptions sont justes et s'adressent à des hommes justes. Mais il est certain que chacun d'eux ne viendra au pouvoir que par nécessité, contrairement à ce que font aujourd'hui les chefs dans tous les États.
Oui, repris-je, il en est ainsi, mon camarade ; si tu découvres pour ceux qui doivent commander une condition préférable au pouvoir lui-même, il te sera possible d'avoir un État bien gouverné ; car dans cet État seuls commanderont ceux qui sont vraiment riches, non pas d'or, mais de cette richesse dont l'homme a besoin pour être heureux : une vie vertueuse et sage. Par contre, si les mendiants et les gens affamés de biens particuliers viennent aux affaires publiques, persuadés que c'est là qu'il faut en aller prendre, cela ne te sera pas possible ; car on se bat alors pour obtenir le pouvoir, et cette guerre domestique et intestine perd et ceux qui s'y livrent et le reste de la cité.
Rien de plus vrai, dit-il.
Or, connais-tu une autre condition que celle du vrai philosophe pour inspirer le mépris des charges publiques ?
Non, par Zeus.

Parfaitement, dit-il.

Eh bien ! Crois-tu que nos élèves résisteront à ces raisons et refuseront de prendre part, à tour de rôle, aux labeurs de l'État, tout en passant d'ailleurs ensemble la majeure partie de leur temps dans la région de la pure lumière ?

C'est impossible, répondit-il, car nos prescriptions sont justes et s'adressent à des hommes justes. Mais il est certain que chacun d'eux ne viendra au pouvoir que par nécessité, contrairement à ce que font aujourd'hui les chefs dans tous les États.

Oui, repris-je, il en est ainsi, mon camarade ; si tu découvres pour ceux qui doivent commander une condition préférable au pouvoir lui-même, il te sera possible d'avoir un État bien gouverné ; car dans cet État seuls commanderont ceux qui sont vraiment riches, non pas d'or, mais de cette richesse dont l'homme a besoin pour être heureux : une vie vertueuse et sage. Par contre, si les mendiants et les gens affamés de biens particuliers viennent aux affaires publiques, persuadés que c'est là qu'il faut en aller prendre, cela ne te sera pas possible ; car on se bat alors pour obtenir le pouvoir, et cette guerre domestique et intestine perd et ceux qui s'y livrent et le reste de la cité.

Rien de plus vrai, dit-il.

Or, connais-tu une autre condition que celle du vrai philosophe pour inspirer le mépris des charges publiques ?

Non, par Zeus."

 



Post Scriptum :

N'oubliez pas de lire mon article "Transition, quel pouvoir avons-nous"...

"Alors la transition ?" Infos de désintoxe sur l'Ukraine et l'Allemagne.

Article mis à jour le 07/02/2022 :

Fatigué d'entendre les sempiternelles âneries sur le charbon allemand, j'ai complété cet article d'infos destinées à rappeler la réalité.




Etat d'âme...

Pas facile d’écrire régulièrement en article sur Transitio. Je suis comme vous accaparé par mes tâches quotidiennes, et si je ne peux m’empêcher de penser tout le temps, prendre un moment pour faire le tri dans ce tourbillon de réflexions est loin d’être évident.

Ecrire un article pour Transitio, c’est comme s’arrêter soudain au milieu du flot de la foule et malgré les cris et la bousculade, tenter de regarder au loin.

Il faut tout de même reconnaitre que l’actualité nous a bien malmenés ces dernières semaines !



Revue de "presse catastrophique"

Grands méchants Russes (Une valeur sure)

    Il y a trois semaines, on avait l’impression que l’incompréhensible crise en Ukraine allait nous mener à la 3ème guerre mondiale, et puis aujourd’hui, voilà que tout est terminé, ou presque. Nos amis américains ont encore failli nous faire mourir de rire en disant aux méchants russes que l’on était plus au 19ème siècle et que l’on envahissait plus les pays ainsi (Lire cette intervention de John Kerry). 

Pour info : Au dix-neuvième siècle, les Américains ont fait la guerre aux Anglais en 1812 pour annexer le Canada, la guerre aux Mexicains pour annexer plus de la moitié du Mexique en 1848, la guerre à la Chine de 1856 à 1860 pour obliger celle-ci à autoriser le commerce de l'opium sur son territoire ! Les portes du temple de Janus ne se referment jamais aux USA ! (Les Romains les refermaient en temps de paix)

    Les grands méchants Russes n’ont pas compris pourquoi l’on faisait un pareil pataquès parce que la Crimée quittait l’Ukraine alors que tout l’occident avait applaudi lorsque le Kosovo avait quitté la Serbie !

    Il est fort probable que certains russes se souviennent que le 9 février 1990, James Baker, le secrétaire d'Etat américain de George Bush, avait assuré au réformateur de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l'alliance occidentale de l’OTAN n'étendrait "pas d'un pouce" son influence vers l'Est si Moscou acceptait que l'Allemagne réunifiée entre dans l'Otan. Les Polonais, les Tchèques et les Hongrois ont adhéré à l'Otan en 1999, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et les trois Etats baltes en 2004, et en 2008, lors du sommet de l'Otan de Bucarest, cela avait failli être le tour de l'Ukraine ! (Lire cet article du Courrier International).



    Les médias français ont comme à leur habitude entonné le cœur des vierges pour soutenir le point de vue de notre indéfectible ami américain (Lire ce document sur la couverture médiatique des Journaux Télévisés en France).

    Il fallait donc lire le Gardian anglais (The external struggle to dominate Ukraine has put fascists in power and brought the country to the brink of conflict) ou regarder la BBC pour apprendre que des néo-nazis paradaient dans Kiev et soutenaient le nouveau gouvernement ukrainien.




    Quant à la France, mon pauvre pays, il se trouvait soudain bien embarrassé avec ses bateaux de guerre fabriqués à Saint-Nazaire qu’il devait livrer à la Russie (Lire cet article de France Info sur l'avertissement de la Russie).

    Heureusement que notre Bernard Henri philosophe national était là pour détendre l’atmosphère !

    Bref, bientôt l’annexion de la Crimée sera oubliée et les oligarques russes pourront revenir faire la fête sur la Côte d’Azur !

    Il parait que dans leur légendaire générosité, nos amis Américains vont mettre chez eux, à l'abris de leurs coffres, 33 tonnes d'or ukrainien (Mais on dit tellement de choses fausses sur internet comme disait Napoléon). 



La compagnie américaine Chevron va pouvoir continuer sa prospection de gaz de schiste dans le cadre de son contrat de 10 milliards avec l’Ukraine




Business as usual...
(Tant que les Allemands n’annexent pas l’Alsace et la Lorraine, on se fout du reste !)


Encore la crise de l'énergie ?

    Hélas oui chers amis lecteurs et lectrices, la crise en Ukraine n’est pas sans rapport avec la crise mondiale de l’énergie ! Le grand chamboulement sur le marché international du gaz, initié par nos amis américains avec leur gaz de schiste, a quelque chose à voir avec ces bruits de bottes en Crimée.

    Transitio vous invite à lire cette brillante analyse du marché mondial de l’énergie de Régis Genté, publiée en août 2013 sur le site de l’excellent Monde Diplomatique : Le gaz de schiste chamboule la géopolitique.


Et en France ?

    Si nous n’avions dû supporter que cette terrible crise internationale ! Mais non, ce n’était pas encore assez ! Nous avons dû subir le spectacle affligeant de la tragi-comédie politicienne française, avec ses "affaires" à répétition (En voici 3 au hasard : LibyeBuissonJuges). Si la justice existe vraiment dans mon pauvre pays, il est probable qu’un jour Nicolas Sarkozy finira en prison, mais ou pourra dire qu’avant cela il nous aura bien diverti. Cet homme est un vrai personnage de fiction ! Roman Balzacien, théâtre de boulevard, film noir ? Les trois peut-être...



Un nuage de particules fines au milieu de la tempête

    Comment voulez-vous penser tranquille au milieu d’une telle tempête médiatique ? En plus de tout cela, nous avons dû souffrir les affres délétères d’un nuage de pollution qui s’est installé sur Paris et qui continue d’irriter mes poumons accablés de bronchites à répétition !



"Alors la transition ?" Me direz-vous !!!

Ben, euh, vous savez, on est en France ici ! Alors il ne fallait pas rêver ! Frown



Transition énergétique ?

    EDF évalue à 300 milliards sur cinquante ans (Lire cet article), le coût de la rénovation et de la construction de nouvelles centrales... et va commencer par investir 50 milliards pour moderniser ses antiques centrales nucléaires (Lire cet article sur le site des Echos).


Imaginez que pendant le pic de pollution des neuneus pronucléaire ont osé insinuer que c’étaient les centrales à charbon allemandes qui nous polluaient ! (Lire ce démenti de Airparif).


Désintoxe à propos de l'Allemagne et son charbon

Aucune nouvelle centrale à charbon

Petite précision tout de même, n'en déplaise aux thuriféraires du nucléaire, aucune nouvelle construction de centrale thermique au charbon ou au lignite n'a été décidée en Allemagne depuis 2008. Aussi bien les constructions en cours à ce jour que les mises en service réalisées en 2013 n'ont donc aucun lien avec l'arrêt définitif de huit réacteurs nucléaires en 2011. Regardez cette vidéo de désintoxe d'ARTE sur le sujet en cliquant sur l'image ci-dessous.


Un mix électrique plus "renouvelable que charbonneux"

Pour la première fois, l’Allemagne a produit plus d’électricité grâce aux énergies renouvelables qu’au charbon en 2018, selon un rapport publié le 3 janvier par l’institut allemand Fraunhofer ISE.

Plus de 40% d’électricité d’origine renouvelable en 2018

En 2018, les énergies renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque, biomasse et hydroélectricité) ont produit 219 TWh d’électricité en Allemagne, soit 4,3% de plus qu’en 2017. Elles ont compté pour 40,4% de la production électrique allemande des douze derniers mois, contre 38% pour le charbon (lignite et houille confondus). La part des renouvelables dans le mix électrique outre-rhin a approximativement doublé depuis le début des années 2010. Cliquez sur l'image ci-dessous.


Allemagne : trois contre-vérités sur la sortie du nucléaire

Par Bernard Laponche

Depuis plusieurs années, on entend trois affirmations selon lesquelles la décision prise par l’Allemagne en 2000 de sortir du nucléaire a entraîné pour ce pays :

  • Une augmentation de la production d’électricité à partir du charbon.
  • Une augmentation des émissions de CO2 de la production d’électricité en Allemagne.
  • La nécessité pour l’Allemagne d’importer de l’électricité de la France, principalement d’origine nucléaire. Qu’en est-il vraiment ?

Cet article, sur la base des données Eurostat, présente l’évolution de la consommation et de la production d’électricité en Allemagne de 1990 à 2018, avec une particulière attention portée à la période 2000-2018. On constate tout d’abord que, sur la période 1991-2018, si la consommation énergétique finale totale par habitant a augmenté de 9 %, la consommation par habitant du secteur résidentiel a baissé de 11 %, ce qui témoigne d’un effort important d’efficacité dans les usages de l’électricité dans le secteur résidentiel.

En ce qui concerne la production d’électricité, on constate que, sur la période 2000-2018, la baisse de la production d’origine nucléaire, de 94 milliards de kWh (TWh) a été largement compensée par l’augmentation de la production d’origine renouvelable, essentiellement par l’éolien et le photovoltaïque, de 191 TWh. Dans le même temps, la production d’origine fossile (charbon, lignite, gaz essentiellement) a diminué de 33 TWh. Sur cette même période les émissions de gaz à effet de serre de la production électrique ont diminué de 16 %.

Par ailleurs, l’Allemagne n’a pas eu à dépendre d’importations d’électricité de la France. Au contraire, ses exportations nettes vers la France ont toujours été positives sauf en 2011, année de l’arrêt de huit réacteurs électronucléaires après l’accident de Fukushima.

Ces résultats mettent sérieusement en cause les informations régulièrement propagées :

  • Non, la production d’électricité à partir du charbon et du lignite n’a pas augmenté en Allemagne du fait de la sortie du nucléaire, au contraire, elle a décru, tout comme la production à partir de l’ensemble des combustibles fossiles.
  • Oui, la production d’origine renouvelable a plus que compensé, et de loin, la baisse de la production d’origine nucléaire.
  • Non, l’Allemagne n’a pas été importateur net d’électricité de la France. Bien au contraire, les échanges d’électricité se font en sa faveur depuis 2006.

Lisez la suite en cliquant sur l'image ci-dessous :





Transition sociale ?

Tout va bien !

"Il y a plus de millionnaires en France que dans n'importe quel autre pays européen" relève une étude du Crédit Suisse qui en a recensé 2 211 000.
Les 5 familles les plus riches de France possèdent beaucoup plus (25 milliards) que les 8.3 millions de ménages les plus pauvres.
Les 85 personnes les plus riches du monde (dont quatre de nos cinq familles françaises) détiennent autant de richesse que la moitié de la population mondiale, soit les 3,5 milliards d'habitants de la planète les plus pauvres.
Mais le chômage continue de monter et derrière lui se profil l’ombre de la bête immonde du FN…



Transition économique ?

Circulez ! Il n’y a rien à voir, et n’oubliez pas de payer la dette !

Oubliée la prise de conscience du monde fini et de l’épuisement des ressources. Nos politiciens continuent de croire en la sacro-sainte croissance. Ils vont créer le Grand Paris et quelques autres mégapoles cauchemardesques. Cela permettra de construire plein de nouveaux quartiers, de nouvelles lignes de métros, des gares, des écoles, des hôpitaux (avec l’argent de la dette probablement). Alors que dans le reste du pays, on continuera de fermer, garesécoleshôpitaux, etc. (Comprends qui peut).

On appuie sur l’accélérateur en chantant "Born to be wild" et en continue de foncer vers le mur.



Le mur ?

Une étude financée par la Nasa, révélée par Guardian, nous assure que nous n’en sommes plus très loin ! Encore quelques décennies et ce sera la fin. Pas la fin du monde rassurez-vous, ce sera juste la fin de l’ère industrielle. L’effondrement !

Mais cette révélation n’est pas vraiment un scoop. La théorie d’Olduvai de Richard Duncan a prédit cela depuis déjà un bon moment !




Positivons !

Il y a tout de même quelques points positifs à retenir de cet article.
  • Lorsqu’il y a une crise internationale terrible, éteignez la télé pendant 2 semaines et écoutez de la musique. Lorsque vous reprendrez le fil de l’actualité, celle-ci ne sera plus qu’un vague souvenir.
  • Suivre la vie politique française peut vous dispenser d’aller au théâtre de boulevard ou de voir des films de série B.
  • La fin de l’ère industrielle ? Beaucoup de jeunes (et de moins jeunes comme moi) y sont préparés. Psychologiquement par les films et les livres de science-fiction, et les jeux vidéo.


Une solution ?

Vous avez le choix :
  1. Achetez-vous un carré de terre dans un coin perdu (2 € le m2 dans certains endroits) et apprenez à jardiner en prévision des pénuries alimentaires qui frapperont un jour (lointain j’espère) les mégapoles (Actuellement 3 jours de réserves alimentaires pour Paris).
  2. Accélérer à fond en chantant "Born to be wild !" , le mur qui se trouve devant nous n’est peut-être que celui des limites de notre imagination !

Rassurez-vous, il n'y a pas que ces deux-là ! Réfléchissons ensemble, nous allons en trouver d'autres !


La solution c'est peut-être de chanter "Born to be wild" en cultivant son jardin ! Laughing