samedi 31 décembre 2011

Statistiques mondiales en temps réel ?

 Article mis à jour et complété le 06/02/2022

Source carte : CONSO-GLOBE


Le site CONSO-GLOBE est une petite merveille. Il vous donne une multitude de statistiques mondiales en temps réel ! Mais...

Mise à jour du 06/02/2022 :

J'ai voulu vérifier si le site CONSO-GLOBE, copyrighté en 2012, était encore mis à jour. Il semble que oui, puisque certains encarts donnent des chiffres plus récents (2018, 2019). Néanmoins, comme toutes les simulations de ce genre, il faut considérer celle-ci comme un outil d'appréciation, permettant une meilleure prise de conscience et aucunement comme un reflet de la stricte vérité. C'est le cas d'absolument toutes les modélisations de ce genre. Aucun mathématicien sérieux ne vous affirmera jamais qu'une telle modélisation de flux planétaires de cette ampleur, représente l'exact vérité. 

Je vous ai donc trouvé un autre site du même genre, WORLDOMETER, qui intègre même les statistiques relatives au coronavirus ! Certains chiffres sont vraiment effarants. Je vous laisse les découvrir.

Mais vous pourrez constater par l'exemple ci-dessous, de la croissance démographique planétaire, que les chiffres des deux simulations ne coïncident pas.

Site CONSO-GLOBE le 06/02/2022 à 10h55

Site WORLDMETER le 06/02/2022 à 10h55

Tout ce que l'on peut déduire de ces deux simulations, c'est que nous franchissons actuellement le seul des 8 milliards d'habitants sur Terre. Rien de plus.


Modélisations et réalité ?

Les modélisations sont des outils. Celles de CONSO-GLOBE et de WORLDOMETER, sont des outils qui permettent par exemple, de mieux appréhender certains problèmes de société, pas seulement des problèmes d'environnement ou d'énergie.

Regardez ces deux exemples concernant la nourriture et les médias :

 
Il y a plus 2 fois plus de gens en surpoids sur la planète que de gens en manque de nourriture, 1.7 milliards, contre 858 millions !
Plus de 4 millions d'articles ont été postés sur des Blog aujourd'hui et 137 milliards d'emails ont été envoyés !

Ces chiffres sont des estimations. Ils sont issus de bases de données, ce sont ce que l'on appelle les datas de nos jours. Certains datas sont très fiables, comme ceux provenant par exemple d'administrations gouvernementales ou de fournisseurs de services. Mais toutes ces datas de présentent pas le même degré d'exactitude. Peu importe ces simulations ne servent pas à commander des régimes diététiques ou des télévisions. Elles servent à avoir une vision globale.

Ce que j'essaye de vous faire comprendre c'est que certains outils peuvent être faux ou disons avoir un degré de précision très relatif, mais être néanmoins utiles.


Ne pas prendre la carte pour le territoire.

Dans mon article "Le 2ème monde, celui de l’économie et de ses mathématiciens roublards", je rapportais que le scientifique Ruppert Riedl avait expliqué comment un monde théorique était peu à peu venu s’ajouter au monde observable, un deuxième monde permettant de tout pouvoir penser, le monde des mathématiques.

Dans mon métier d’ingénieur, j’ai souvent eu l’occasion de lire des études "très légères", mais malgré tout nimbées de l’aura de la vérité, puisque réalisées par des "sachants". J'en ai d'ailleurs moi-même rédigées quelques-unes, quand le résultat de l'étude était imposé par le client ! (Une forme d'ingénierie sociale).

L’arrivée de l’informatique et de sa bureautique a démultiplié cette impression de vérité dans les études. Croyez-moi si je vous dis que la plus vaseuse des études de faisabilités, peut prendre tous les aspects des tables de la loi, si elle est élégamment présentée dans un rapport rédigé avec Word et agrémentée de gracieux graphiques réalisés avec Excel ! Ne parlons même pas de la présentation avec PowerPoint qui fait le même effet que dieu parlant au travers du buisson ardent !


Modélisations et crédibilité

Si l'on commet l'erreur de confondre les modélisations avec la réalité, on peut perdre en crédibilité.

Heureusement que la plupart des gens ont la mémoire très courte, car si l'on s'intéresse par exemple aux prédictions de l'ONU et du GIEC sur le climat depuis les années 70, on se rend vite compte que toutes les dates et prévisions données jusqu'à présent se sont avérées fausses ! Cela ne veut pourtant pas dire qu'il n'y a pas de réchauffement climatique et que le bouleversement qui va en résulter ne va pas bouleverser nos sociétés.

Comme je l'explique dans mon article "Ces catastrophes qui n'ont pas eu lieu", il y a une raison principale à ces "erreurs". C'est que la société a pris des décisions en fonction de ces prévisions, qui ont contribué à repousser les dates. Mais ne négligeons pas non-plus le fait que ces prévisions sont avant tout des outils de nature plus politique que scientifique.

Cela ne retire rien à l'utilité de ces modélisations du climat. Mais vouloir les faire passer à toute force pour des vérités scientifiques constitue une sorte d'imprudence qui fait ricaner les mathématiciens.


Embarras des scientifiques

Tout le monde n'a pas la capacité de comprendre vraiment à quoi sert ce type de modélisation et cela embarrasse bien les scientifiques un peu scrupuleux.

Le fameux "jour du dépassement" constitue lui aussi un outil bien plus politique que scientifique, même si son utilité est incontestable. Il s'agit d'un outil créé en 2003 par l'ONG Global Footprint (partenaire du WWF). Chaque année, cette ONG donne le jour exact où l'humanité a dépensé l'ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an. Selon ses calculs en 1961 l'humanité ne consommait que les ¾ des ressources naturelles de la Terre et le basculement de la dette écologique s'est produit le 29 décembre 1970.

Je vous propose d'écouter cette excellente émission de France Culture, diffusée le 28 août 2020, qui traite avec un certain embarras scientifique du mode de "détermination" de ce fameux jour du dépassement. Les chroniqueurs scientifiques ne peuvent se retenir de regretter le manque de transparence de cette modélisation qui mélange parfois les choux et les carottes (22min : 10 sec) et qui comporte beaucoup de trous dans la raquette. Ils concluent que cet outil gagnerait "en pertinence et en respectabilité" s'il était confié à une institution internationale.

Je vous laisse écouter l'émission en cliquant sur l'image ci-dessous. La partie concernant le "jour du dépassement" se situe entre 15:35 et 28:24.


Je vous laisse réfléchir à tout cela. 😊




Accès aux données :

Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder à celles du WORLDOMETER.



La liste ci-dessous vous conduira directement aux de statistiques de CONSO-GLOBE :


samedi 10 décembre 2011

Via Romandie.com : « La fin du pétrole ? Pas tout de suite, répondent les industriels »

Article mis à jour le 11 juin 2023.

Pour quand les dernières gouttes ?


    Afin de ne pas être accusé de donner dans le catastrophisme (ce que je reproche souvent à mes amis écologistes), je me fais l’écho de cette dépêche de l’AFP rapportée par le site Romandie.com (Ce site n'existe plus en 2023) : "La fin du pétrole n’est pas pour tout de suite", voilà une bonne nouvelle !

Mais ce qui est pour tout de suite, en revanche, c’est la fin du pétrole pas cher…

    Et la date de la dernière goutte de pétrole ne sera péniblement reportée qu'à la condition de chercher le pétrole dans l'Arctique, les eaux profondes du Brésil, du Golfe du Mexique, du Golfe de Guinée mais aussi sur l'Afrique de l'Est ou sur les sables bitumineux du Canada.

    Les sables bitumineux du Canada, vous savez, le cauchemar écologique ! Cette région massacrée où Total a même envisagé d’installer une centrale nucléaire pour y extraire plus aisément le funeste bitume ! 
    Lisez pour preuve, sur cette page de Transitio, la présentation du 25 octobre 2008 réalisée à l’attention du cercle des actionnaires de Total (Téléchargez le "pdf").

Alors le pétrole ? Combien de temps encore ? A quel prix ? Et pour qui ?

    Si tout doit continuer d'aller pour le mieux, ce sera uniquement pour les "industriels du pétrole", n'en doutons pas...


Voici l'article :


"La fin du pétrole ? Pas tout de suite, répondent les industriels"


DOHA - Un jour, il n'y aura plus de pétrole. Oui, mais pas tout de suite : les réserves mondiales d'or noir ont gonflé ces dernières années et la tendance devrait se poursuivre, selon les industriels, même si la production, elle, risque d'avoir du mal à suivre.

Dire à quelqu'un qu'il va mourir n'est pas une prédiction, c'est une tautologie. Ce qu'il veut savoir, c'est quand, et comment, résume Nasser Al Jaidah, le PDG de la compagnie Qatar Petroleum International, lors du Congrès pétrolier mondial de Doha qui s'est penché sur la question.

Sur un coin de table, le calcul est très simple : les réserves mondiales de pétrole --prouvées-- étaient de 1.383 milliards de barils fin 2010, selon la BP Statistical Review. L'an dernier, il s'en est brûlé 31,9 milliards. Une division, et le verdict tombe : en 2053, le monde sera à court de pétrole.

Trop simple, évidemment. D'autant qu'en 2000, le même calcul donnait pour résultat... 2040. Autrement dit, en dix ans, le monde s'est offert 13 années de plus à pomper sa dose d'huile préférée.

Si des gisements anciens s'épuisent, le monde pétrolier a désormais les yeux braqués sur l'Arctique, les eaux profondes du Brésil, du Golfe du Mexique, du Golfe de Guinée mais aussi sur l'Afrique de l'Est ou sur les sables bitumineux du Canada. Charge à lui de convaincre que ces nouveaux horizons sont aussi ceux de l'humanité...

Il faut bien se rappeler que de grandes parties du globe n'ont jamais été explorées, même dans de grands pays pétroliers comme l'Iran ou l'Arabie saoudite, souligne Noé Van Hulst, secrétaire général du Forum énergétique international (IEF).

En outre, on ne sait pour l'heure extraire que 35% du pétrole d'un gisement, ce qui pourrait changer en cas de percée technologique, souligne-t-il. Et chaque pourcent de plus, c'est deux années de consommation supplémentaires.

Avant de se risquer à calculer une date de déplétion -- l'épuisement des réserves en anglicisme pétrolier-- les experts de l'or noir, des industriels aux environnementalistes, se penchent sur celle du peak oil, le pic pétrolier où la production atteindra son niveau maximal.

A Doha, le PDG de Total Christophe de Margerie a expliqué que le groupe prévoyait que la production de pétrole brut plafonne à 95 millions de barils par jour (contre 82 millions l'an dernier) au cours de la décennie 2020-2030.

La suite, c'est un point d'interrogation, concède-t-il, tout en se disant optimiste. Il y a beaucoup de ressources, le problème c'est d'extraire les ressources, a résumé le patron français.

A chercher toujours plus profond, dans des zones toujours plus inhospitalières, avec des technologies toujours plus complexes, les coûts explosent. C'est la fin du pétrole bon marché, reconnaît M. de Margerie.

Est-ce qu'à la place du +peak oil+, il ne faut pas parler plutôt de +peak money+ (pic d'argent), s'interroge à Paris Claude Mandil, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

On a du pétrole, on a du gaz, mais on n'a plus l'argent pour aller le chercher, souligne l'expert.

L'AIE, le bras énergétique des pays développés, estime en effet à la somme inconcevable de 38.000 milliards de dollars (27.700 milliards d'euros) d'ici 2035 les investissements nécessaires dans le domaine de l'énergie -- soit chaque année 1.500 milliards ou encore 2,5% de la richesse mondiale.

Car l'offre n'est pas le seul problème. Tirée par les géants en développement --Chine, Inde, Brésil...--, la demande devrait dépasser 99 millions de barils par jour en 2035, selon l'AIE. Biocarburants ou gaz transformés en carburants devraient aider à suivre, mais la pression sur le brut sera forte.

Les grands scénarios internationaux prévoient tous que le pétrole et le gaz restent les sources de la majorité de l'énergie mondiale dans les 20 à 30 ans à venir, proches de leurs 54% actuels.