mercredi 31 août 2022

Une crise énergétique prévue depuis tant d'années, tant d'années d'inaction.

Important.

    Cet article a été publié pour la première fois le 14 mai 2011 sur le premier site de Transitio. Il se trouve toujours à la même date sur ce nouveau site.

    Je le remets en tête, juste après la page d'accueil, car c'est un article très important, compte tenu de ce que nous vivons actuellement. Nous entrons en effet à présent dans la partie la plus difficile de la transition énergétique, c'est-à-dire, la crise.

    Je suis las de lire et entendre, à droite comme à gauche, autant d'âneries sur ladite crise énergétique. Vous découvrirez en lisant l'article ci-dessous que cette crise était prévue et redoutée depuis longtemps.

    Certains expliqueront tout par la guerre en Ukraine, ce qui bien sûr est en grande partie faux. La guerre en Ukraine n'est même probablement qu'un funeste épisode de guerre pour l'énergie et les ressources, que mènent nombre de pays depuis plusieurs décennies. Il suffit de s'informer et prendre connaissance des ressources énergétiques de l'Ukraine (Uranium et gaz) pour voir autrement cette guerre absurde. Lisez mon Post Scriptum sur le sujet à la fin de cet article.

    Voici donc ci-dessous, mis à jour, mon article publié en 2011, à propos de documents émanant du gouvernement, publiés en 2008...





2003

    La transition énergétique est un sujet grave que j’ai vu apparaitre depuis plusieurs années dans nombre de documents officiels.

    Il semble en effet que dans les milieux "bien informés", tout le monde sache depuis un bon moment que nous vivons les dernières années de l’énergie à bon prix, et ce, en raison du proche épuisement des énergies fossiles.

    Je me souviens avoir entendu en 2003 M. Jean Besson, parlementaire en mission dans le cadre du Débat national sur les énergies, introduire une journée de débat sur l'énergie à Lyon, en disant haut et clair que le gouvernement avait acté le fait qu’il n’y aurait plus de pétrole dans 40 ans ! Il avait même ajouté que la guerre qui débutait alors en Irak s'inscrivait dans cette perspective.

    Ces vérités qui dérangent n’ont cependant pas figuré dans son rapport remis à la ministre de l’Époque, Mme Nicole Fontaine en octobre 2003 (Désolé, au 09/04/21, l'article évoquant ce rapport a disparu du site d'Energie Plus. Son adresse était la suivante : http://www.energie-plus.com/news/fullstory.php/aid/1263.html)


2008


    
Un des meilleurs exemples de ce que j’avance ici, est bien le rapport de la commission énergie remis au premier ministre du gouvernement Français en 2008 : « Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 »

Je mets ce document à votre disposition ! Cliquez sur l'image ci-dessous :

Télécharger le document

Le site du Gouvernement n'est pas sécurisé en https (ce sont les archives du gouvernement !) mais les liens ci-dessous sont toujours actifs et sûrs au 13/04/2023 :


Diaporama de synthèse :


Lisez-le absolument !

    Si un écologiste de l'époque avait dit la même chose que ce que l'on peut lire dans ce document, il aurait été accueilli par les quolibets et les sarcasmes habituels !

    Le rédacteur de ce rapport est Jean Syrota, lisez sa bio sur wikipedia, ce n’est pas vraiment un écolo prônant la décroissance : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Syrota

    Je vous propose les deux extraits ci-dessous, tirés de l’avant-propos de ce volumineux rapport.

    Lisez-les, et de grâce, cessez de prendre les écolos pour des allumés ou des terroristes, quand certains disent tout haut ce que d'autres murmurent tout bas, au sein même du gouvernement !

Lisez ces extraits édifiants :

Page 11 :

"Le paradigme a changé, depuis que le réchauffement climatique est devenu une réalité établie. À la crise possible, évitable, survenue puis surmontée, récurrente et finalement bénigne, jusqu’à la prochaine, a succédé un nouvel horizon mental, conceptuel, et donc politique.

Les hydrocarbures n’ont certes pas cessé de se raréfier, puisque disponibles en quantités finies, soumis aux aléas géostratégiques, comme les autres matières premières. Encore que les phénomènes s’accélèrent et que les horizons de danger paraissent se rapprocher : la croissance de la population mondiale et celle des économies émergentes (en premier lieu de la Chine) vont accroître rapidement la demande mondiale d’énergie, alors que l’on peut s’interroger sur la possibilité de repousser durablement les limites de ces ressources. Pour autant, la date du « peak oil » (moment où l’offre de pétrole commence à décliner) demeure incertaine et il n’est pas sûr qu’il ne survienne pas à cause du déclin de la demande pour d’autres motifs que l’insuffisance de la ressource."

(Nota au 09/04/2021 : Les "autres motifs", causes d'un ralentissement de la croissance et de la réduction de demande d'énergie, furent par exemple la crise économique de 2008 et de nos jours la pandémie mondiale de la COVID19.)

 

Page 13 :

"Il faut insister à nouveau sur la nécessité d’un effort massif et constant. Les scénarios que la commission Énergie a étudiés à l’aide de différents modèles donnent tous le même résultat. Une des dimensions commence à être bien connue et acceptée en France et au niveau mondial : la poursuite des errements actuels (scénarios dits « tendanciels ») est le chemin le plus court et le plus certain vers des perspectives de catastrophes mondiales.

Aucune correction spontanée n’est envisageable ; il faut agir avec détermination et sans délai, comme le prévoit l’Union européenne pour 2020. L’inaction ne laissera ouverte à terme qu’une alternative : changer de société par la force ou la voir disparaître, plutôt que de choisir aujourd’hui démocratiquement des développements souhaitables et possibles ménageant les intérêts de chacun, et d’abord les libertés – en particulier en matière de propriété et de mobilité.

L’autre leçon est moins connue et appellera une pédagogie à laquelle les acteurs politiques, mais aussi sociaux, devront d’urgence se livrer : les évolutions vraisemblables de la technique et les efforts raisonnables qu’on peut demander au pays sans compromettre sa croissance ni bouleverser son existence aboutissent, à un horizon de quinze ans, puis en 2050, à un niveau de réduction des gaz à effet de serre à peine égal à celui nécessaire pour nous faire quitter la zone de danger (en escomptant que les autres pays fassent de même)."

Le rapport dans son entier est consultable dans les archives du Centre d’Analyse Stratégique, à l'adresse suivante :

http://archives.strategie.gouv.fr/cas/system/files/rapport_energie_synthese_volume_1.pdf

Transitio veille et sauvegarde

09/04/21 : L'adresse de ce document changeant régulièrement, vous pouvez également consulter l'exemplaire que j'ai conservé précieusement sur mon Drive, en cliquant sur l'icône ci-dessous.


Cliquez sur l'icône "pdf"

 

Il était complété par de nombreux volumes qui hélas ont presque tous disparu. Il en reste quelques-uns à l'adresse ci-dessous

http://archives.strategie.gouv.fr/cas/content/les-perspectives-energetiques-de-la-france-l%E2%80%99horizon-2020-2050-0.html (lien mis à jour le 09/04/21)

    Prenez le temps de lire ces documents rédigés par des experts. Peut-être aurez-vous alors une lecture plus éclairée de l'actualité de l'énergie.

    Et peut-être aussi en aurez-vous assez que l'on s'adresse à vous comme à des petits enfants. La transition énergétique est un problème qui se résume ainsi pour nos élites : "Comment pourront-elles gérer cette inévitable transition, tout en gardant les rênes du pouvoir ?"

    Les solutions des énergies renouvelables, par exemple, posent un véritable problème, car du fait de leurs natures, elles sont difficiles à centraliser entre les mains de quelques compagnies, comme pour le nucléaire ou le pétrole. Pire encore, elles sont inépuisables et certaines n'ont même pas vraiment de valeur marchande !

    Comprenez-vous pourquoi l'écologie politique pose un problème ?

    Selon un rapport des Nations Unies publié le 10 mai 2011, l'énergie solaire et éolienne, la biomasse et l'hydroélectricité pourraient représenter près de 80% de l'approvisionnement énergétique mondial d'ici 2050, si les Etats mettaient en place des politiques permettant d'exploiter le potentiel de ces énergies renouvelables !

Lien vers le centre d'actualité de l'ONU : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=25217&Cr=climat&Cr1


Pensez-vous vraiment que les Etats feront ce choix ?

Entre nous ?

....Les écologistes ? Rien que des écoloterroristes, comme disait Sarkozy !

 

Mise à jour au 22 juillet 2022 :

J'ai vu passer aujourd'hui sur la page Facebook du Shift project, une interview de Jean-Marc Jancovici sur BFM TV.

Il évoque tout ce que je sais déjà depuis près de 20 ans et la journaliste lui attribue le mérite d'avoir dit tout cela il y a 10 ans. Mais passons...

Regardez et surtout écoutez la vidéo ! Cliquez sur l'image.

 

Conclusion ?

"L’inaction ne laissera ouverte à terme qu’une alternative : changer de société par la force ou la voir disparaître"

    Depuis 2008, rien n'a été fait d'utile pour nous préparer au choc, sinon préserver les intérêts des actionnaires des grandes compagnies de l'énergie.


Post Scriptum ;

Guerre en Ukraine, guerre pour l'énergie ?

Je ne me prends pas pour un géopoliticien. Je sais juste pour quelles raisons des guerres ont eu lieu en Irak ou en Lybie. Alors voici justes quelques infos concernant l'énergie et l'Ukraine :

Vous pouvez également lire cet article de 2014 traitant de la "Géopolitique énergétique dans la mer Noire", en cliquant sur l'image ci-dessous :


    Vous voulez en apprendre plus ? Tapez les mots gaz ou uranium à côté du mot Ukraine, dans la barre de recherche de votre navigateur WEB...

    Si vous souhaitez en savoir plus cette guerre aussi anachronique qu'absurde, je vous propose de lire mon article "Vladimir et Volodymyr, stop this fucking war !"



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