vendredi 30 avril 2010

Electricité 100% renouvelable en Europe d'ici 2050

Article mis à jour le 1er mai 2023.

Un bien intéressant rapport de PricewaterhouseCoopers


    L’Europe, associée à l’Afrique, a les moyens et la capacité de produire 100% de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelables comme le vent ou le soleil à un prix compétitif d’ici 2050, conclut un rapport publié par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), consultant international en énergie.

"Le déploiement rapide de technologies renouvelables à grande échelle en abaisserait le prix et permettrait de fournir de l’énergie, à prix compétitifs, à toute la région", tout en sécurisant les approvisionnements, fait valoir cette étude.

Le rapport n'est plus accessible en 2023, mais je l'ai conservé précieusement sur Transitio 😉




    Réalisé par des chercheurs de l’Institut de Potsdam (Allemagne) sur les impacts du changement climatique et le Forum européen pour le climat notamment, le rapport présente les mérites d’un "réseau super-intelligent pan-continental", alimenté par "les énergies les plus appropriées sur les meilleurs sites" : fermes solaires en Afrique du Nord, centrales hydrauliques en Scandinavie et dans les Alpes, éoliennes terrestres et off-shore en Baltique et Mer du Nord, énergie marine et biomasse.

    Pour Richard Gledhill, chargé du climat chez PwC, ce rapport "invalide les critiques habituelles sur le renouvelable à grande échelle" en montrant que "la diversification géographique et technologique peut répondre aux inquiétudes concernant le prix et la sécurité des approvisionnements". "Le coût de cette transition ne sera pas insignifiant" relève l’étude. "Mais l’expérience conduite sur d’autres vastes programmes d’infrastructures laisse penser que les financements et les capacités d’investissements sont disponibles".

    Par ailleurs, "pour atteindre cet objectif de 100% de renouvelables en 2050, les politiques suivies devront intégrer des mécanismes dissuadant la construction de nouvelles centrales thermiques". Actuellement l’Europe importe environ 50% de l’énergie qu’elle consomme et cette part devrait passer à 70% dans les prochaines décennies, rappellent les auteurs.

mercredi 21 avril 2010

Le département de l’énergie US refuse de commenter sa propre hypothèse

CHOC PÉTROLIER IMMINENT



Le département de l'énergie US refuse de commenter sa propre hypothèse


CHRONIQUE DU DÉBUT DE LA FIN DU PÉTROLE - MATTHIEU AUZANNEAU

Je ne puis que vous conseiller de consulter souvent le blog de ce journaliste indépendant, Matthieu Auzanneau.

Ses articles sur le "début de la fin du pétrole", sont passionnants, et vous avez hélas peu de chance de les lire dans la presse ’’traditionnelle’’. Inutile de vous expliquer pourquoi...Voici l’adresse du blog : http://petrole.blog.lemonde.fr/

Voici l'un des derniers articles de Matthieu Auzanneau :

Faudra-t-il attendre de se prendre un mur en pleine face pour reconnaître que c’en est un (mur) ?

Ni le secrétaire à l’énergie Steven Chu, ni aucun cadre politique du Département de l’énergie (DoE) américain ne souhaite réagir à l’hypothèse d’une chute de la production mondiale de pétrole à partir du 2011, émise par le principal analyste au sein de ce même DoE dans un entretien exclusif. Il aura fallu quatorze jours au service de presse du DoE pour se décider à m’annoncer ce “no comment”...

D’après l’enquête publiée ici le 23 mars, Glen Sweetnam, responsable de l’analyse économique au sein du DoE, admet qu’“il existe une chance pour que nous fassions l’expérience d’un déclin” de la production mondiale de carburants liquides entre 2011 et 2015 “si les investissements font défaut”.

Glen Sweetnam est l’auteur d’un graphique faisant état d’un déclin dès 2011 de la production de la somme de toutes les sources connues de production de carburants liquides. Ce graphique (p.8) qualifie de projets “non identifiés” l’ensemble des projets de production qui permettraient de combler l’écart grandissant à partir de 2011, prévu par Sweetnam, entre une demande de plus en plus forte et une production connue en chute à partir de cette année-là.

Pendant son entretien avec moi, Glen Sweetnam n’a PAS dit :
Mais hey, voici de nouveau projets que nous avons récemment ‘identifiés’, qui prouvent que les investissements ne feront pas ‘défaut’, et que donc la production mondiale de pétrole ne fera pas ‘l’expérience d’un déclin’ à partir de l’an prochain !
Au contraire, au cours des nombreux contacts avec le DoE depuis la parution de mon enquête, jamais ni Glen Sweetnam, ni personne d’autre au sein de l’administration de l’énergie américaine n’est venu corriger le pronostic d’un déclin imminent des extractions mondiales de pétrole, ou proposer un quelconque autre scenario.

L’hypothèse de Sweetnam restera une éventualité jusqu’à ce qu’elle soit (éventuellement) vérifiée. Le problème, encore une fois, c’est que Sweetnam n’a pas avancé une autre hypothèse : ses projets “non-identifiés”, capables d’éviter une crise de l’offre et un profond choc pétrolier, restent à ce jour ce qu’ils sont, c’est-à-dire “non-identifiés”. Et ils ont toutes les chances de le demeurer d’ici à 2015, compte tenu de la lourdeur des infrastructures pétrolières : ils n’existent pas, tout simplement. Par ailleurs, le Pentagone défend strictement la même hypothèse d’une “crise énergétique sévère” d’ici à 2015, comme l’indique un rapport de l’état-major interarmées (p. 29) publié en mars.

Un cadre du département de l’énergie témoigne, sous couvert d’anonymat :

1- Steven Chu ne peut rien contester dans l’analyse de Sweetnam, vu que Sweetnam est son principal analyste ; 2- Chu ne commente pas non plus, car réagir à un pronostic aussi lourd de conséquences reviendrait à en reconnaître la solidité, et du coup à déclencher une panique financière. Donc 3- le DoE vous sert un “no comment”. C’est dingue, mais ils n’ont pas le choix !

Ce point de vue est partagé par David Fridley, un chercheur qui a travaillé sous la responsabilité de Steven Chu, à l’époque où ce dernier dirigeait le Lawrence Berkeley National Laboratory.

Dans un portrait publié en 2009, David Fridley déclare : Chu était mon patron (...) Il sait tout sur le peak oil, mais il ne peut pas en parler. Si le gouvernement annonçait que le peak oil menace notre économie, Wall Street s’effondrerait. Il ne peut juste rien dire.

Mon enquête a été largement reprise sur l’internet. Mais dans la presse, à ce jour, seuls le Guardian et le Financial Times l’ont citée. Le Monde lui-même (qui héberge ce blog) a jugé bon jusqu’ici de garder ses distances. Une crise de l’offre non-anticipée aurait des conséquences terribles, comme l’ont montré les émeutes de la faim qui ont eu lieu en 2008, lorsque le baril de brut à frôlé les 150 dollars.

Faudra-t-il attendre de se prendre le mur en pleine face pour mettre en question le pronostic du DoE et du Pentagone, et ses conséquences ? Tout se passe comme si nous étions des singes dans une fusée.

L’hypothèse d’un réchauffement du climat induit par la combustion des hydrocarbures a été émise il y a plus d’un siècle. Et nous commençons tout juste à nous dire que peut-être il faudrait agir... Pourquoi ne pas regarder une réalité probable en face ?

jeudi 8 avril 2010

Via le New York Time "Urgence pour l'Europe à partager son électricité"



Article paru le 12 avril 2010 dans le New York Time


"Urgence pour l'Europe à partager son électricité"


Un nouveau rapport sur l'avenir de l'électricité propre en Europe


Il nous faut parfois chercher dans la presse étrangère pour découvrir qu’en dehors de notre cher pays ’’nucléarisé’’, certains font des efforts pour penser un avenir plus intelligent.
C’est ainsi que j'ai eu connaissance, par un article paru dans le New York Time, d’un nouveau rapport présenté à la commission européenne à Bruxelle concernant le partage des sources de production d’électricité en Europe.

L’article est consultable en ligne par le lien suivant :



Voici ma traduction de cet article :


Selon un rapport dont les conclusions induiraient des défis importants pour une région morcelée comme l’Europe, les énergies renouvelables devraient être produites et distribuées à l’échelle continentale pour une plus grande contribution à la réduction des gaz à effet de serre.

Le rapport, qui sera publié mardi, a été établi par ’’European Climate Foundation’’, un groupe financé par des organisations philanthropiques, en utilisant des études réalisées par McKinsey, un cabinet de conseil.

Parmi ses recommandations, un câble d’alimentation gigantesque qui relierait les fermes solaires en Espagne avec les pays demandeurs d’énergie, comme la Pologne. Une telle liaison pourrait expédier d’importants volumes d’électricité propre, mais elle pourrait rencontrer la forte opposition politique de pays comme la France.
Le rapport souligne comment les différentes sources d’énergie renouvelables, y compris le vent de la mer du Nord, devraient être liés à un réseau transcontinental pour générer un approvisionnement sûr et fiable d’énergie alternative afin de remplacer les combustibles fossiles.

Un tel réseau serait probablement plus facile à construire dans des pays qui s’étendent sur les continents, comme les États-Unis et la Chine. En Europe, les réseaux électriques restent largement confinés aux pays, avec peu de liaisons transfrontalières.

Le rapport, qui sera présenté à Bruxelles au commissaire à l’énergie, Günther Oettinger, et au commissaire du climat, Connie Hedegaard, indique que les liaisons transfrontalières devront évoluer si l’on veut distribuer plus largement l’énergie propre.

L’ajout d’une grosse interconnexion traversant la France pourrait aider les services publics français à exporter de l’énergie nucléaire, mais elle pourrait aussi les pénaliser en fournissant à ses clients une source alternative d’électricité.

Les pays, dont la France, auraient besoin « d’envisager l’intérêt des régions plus largement qu’ils ne sont actuellement", indique le rapport.

Un autre facteur qui susceptible d’entraver ces projets, pourrait être l’ancienne opposition à des réseaux de pylônes et câbles disgracieux dans des zones frontalières comme les Pyrénées, la chaîne de montagnes entre l’Espagne et la France.

La capacité actuelle entre l’Espagne et la France est inférieure à un gigawatt et devrait pouvoir s’élever à 40 gigawatts par des quantités suffisantes d’électricité solaire, selon le rapport. Des efforts seront nécessaires "pour changer les réactions du public vis-à-vis de l’infrastructure aérienne de transport de grande échelle," précise-t-il, sinon, des "solutions alternatives" à des lignes aériennes sur les Pyrénées, comme des câbles souterrains et sous-marins ", pourraient être étudiées." L’European Climate Foundation a déclaré qu’il avait invité tous les grands services publics européens à participer à l’étude.

EDF, qui exploite des centrales nucléaires en France, n’était pas impliquée. Une porte-parole d’EDF a déclaré qu’il était possible que des filiales aient été impliquées dans le rapport, mais elle n’avait pas plus de détails.

GDF Suez, un autre producteur d’électricité français avec d’importantes activités nucléaires, a été impliqué mais n’a pas appuyé les conclusions. Une porte-parole de GDF Suez a dit qu’elle avait été incapable d’obtenir une explication des raisons pour lesquelles la compagnie avait pris ses distances avec le rapport.

Le rapport semble également avoir irrité Alstom, une société d’ingénierie française qui met un accent important sur la technologie pour réduire les émissions des centrales électriques alimentées par du charbon ou du gaz naturel. Alstom a participé mais n’a pas approuvé les conclusions, car, a-t-elle dit, certaines parties du rapport sous-estiment le rôle des technologies de capture du carbone. Une porte-parole de la société, Mary Varkados, a déclaré qu’Alstom se félicitait des principales conclusions du rapport, mais a ajouté que « des travaux complémentaires seront nécessaires" sur la façon d’atteindre les objectifs de réduction des émissions.

De grandes entreprises énergétiques ont signé le rapport final comme Shell, la compagnie anglo-néerlandaise de pétrole et de gaz, et RWE, une société de production électrique allemande qui a produit ces dernières années plus de dioxyde de carbone qu’aucune société établie dans l’Union européenne. RWE participe aux efforts visant à fournir de l’électricité solaire produite à partir de l’Afrique du Nord. Le secteur de l’énergie est actuellement le plus gros émetteur de gaz à effet de serre dans de nombreuses parties de l’Europe.

Le rapport dit que l’Union européenne aurait besoin de combiner l’énergie solaire de l’Espagne avec l’énergie éolienne en mer du Nord si elle devait répondre à sa promesse faite l’été dernier de réduire les émissions de 80% d’ici 2050.

D’après le rapport, ce serait cher, mais gérable. L’Union européenne devrait déjà investir 4,2 milliards d’euros, soit 5,7 milliards de dollars, à travers l’économie au cours des 40 prochaines années pour assurer une puissance suffisante d’ici le milieu du siècle, selon celui-ci. Pour atteindre son objectif de réduction des émissions, l’Union Européenne aurait à investir un total de 7 milliards d’euros, ou environ 66% de plus, précise-t-il.

Mais le coût de l’énergie pour l’économie devrait commencer à baisser à partir de 2020 en raison de la réduction de l’utilisation de combustibles fossiles et des économies d’efficacité qui aideraient à compenser le coût de construction de cette infrastructure ’’basse-carbonique’’.
L’intégralité du rapport est consultable par le lien suivant : http://www.roadmap2050.eu/

PS : Pendant ce temps là, en France...