vendredi 11 août 2023

Transitio 2.0

Article mis à jour le 12 juin 2023.



Transitio.net a déménagé sur Google !

    La première version de Transitio, mise en ligne le 4 févier 2012, a fini par disparaître car le logiciel que j'avais utilisé pour créer le site est devenu périmé et impossible à mettre à jour. La dernière fois que je l'avais consulté il avait compté plus de 845.000 lecteurs.
    
    Heureusement que j'ai créé ce blog de sauvetage à temps ! On y retrouve les 220 anciens articles de Transitio.net (qui ont été corrigés et mis à jour !), ainsi que tous les nouveaux, car TRANSITIO continue ! 

Transitio ? Pourquoi ce drôle de nom ?

    Le vieux dictionnaire Latin/Français, le Gaffiot donne la définition suivante du mot latin "transitio" : "action de passer, passage..."
    Je n'ai pas trouvé plus joli nom pour ce site dont l'objet est d'analyser la formidable période de transition que nous vivons : transition énergétique, économique et sociale.

Pourquoi ce site ?

    L'humanité a bien sûr déjà vécu maintes périodes de transitions (Je me passionne pour l'Histoire), mais assurément aucune n'a jamais eu l'importance de celle dans laquelle nous sommes engagés. La différence de celle-ci par rapport aux précédentes, c'est son extraordinaire enjeu : Soit la mutation profonde de nos sociétés, soit l'effondrement...

    Nous ne pouvons plus réagir aux grandes mutations de notre environnement comme nous le faisions depuis 20.000 ans. Plus possible de changer de vallée lorsque les ressources diminuent. Plus possible de découvrir de nouveaux continents ni d'exterminer, asservir ou coloniser d'autres peuples pour piller leurs ressources.
    Nous venons de réaliser que nous vivions dans un monde fini, et nous commençons de découvrir avec inquiétude que nos réserves énergétiques s'épuisent, et comme si cela ne suffisait pas, le climat se réchauffe !

    Vous comprendrez mieux le problème de l'épuisement des ressources dans une société finie en regardant l'excellente petite vidéo ci-dessous.



C'est qui Transitio ?

    Ingénieur thermicien, c'est en 2003 que j'ai commencé à prendre conscience de la crise vers laquelle nous allions. Ce fut à l'occasion d'un congrès professionnel auquel j'avais assisté. Un représentant du gouvernement, le député Jean Besson (à l'époque membre du conseil supérieur de l'énergie et administrateur de GDF), missionné par la ministre de l'Industrie pour rédiger un livre blanc de l'énergie (une sorte d'état des lieux), avait introduit la journée de débat par un petit discours. Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre dire que le gouvernement savait très bien qu'il n'y aurait plus de pétrole d'ici quelques décennies, ou que le peu qui resterait serait hors de prix. Il précisa même que la guerre que les USA venaient de commencer en Iraq s'inscrivait dans cette perspective. Le sujet était déjà évoqué à l'époque dans mon travail, mais là c'était un représentant du gouvernement qui en faisait l'aveux.

    Etant amené à réaliser des études prospectives dans le cadre de mon travail (schémas directeurs énergie, plans climat, etc.), penser l'avenir était une nécessité. J'ai donc commencé à suivre avec la plus grande attention, la progression de cet épuisement des ressources énergétiques (fin du pétrole, du gaz, du charbon, etc.).

    Grâce à Internet il était plus facile que jamais d'accéder à de précieux documents, autant dans les grandes compagnies de l'énergie que dans les institutions internationales et les gouvernements. Très peu dans la presse mainstream, vous vous en doutez. La presse ayant de plus en plus vocation à former l'opinion qu'à l'informer, elle ne se contente la plupart du temps que de rapporter ce que des chargés de communication lui donnent. Ce disant, je ne porte pas de jugement de valeur, car lorsque l'on prend réellement la mesure du problème, on comprend la difficulté qu'il y a à en parler.

    Le fameux déni n'existe pas seulement avec le réchauffement climatique. Il est encore bien plus grand vis-à-vis de la crise énergétique. Les uns disent que l'on saura s'adapter au nouveau climat en s'habillant léger et en poussant la climatisation, et les autres croient dur comme fer que l'on trouvera une nouvelle énergie miraculeuse pour remplacer le pétrole (en l'occurrence, en France, c'est le nucléaire qui sert de miroir aux alouettes).

    Toutes les guerres qui ont lieu depuis plus de 20 ans, ont pour véritable objet l'énergie. Lorsqu'un conflit éclate ou menace d'éclater quelque part (Ukraine par exemple), il vous suffit de taper pétrole, gaz ou uranium, avec le nom du pays, et vous comprendrez !

    La crise économique perpétuelle, elle aussi, est une résultante de l'épuisement des ressources. Les économistes comprennent peu à peu (pas assez) que la fameuse croissance infinie nécessaire pour équilibrer le marché (remboursement des dettes), ne reviendra jamais plus. (Vous avez regardé la vidéo ci-dessus ?).

    Etant passionné d'histoire, de philosophie et même de psychologie, j'ai très vite compris que cette transition énergétique allait provoquer une transition sociétale majeure, sans commune mesure avec les périodes de transition précédentes que l'humanité avait traversées. (La dernière glaciation a réduit l'humanité de moitié, mais à l'époque nous n'étions que quelques centaines de milliers d'individus.) Raison pour laquelle j'ai de plus en plus souvent abordé des sujets de société, en plus des sujets relatifs à l'énergie.

    La grande différence de notre époque par rapport aux précédentes, c'est que nous bénéficions d'un savoir extraordinaire et (normalement) de notre expérience transmise par l'étude de l'histoire.

    Alors voilà, Transitio, c'est cela ; des années d'études de la transition, des centaines de documents précieux dans mes archives et de temps à autres un nouvel article.

A l'origine du site, je concluais ainsi cette page de bienvenue :

"Vivons cette transition, ce passage, comme une heureuse opportunité et non comme une triste fatalité. Une formidable occasion pour les sociétés humaines d'évoluer...

L'avenir doit redevenir ce qu'il était autrefois, c'est à dire une source d'espoir, un projet. Ne gardons des legs du passé que le meilleur, enrichissons-nous des plus belles idées du présent et sourions à l'avenir.

L'avenir commence aujourd'hui !"

Alors bienvenue sur Transitio ! 

 

Petite mise à jour en 2022 : 

    Hélas, je ne suis plus aussi optimiste à présent. Pourtant, en 20 ans, énormément de choses sont allées dans le bon sens, principalement dans les domaines scientifiques et techniques et la date fatidique de la catastrophe climatique recule sans cesse depuis 50 ans. Mais dans le domaine de la pensée, c'est autre chose. Nous ne parvenons pas à nous libérer de certains déterminismes pesants hérités de notre longue évolution. Nos politiques se comportent comme s'ils vivaient encore au 19ème siècle, mais ils disposent des terribles moyens du 21ème. Quant à la population, comment ne pas constater avec inquiétude son ignorance grandissante, révélée par la pandémie de la COVID, et sa progressive mise à l'écart ?



Quelques conseils 😊
  • L'ancien site n'est hélas plus en ligne, raison pour laquelle certains lien des articles de ce blog risquent d'être rompus quand ils menaient vers des articles de l'ancien site. J'essaie de restaurer les liens au fur et à mesure.
  • Sur ce blog, on retrouve les articles par années, dans le menu à droite.
  • Transitio se trouve aussi sur une page Facebook sur laquelle je partage des infos que je juge intéressantes et où je publie également les articles de ce blog.
La page Facebook de Transitio !

jeudi 10 août 2023

Le véritable et horrible danger de la lecture

 Attention, la lecture de cet article présente un risque !


    « De l’horrible danger de la lecture » est le titre d’un pamphlet publié par Voltaire en 1765, dans lequel il s’en prenait à l’intolérance religieuse et à la censure obscurantiste. Voltaire fut le penseur de l'idée de tolérance. Vous trouverez un lien pour le lire, à la fin de cet article dans lequel je vous déconseille de le lire...

    En 1989, l'écrivaine Céline Romane avait repris pratiquement le même titre : « De l’horrible danger de la lecture : aide-mémoire à l’usage des intolérants ». Il s’agissait d’une anthologie de textes qui avaient été censurés, ou qui avaient provoqué de vives réactions de l’Église et de l’État, depuis Copernic jusqu’à Desproges. Cet essai n'est plus en vente mais on le trouve facilement d'occasion sur le WEB.

    Bien sûr, j’avais acheté et lu ce livre de Céline Roman. J’avais 20 ans. Dans les années 80, les censeurs faisaient rire tout le monde, à présent ils font peur à tout le monde. Qu'est-il arrivé ?

Trop de tolérance, tue la tolérance.

    Voltaire était un génie, et ce, quoi qu'en disent les philosophes du bazar médiatique. On ressort toujours plus intelligent et aussi plus bienveillant de la lecture de ses écrits qui sont souvent très drôles. Voltaire a été génial lorsqu’il a pensé le concept de tolérance, une idée nouvelle qui a largement contribué dans les siècles qui suivirent à beaucoup moins s'entre-égorger pour des âneries (Voltaire avait 40 années de guerres de religions derrière lui). Mais le philosophe Karl Popper a été tout aussi génial quand il a énoncé « le paradoxe de la tolérance ».

    Karl Popper, né à Vienne en 1902, a rédigé son essai politique intitulé « La Société ouverte et ses ennemis » à l’époque de la montée du nazisme. Il a développé l’idée de la nécessité de défendre la démocratie sans renier ses difficultés inhérentes, parmi lesquelles la plus difficile à penser est le fameux "paradoxe de la tolérance ", à savoir que l’on peut tout tolérer, sauf l’intolérance.

    Il ne faut pas être tolérant avec les intolérants, sinon arrive ce qui nous arrive à présent, le triomphe des complotistes, antivax et autres neuneus qui font le bonheur des populistes de tous poils.

Les neuneus !

    Les neuneus connaissent intuitivement l’horrible danger de la lecture. Ils ne lisent pas, ou alors ils ne lisent qu’un seul livre, bien souvent commenté par un quidam aussi bête qu’eux. Vingt-minutes d’une vidéo complotiste sur YouTube leur suffira pour claquer le bec de quelqu’un qui a fait dix années d’études sur le sujet. Le nombre des neuneus ne cesse de s'accroitre. Ils sont de plus en plus puissants. Ils se fédèrent sur les réseaux sociaux. Ils votent et ils bâtissent un monde à leur image, et ce, sans jamais lire...

Source image : Neuneusphère (encore un de mes délires)

    Ne vous méprenez pas sur mon propos, la lecture ne préserve pas de la bêtise. Cette faiblesse peut nous toucher tous, comme l'a si brillamment expliqué Michel Adam dans son "Essai sur la bêtise". La lecture peut même être un vecteur voire un amplificateur de bêtise, comme l'ont si brillamment démontré les religions.

Comprend qui peut : Nul ne vous oblige à suivre la voie ardue du savoir comme Tamino dans la Flûte enchantée. Vous avez le choix d'être tout simplement Papageno nous dit Mozart.

Lire ne vous rendra pas plus heureux, bien au contraire !

    Lire, c'est partager les vies de milliers de personnages, leurs goûts, leurs expériences ! Si vous n'y prenez pas garde, vous risquez un jour d'avoir envie de faire le tour du monde en voilier, de devenir cantatrice ou cosmonaute, alors que vous êtes pauvre, que vous chantez mal et que vous avez le vertige sur un tabouret ! Certains me répondront qu'il peut leur arriver la même chose en voyant un film au cinéma. Peut-être un peu, mais pas autant ! Car au cinéma ou à la télé, vous voyez des gens qui vivent déjà à votre place dans un univers créé par le réalisateur, alors que dans un livre, c'est vous qui vivez l'histoire, c'est vous le metteur en scène le décorateur et les acteurs. Ça vous pénètre bien plus profondément ! Vous êtes acteur d'un livre et seulement spectateur lorsqu'il s'agit d'un film. Ce n'est pas un hasard si longtemps la lecture a été l'apanage de la bourgeoisie !

    Qu'adviendra-t-il de vous si vous découvrez des plaisirs qui vous seront à jamais inaccessibles du fait de votre misérable condition ? Vous achèterez des livres de développement personnel écrits par des escrocs qui vous convaincront que tout est possible ?

La lecture fera de vous un paria !

    La lecture vous fait vous intéresser à des choses que les gens ne veulent pas savoir et immanquablement vous finirez par vous faire détester en pourrissant l'ambiance dans les dîners entre amis, à cause de vos idées sorties de vos fichus livres plutôt que des rayons du prêt-à-penser !

    Ne prenez le risque de lire que si, dès votre enfance, vous voyez beaucoup de gens lire autour de vous. Sinon, n'essayez pas ! Car même votre famille vous reniera ! La lecture est une pratique élitiste, comme le fit remarquer une principale de collège à une professeure de lettre en 2014. Raison pour laquelle, quoi qu'on en dise, l'école se préoccupe avant tout de dégoûter vos enfants de la lecture (sauf s'ils sont nés au bon endroit bien sûr).

    Ne croyez pas ces lecteurs bravaches qui vous disent que les livres leurs suffisent et que l’on vit mieux seul que mal accompagné ! La pire des compagnies, c’est soi-même, soi-même dans la solitude. La solitude est une abomination. Elle agit comme un solvant qui peu à peu vous dissout et vous efface du monde.


    Quand vous serez seul, ne croyez pas ceux qui vous diront qu'il suffit d'aller vous promener seul, aller à la piscine ou au cinéma seul, en vacances seul et que peu à peu vous rencontrerez des gens et que vous irez mieux. Dès que vous tenterez de discuter avec un quidam, y compris à propos de sujets dont vous vous contrefichez mais qui le passionnent, tôt ou tard vous ferez un faux pas. Vous apparaitrez tel que vous êtes, un lecteur ou une lectrice ! Vous ignorez tant de ces choses de celles qu'il est inutile de savoir !

Je vais vous faire un aveu...

    La lecture constitue effectivement un véritable danger. J'en sais quelque chose. Après avoir lu ce livre quand j’avais 20 ans, j’aurais dû comprendre la leçon et m’acheter une télé. Durant les 44 années qui ont suivi, je n’ai jamais cessé de lire. Mes 2 heures de métro par jour, durant plus de 40 ans, m’ont permis de lire énormément et l’écoute assidue de France Culture m’a malheureusement guidé dans mes choix.

    Toutes ces années ont en fait constitué une sorte de voyage qui n’a fait que m’éloigner toujours plus loin de mes contemporains. Paradoxalement, plus je les comprenais eux, et moins ils me comprenaient moi. Plus on comprend, moins on juge et plus on relativise (j'allais écrire "plus on pardonne".) Peut-être que si j'avais lu plus de psycho que de philo et surtout plus tôt, j'aurais appris la nécessité d'être dans le jugement et la condamnation pour être respecté ? Mais c'est une autre histoire...

    Un jour, quelqu’un me retrouvera mort au milieu de mes livres, certains précieux ; livres qui finiront tous dans une déchetterie ou une braderie. Les milliers de lignes que j’ai écrites s’effaceront lorsque seront supprimés les fichiers de mon ordinateur et que mes sites et autres blogs seront fermés. Ultime effacement de ce que j’étais devenu, un personnage de livre, déjà hors du monde des vivants.

    Alors croyez-moi, ne lisez pas ! Le danger est réel ! Ou alors lisez ces faux livres que les librairies vendent à profusion, ces livres écrites par des équipes de professionnels sous le nom d’un auteur bidon et bientôt ces livres écrits par des Intelligences Artificielles.


    Surtout ne lisez pas et vous serez heureux. « Bienheureux les simples d’esprits » comme disait l’autre…

Bertrand Tièche


Le livre de Voltaire se trouve en ligne par le lien ci-dessous.

Mais surtout, ne le lisez pas ! 😉

https://fr.wikisource.org/wiki/De_l%E2%80%99horrible_danger_de_la_lecture


jeudi 6 juillet 2023

Les religions se font une idée mesquine de leur dieu

 

Voie lactée en hiver
Source image 

Postulat : J'accepte de croire en votre dieu 😇

    Vous croyez en dieu ? Soit ! Je vais vous faire plaisir et accepter de croire à cette divinité toute puissante qui selon vous a créé l’univers.

L'univers (créé par dieu)

    L’univers ? Acceptez-vous que nous en parlions ? Attendons la nuit et levons les yeux vers lui, c'est-à-dire vers le ciel. Disons que c’est une magnifique nuit d’hiver, car c’est là que l’on voit le plus d’étoiles. Avec un peu de chance, on peut voir environ 3000 étoiles dans le ciel.

    Wikipédia nous explique qu’une étoile est un objet céleste en rotation, de forme a priori sphérique, constitué essentiellement de plasma et dont la structure est modelée par la gravité. Lors de sa formation, une étoile est essentiellement composée d’hydrogène et d’hélium. Notre soleil est une étoile. Sa lumière met huit minutes pour atteindre notre petite planète Terre.

    Immanquablement, si vous regardez le ciel par une belle nuit, vous ne manquerez pas de remarquer une sorte d’arche lumineuse traversant le ciel. Celle-ci s’appelle la voie lactée. La voie lactée, c’est le nom que l’on donne à la galaxie au sein de laquelle évolue notre soleil à la vitesse de 850.000 km/h. Notre galaxie navigue dans l’espace depuis 13.61 milliards d’années à près de 2.3 millions de km/h (630 km par secondes). Notre planète orbite autour du soleil à la vitesse de 100.000 km/h et tourne sur elle-même à environ 1600 km/h. La voie lactée a une forme de spirale et notre soleil, situé à environ 26.000 années lumières de son centre se situe à sa périphérie, sur l’un de ses bras. La partie la plus dense de notre galaxie à un diamètre estimé à 100.000 années. Une année lumière correspond à la distance parcourue par la lumière en un an, soit environ 10.000 milliards de kilomètres.

Notre galaxie, la Voie lactée.

    Notre galaxie compte entre 100 milliards et 400 milliards d’étoiles, (une fois décomptée la masse de la matière noire). Les scientifiques s’accordent sur le chiffre moyen de 200 milliards. Toutes ces étoiles ne sont pas comme le soleil qui est une naine jaune. Certaines sont plus petites ou plus grosses, d'autres plus vieilles ou plus jeunes. Aujourd’hui on estime qu’autour des étoiles de notre galaxie, gravitent plus d’une centaine de milliards de planètes. Chaque jour de nouvelles planètes sont détectées autour d’autres étoiles. On les appelle des exoplanètes.


    L’univers connu compte environ deux mille milliards de Galaxies. Je vous laisse estimer le nombre de planètes…


Et dieu dans tout ça ?

    Revenons à Dieu. Vous avez-vu ? Je lui ai même mis une majuscule !

    Vous croyez sincèrement que ce dieu tout puissant qui selon vous a créé l’univers, c’est-à-dire des milliards de mondes tournoyant à de folles vitesses dans un univers qui ne cesse de s’étendre ; vous croyez vraiment qu’un beau jour ce dieu extraordinaire s’est penché sur notre minusculissime planète située en périphérie d’un soleil insignifiant qui s’est allumé il y a 4.603 milliards d’années ; vous croyez vraiment que ce dieu formidable est allé voir un gardien de chèvres dans le désert pour exiger de lui qu’il se coupe le prépuce, qu’il ne mange ni porc ni lapin et qu’il l’honore de sacrifices et de prières ? Sérieusement ????????????

    C’est ça l’idée que vous vous faites de Dieu ? Vraiment ? Je suis sincèrement désolé de vous dire cela, mais si un dieu créateur de tout cet univers existe, c’est vraiment lui faire bien peu d’honneur que de lui prêter des préoccupations aussi mesquines.


Une plus belle idée de Dieu.

    Epicure, le philosophe grec, se faisait une plus belle idée des dieux dont il ne niait d'ailleurs pas l'existence. Il disait de Dieu :

" Un être bienheureux et impérissable n'a pas d'embarras et n'en crée pas à autrui ; aussi n'est-il pas sujet à la colère, ni porté à la faveur ; ce sont là sentiments d'êtres débiles et imparfaits".

Il ajoutait :

"L'impie n'est pas celui qui nie les dieux de la multitude, mais celui qui applique aux dieux les opinions de la multitude."

Source :  https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1968_num_70_3_3819


 Conclusion

    En résumé, ne peut-on pas déduire que les athées refusent les dieux des religions parce qu'ils se font une idée plus grande et plus belle de la divinité ?

Les livres religieux devraient se trouver dans les rayons d'héroic fantasy ou de SF.


Désolé. 

    Désolé si je vous ai blessé dans votre foi. Je ne m'attaque pas aux croyants, mais aux religions qui font d'eux de perpétuels enfants sous la coupe terrible d'un père imaginaire. Si cela peut vous consoler, sachez que chaque jour qui passe, je suis affligé par le grand retour des religions, que je considère comme un véritable drame civilisationnel.

P.S. : Inutile de me menacer de l'enfer 😈, je sais qui l'a inventé et je sais que c'est une blague tragique destinée à terroriser les malheureux crédules.





mercredi 5 juillet 2023

Vive l’indifférence à la différence !

 Article mis à jour le 28/10/2023 avec une magnifique chanson de Bigflo et Oli.

Vive l'indifférence à la différence.

    Une fois de plus je vais défendre un point de vue « différent », une idée allant totalement à l’encontre de ce que nous fournit le « prêt-à-penser » actuel. Mais vous allez voir, c’est empreint de bienveillance et c’est vraiment pour la bonne cause !

    Depuis des décennies, les différences entre les êtres humains ont été valorisées, et ce, pour des raisons fort louables, dont celles des indispensables luttes contre le racisme, l’homophobie, sans oublier celles pour le droit des femmes.

    Stop ! C’est trop ! C’est allé trop loin ! C’est même en voie de devenir dangereux, dangereux au point que cela risque de mettre à bas nos sociétés.

Faire société

    Pour faire société, c’est-à-dire, faire en sorte que des gens d’horizons variés souhaitent vivre ensemble, il est vital de mettre en avant ce qui les unit et non-pas ce qui les sépare. Vivre sous les mêmes lois ne garantit aucunement la réussite du contrat social ou du fameux « vivre ensemble ». Il faut plus. Il faut mettre l’accent sur ce que nous avons tous en commun.

    Il n’est bien évidemment pas question de nier les différences et encore moins de les combattre ! Non, je conseille plutôt d’en minimiser l’importance.

Diviser pour mieux régner. « Divide et impera » disaient les Romains.

    Diviser les gens en mettant en valeur leurs différences, voire en leur en inventant, a toujours été le meilleur moyen de régner sur les peuples. Sans me perdre dans des considérations politiques qui risqueraient de créer d’artificielles différences entre nous, il est évident que de tous temps, des luttes entre les pauvres ont ainsi été savamment organisées par les pouvoirs en places.

    Les fondateurs des archaïques religions savaient ce qu’ils faisaient lorsqu’ils inventèrent des différences, comme avec leurs fantaisistes interdits alimentaires. Refuser de partager le repas avec un étranger, parce que sa nourriture est impure et que par la même, lui aussi est impur, c’est créer la pire des différences, c’est la négation même de la civilisation. Mais paradoxalement, les religions ont malgré tout été un important facteur civilisationnel en inventant le commun d’un culte se voulant universel.

En effet, tout n’est pas noir ou blanc ! Même les états ont leur utilité ! La capacité de notre espèce à inventer des réalités imaginaires, comme les tribus, les peuples, les nations, les religions, nous a permis de créer de vastes groupes sociaux allant au-delà de la centaine d’individus que sont capables de penser nos cousins les singes ! Le secret de la réussite de notre espèce ? C’est celui d’arriver à nous penser justement comme une espèce, l’espèce humaine ! Et ce même si les paléoanthropologues actuels mettent l’accent sur les différentes espèces humaines desquelles la nôtre est issue.

Prenons garde !

    Affirmer et valoriser les différences entre les êtres humains, c'est inconsciemment ouvrir la porte à la bête immonde du racisme ! En effet si vous admettez qu'il y a des différences entre les êtres humains, des lois seront créées pour renforcer ces différences. Des lois différentes pour des êtres humains prétendument différents, ai-je besoin de vous expliquer ou cela mènera ? Souhaitez-vous vraiment l'instauration d'un nouvel apartheid ? Les défenseurs forcenés du communautarisme jouent avec un feu qui risque de les brûler un jour...

Faisons fi de nos différences !

    Vous ne priez pas la même divinité ? Vos goût alimentaires (ou vos interdictions) ne sont pas les mêmes ? Vous ne vous habillez pas de la même façon ? Vous ne conduisez pas du même côté de la route dans votre pays ? Vos goûts amoureux sont différents ? Franchement ça me laisse totalement indifférent ! Mais alors à un point que vous n’imaginez même pas !!!

Comment réparer les dégâts ?

    Comment surmonter ces murailles de différences, alors que tant d’efforts ont été faits pour les ériger, souvent au nom de justes causes ? Que pouvons-nous encore partager autour d’une table alors que nous avons atteint le sommet des interdictions et phobies alimentaires ? Le pain s’il est sans gluten ? L’eau si elle est minérale, avec ou sans bulles ? Ça ne va pas être facile, mais nous pouvons y arriver. 

    Nous ne sortirons un jour de toutes nos impasses civilisationnelles que si nous arrivons à penser l’humanité unie.

Le beau et l’amour ?

    Que partageons-nous vraiment universellement en commun ? 

    Le goût du beau ? Comme l’affirmait Emmanuel Kant dans son ouvrage "Critique de la faculté de juger" publié en 1790 : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept. »

    La capacité d'aimer ?...

Je vous laisse réfléchir à tout cela…

Merci de votre lecture

Fraternellement,

Bertrand Tièche


Mise à jour du 28 octobre 2023.

    Je sais que j'écris dans le vent et que la trace que je laisse est plus éphémère que la bave d'un escargot sur une feuille.

    Je sais néanmoins que je ne suis pas tout seul à penser dans mon coin et c'est avec un grand bonheur que j'ai découvert cette chanson de Bigflo et Oli, intitulée "Sacré bordel". Ils ont promené leur mini studio partout en France pour la chanter. Rien n'est perdu si deux jeunes comme eux existent.

    Je vous mets au défi de ne pas refouler au moins une larme en voyant cette vidéo miraculeuse...

    Merci à Janine qui me l'a fait découvrir via Facebook.




jeudi 1 juin 2023

Développement personnel ? Assommons les pauvres !

 

    En janvier 2013, j’avais rédigé sur Transitio un article très documenté sur les bienfaits de la pensée négative :"Soyez négatifs, mettez-vous en colère. Vous vivrez heureux et longtemps". (Quel beau titre ! 😉). La vague montante de la pensée négative et son cortège de niaiseries sucrées m’inquiétait déjà à l'époque, mais je ne m’y étais pas vraiment attaqué.

Cliquez sur l'image pour accéder à cet article "collector"


Laissons faire une pro ! (Pour attaquer les escrocs)

    La docteure en philosophie, Julia De Funès, a publié en 2021 un excellent livre intitulé « Développement (im)personnel : le succès d’une imposture », dans lequel elle démonte avec art l’escroquerie que constitue ce courant de pensée (pensée positive, bien sûr).

Julia De Funès

    Son livre constitue une bouffée d’air frais, au milieu des vapeurs enivrantes et abrutissantes distillées par les non-livres publiés à profusion sur le thème du développement personnel par des légions de coachs et autres maîtres, gourous ou sages d’opérettes, qui prétendent proposer des « outils concrets et utiles » permettant aux gens de s’accomplir personnellement.

Le fléau des coachs.

    La plupart de ces quidams ont une culture de niveau élémentaire et n’ont jamais lu un livre de philosophie, ni même de psychologie ! Mais pourquoi le feraient-ils ? Puisque dès qu’ils se sont autoproclamés « coachs » (voire experts, consultants ou maîtres), des milliers de malheureux égarés affluent avec leur argent durement gagné pour bénéficier de leurs conseils de grands-mères.



La montagne qui cache la source.

    Ces bonimenteurs et leurs montagnes de pseudos-livres constituent autant d’obstacles à un accès salvateur à la philosophie, véritable source de savoir et de bien-être. Pour accéder à un bonheur simple, ou plutôt à la paix (car le bonheur est fugace), mieux vaut lire le petit manuel d’Epictète ou les simples préceptes d’Epicure , que de se tartiner les âneries des Quatre accords toltèques, la sagesse à 2 sous de l’illuminé Matthieu Ricard, ou l’inénarrable « La puissance de la joie » du pathétique Frédéric Lenoir. Je suis sévère, je le reconnais, car je n'ai pas choisi les pires. Il y a en effet de vrais neuneus, bêtes à manger du foin, qui publient des "livres" à mourir de rire, sans parler de leurs vidéos !


Vases communicants (le niveau baisse)

    Curieusement, plus le niveau d’instruction baisse, plus les gens se tournent vers ces faiseurs de bonheur. Il n'y a rien d'étonnant à cela, l'école ne satisfait plus le désir d'apprendre, tant elle se préoccupe de fabriquer des citoyens idéalisés. Mais le désir de comprendre le monde et même sa propre vie, est toujours là. L'école n'apprend pas apprendre. Les moyens de s'instruire et s'informer se sont multipliés mais on n'apprend pas aux élèves à les utiliser, 

    L'esprit critique, ça s'apprend ! Comme il n'est jamais trop tard pour apprendre, je vous conseille de lire mon article intitulé : "Savez-vous lire les camemberts ?"

A lire absolument !

    Je plains de tout mon cœur les malheureux qui s’égarent et se perdent dans les marécages de la pensée positive et qui se ruinent en achats de livres, stages, formations, etc. Ce ne sont pas eux que l’on doit condamner, leur besoin de s’épanouir est légitime. Quant aux coachs, que dire de ces sages de foire dont certains doivent croire vraiment à leurs âneries ? Ne sont-ils pas eux-mêmes de malheureux produits de notre société malade ? Certes, mais ils profitent de la faiblesse des plus faibles ! Je préfère donc me moquer d’eux, ce qui est déjà fort charitable de ma part.

Citation, commune à Matthieu Ricard et Henri Ford


La puissance de la joie est accessible à tous !

Encore le Capitalisme ?

    Julia De Funès fait remonter la mode du développement personnel aux années 70 aux USA. C’est vrai que le New Age a commencé à sévir vraiment à partir de ces années-là, avant d’être "théorisé" par Marylin Ferguson dans son livre Les Enfants du Verseau publié en1980. 

    Il est vrai que cette période correspond également avec l'effondrement de nombre d'idéologies ou religions qui avaient le mérite de donner des réponses simples aux questions existentielles.

    On peut néanmoins se demander si cette sous-pensée ne remonte pas à plus loin. Certains prétendent qu’elle constitue l’un des outils d’asservissement du capitalisme (donner des faux savoirs et des fausses réponses aux personnes les plus curieuses). Cette énième accusation versée à l’encontre du capitalisme n’est peut-être pas si exagérée que ça ! Il suffit de lire les premières phrases du poème de Charles Baudelaire « Assommons les pauvres » composé entre 1864 et 1865 et publié en 1869, pour avoir un début de confirmation de cette accusation.

Lisez plutôt…

ASSOMMONS LES PAUVRES !

Pendant quinze jours je m’étais confiné dans ma chambre, et je m’étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J’avais donc digéré, — avalé, veux-je dire, — toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, — de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu’ils sont tous des rois détrônés. — On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d’esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.

Il m’avait semblé seulement que je sentais, confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d’une idée supérieure à toutes les formules de bonne femme dont j’avais récemment parcouru le dictionnaire. Mais ce n’était que l’idée d’une idée, quelque chose d’infiniment vague.

 Poème complet sur : https://fr.wikisource.org/wiki/Assommons_les_pauvres_!

Nouvelle religion ?

    Tout le fatras psycho-spirito-managérial de ce mouvement ne s'apparente-t-il pas à une sorte de nouvelle religion. La nature ayant horreur du vide, l'effacement des religions favorisant l'apparition de ce nouveau cadre de pensée (et de soumission) ?

    Comparer un coach à un curé me semble malgré tout un peu rapide. C'est faire fi des années d'études en théologie du curé et du cadre intellectuel (et dogmatique) imposé par sa hiérarchie. Vous pouvez en effet devenir coach après 3 jours de formation et la lecture d'un pseudo livre compilant les devises de l'Almanach Vermot. Je comparerai donc plutôt le coach à un pasteur, puisque la version dévoyée américaine du protestantisme, permet à n'importe quel neuneu de fonder sa propre église et de se déclarer ministre du culte. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette mode du développement personnel vient des USA, un pays ou le niveau d'instruction a drastiquement diminué il y a déjà longtemps et où l'esprit religieux reste très fort présent.


Conclusion ? 

    Il semble donc se confirmer que les théories fumeuses du développement personnel, ne sont donc pas destinées à nous éveiller, mais plutôt à nous assommer.

 

P. S. : Contrairement à mes mauvaises habitudes, j’ai essayé d’écrire un article court. Si le sujet vous intéresse, achetez le livre de Julia De Funès et/ou regardez la vidéo ci-dessous.

 

Voici la présentation de son livre ou plutôt « la quatrième de couverture » :


Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive. « L'authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d'emploi », « Les 10 recettes du bonheur »... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n'y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps. Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ? Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3000 ans, est toujours là, c'est qu'en cultivant le point d'interrogation, elle développe l'intelligence de l'homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L'esprit n'est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !


Et voici la vidéo !



Un dernier conseil !

    Mais si vous avez encore du temps, n’oubliez pas de lire mon article de 2013 sur les bienfaits de la pensée négative !


Oups ! J'allais oublier ce "vraiment dernier" conseil !

    Faites attention à qui vous parlerez éventuellement de cet article et réfléchissez bien avant de le partager sur Facebook. Vous risqueriez en effet de perdre des amis chers ! C'est presque aussi dangereux que de dire à la fin d'un repas que l'homéopathie est une escroquerie !

Je vous aurais prévenus. 😇

    Pour vous donner une idée de ce qui peut vous arriver, j'ai détourné ce célèbre dessin de Caran d'Ache à propos de l'affaire Dreyfus, intitulé "Le dîner en famille"... 😉




Bertrand Tièche vous remercie de votre lecture 😉