jeudi 25 octobre 2012

Décroissance, un chemin parmi les possibles



Savoir écouter ceux qui pensent autrement.


    Le mot et l’idée de décroissance m’ont toujours posé un problème. J’ai d’abord pensé avec agacement qu’une pareille idée ne pouvait naître que dans une société d’abondance et de gâchis. On ne peut penser à la décroissance que lorsque l’on a conscience d’avoir tout, voir trop. Ce qui est tout de même choquant dans un pays comme la France qui compte 15 % de pauvres. J’imaginais quelques caricatures de "bobos écolos", perdus dans de douces utopies. Jusqu'au mot lui-même qui me semblait contre nature ! Un arbre ne décroit pas, il meurt...

    Je comprends malgré tout ce que le concept de décroissance contient. La croissance infinie n’existe pas non plus dans la nature. Seul un économiste ou un politique peut croire en une croissance infinie dans un monde fini. Et pourquoi ne pas imaginer par exemple que le concept d'épanouissement succède à celui de croissance ?

    Mais comme je m'intéresse à ceux qui essaient de penser "autrement", j’ai prêté l’oreille avec plus d’attention à ce que disaient ces déconcertants décroissants. Ce ne fut pas ennuyeux, surtout que certains sont vraiment amusants. Leur journal « La Décroissance » vaut parfois son pesant de cacahuètes.

    L’essentiel n’est-il pas la recherche d’autres chemins possibles pour notre société dans l’impasse ? Villes en transitions, décroissants, c’est surement au sein de ces mouvements que naissent des idées pour l’avenir.

    On peut ne pas partager toutes les idées de ces pionniers, mais on peut néanmoins respecter leur démarche. C’est à peu près ce qu’a dit Bernard Genin, le maire de Vaulx-en-Velin, dans son mot de bienvenue au forum du 3ème contre-grenelle des décroissants qui se tenait dans sa ville le 2 avril 2011.

    Je suis attaché à cette ville pour laquelle j’ai souvent l’occasion de travailler depuis de nombreuses années. C’est une ville que j’ai vu changer et embellir progressivement, sous l’impulsion de son équipe municipale.

    Voilà un bel exemple de quelqu'un qui a ses propres idées sur la société. Il cite Marx trois fois et son parti d'origine était pour le moins attaché au productivisme, mais il est capable de donner la parole et d'écouter attentivement des gens qui pensent différemment de lui, c'est cela qui est vraiment important.

    D’autres chemins sont possibles. Je vous laisse écouter attentivement ce discours. Peut-être vous donnera-t-il envie de vous intéresser un peu aux sympathiques olibrius qui osent s’aventurer sur ces autres chemins.



Voici également quelques liens vers ces étranges "décroissants" :

    Le journal de la décroissance, son numéro n°94 sera en kiosque le 31octobre 2012.
« Achetez La Décroissance ou la planète va mourir ! » Disent-ils… 😉
http://www.ladecroissance.net

Il y a aussi leurs petits cousins, les casseurs de pub : http://www.casseursdepub.org


Bertrand Tièche