(Il n'y a que sur Transitio que l'on commence par Montesquieu pour parler de machines "libres") 😉
"L'esprit du commerce"
L’idéologie dominante prétend depuis longtemps (au moins depuis l'Esprit des Lois, de Montesquieu) que le commerce favorise la paix. Raison pour laquelle, par exemple, le projet européen semble ne reposer que sur le fantasme libéral d’un vaste marché. Je me demande tout de même parfois, si "l'esprit du commerce" n’est pas qu’une solution un peu moins violente de poursuivre une sorte de guerre perpétuelle, du moins dans la forme sous laquelle il se présente dans l’actuelle mondialisation.
Une occasion de lire (gratuitement) ce livre fameux de Montesquieu en cliquant sur l'image ci-dessous.
(Le passage sur l'esprit du commerce se trouve au chapitre 2 du livre XX).
Ceci n'est pas un jugement de valeur
Mais si vous avez lu d’autres articles sur Transitio, vous comprendrez que cette observation ne constitue pas de ma part un jugement de valeur. Je suis bien trop conscient de la somme des pesants déterminismes qui pèse sur les vieux singes que nous sommes.
Peut-être vaut-il mieux en effet, pour affirmer notre statut social de primate dominant, avoir comme esclave une grosse cylindrée fabriquée outre-Rhin, que de pauvres hères végétant sur nos terres. (Mais l’un empêche-t-il vraiment l’autre ?).
Travailler à des tâches épuisantes et souvent inutiles, pour acheter des trucs coûteux et souvent inutiles, ne serait donc qu’un "moindre mal " ?
La fatalité pour une majorité croissante d’entre-nous serait-elle donc vraiment de travailler à ces fameux "boulots à la con" décrits par le docteur David Graeber ?
Allons-nous vraiment devoir continuer de piétiner dans les vastes clapiers à lapins de nos villes géantes, où bon nombre de nos distractions, si l’on y regarde bien, ne sont guère plus distrayantes qu’un pneu pendu à un anneau pour distraire les singes dans un zoo ?
Je plains de tout mon cœur, ces malheureux qui ne savent rien faire d’autre de leurs week-ends que de parcourir des centres commerciaux immenses, pour acheter des trucs dont ils n’ont pas besoin, avec de l’argent qu’ils n’ont pas vraiment.
Le seul commerce qui puisse être source de paix, ne peut être, ce me semble, que le commerce équitable. Mais actuellement, celui-ci sert surtout à soulager nos consciences de consommateurs désabusés.
Alors que faire ? (Pour ne pas penser à la guerre ?)
Il y a tant de choses utiles et gratifiantes à faire, le week-end et en semaine, en ce bas monde ! Gratifiantes au sens de plaisir qu’elles donnent, pas au sens de monnaie de singe qu’elles rapportent.
Au lecteur "pas au courant" qui tomberait par hasard sur cette page, je dois préciser que vivre "autrement", c'est à dire, en dehors d'une démarche purement mercantile, cela ne veut pas dire revenir à l'âge de pierre. Je ne vis pas dans une communauté en Ardèche (encore que cela me tenterait). Je suis ingénieur, et les gars et les filles dont je vais vous parler à présent, sont pour la plupart, eux aussi des ingénieurs !
Des machines à notre service (Pas le contraire)
Alors que des grandes compagnies s’arrogent le droit de breveter le vivant pour vendre des OGM et autres produits inutiles, je vous propose de découvrir ces hurluberlus formidables qui fabriquent des machines libres de droits, sans brevets !
Il s’agit d’engins à construire soi-même, comme une sorte de meccano géant, écologique et à moindre coût. Pour bâtir des maisons, produire de l’énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation…
Leur objectif : éditer plans et modes d’emploi, construire des prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre cette révolution industrielle d’un nouveau genre. Des États-Unis à l’Isère, bienvenue dans l’univers des pionniers de "l’écologie open source".
Je les ai découverts sur l’excellent site Bastamag.net que je visite toujours avec autant de plaisir et d’intérêt.
Je vous invite donc à lire l’article publié sur Bastamag : Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines
Certains liens de l’article étant rompus, je vous donne ci-dessous quelques liens actifs pour en savoir plus :
- Adabio autoconstruction, la coopérative des savoirs paysans (Rhône-Alpes)
- Farmhack (Denver, États-Unis)
- Open-source ecology, le site de Marcin Jakubowski, et le Global Village Construction Set (Missouri, États-Unis). A lire sur Framablog, une interview de Marcin Jakubowski à propos du projet Open source ecology / Factor e Farm.
- Projet OS, OpenStructures (États-Unis).
Vous pouvez aussi regarder cette vidéo de présentation du projet qui se trouve sur le site de http://opensourceecology.org/ ?
Et puisqu'aujourd'hui nous parlons dans cet article de formes de technologies alternatives, pourquoi ne pas évoquer celles du temps passé ?
Vous aimez bricoler ? Et l'avenir vous inquiète un peu quand même ? Alors je vous invite à découvrir les liens ci-dessous qui vous feront découvrir des techniques bien utiles pour le cas ou viendraient des temps plus difficiles...
Je les ai découvertes sur le site Vie sauvage et survie. Oui, je sais, c'est un site "survivaliste", mais ne faut-il pas tout envisager ? D'ailleurs si vous êtes vraiment inquiet, consultez cette page indispensable de Transitio : "L'encyclopédie faites tout vous-même"
Eau
Le distillateur solaire (un alambic improvisé): Pas besoin d'ébullition pour purifier de l'eau.
L'osmose inverse : On sait fabriquer des filtres qui ne laissent passer que les molécules d'eau (0,1 nm).
L'osmose directe : Une astuce pour potabiliser l'eau sans passer par l'étape de purification.
Le puits aérien et ses variantes modernes : condenseur radiatif ou à refroidissement actif (Peltier, etc); le piège à brouillard.
Hygiène, santé
La lampe à ultraviolets : Stérilisation par UV-C sans produits chimiques et sans contact (version portable).
L'électrochloration : Produit de l'eau de Javel avec du sel et de l'électricité (version portable).
L'effet bactéricide des ions métallique : Conservation de l'eau, poignées de porte auto-désinfectantes, etc.
Plomberie
La pompe à bélier hydraulique, la noria, la pompe à spirale actionnée par une roue à aubes : On peut relever une partie d'un cours d'eau sans apport extérieur d'énergie.
Le thermosiphon : On peut faire circuler un fluide dans des canalisations sans pompe mécanique.
Génie climatique
Le puits provençal / puits canadien : Climatisation et chauffage pour l'habitat passif.
La pompe à chaleur : Le chauffage électrique résistif a un "rendement" de 100%, mais on peut faire encore mieux.
Les matériaux de construction à changement de phase : Permettent d'augmenter l'inertie thermique d'un bâtiment.
Les climatiseurs solaires : à évaporation, variante avec déshumidificateur solaire pour climats humides.
Énergie
Le convertisseur thermoélectrique : Produit un peu d'électricité à partir d'une source de chaleur, sans pièces mobiles ; versions portables ici et ici.
La pile à combustible : Comme un groupe électrogène, sans bruit ni pièces mobiles.
Le gazogène, la méthanisation, les biocarburants : On peut alimenter un moteur sans combustibles fossiles.
Le procédé Fischer-Tropsch : On sait synthétiser de l'essence.
Le moteur Stirling : Un moteur à combustion externe, en circuit fermé.
Le générateur à ruban aéroélastique : Une éolienne sans hélice.
Le moteur Fluidyne : Un moteur Stirling à piston liquide, facile à construire, utilisable comme pompe (pdf).
La forge catalane : Alimentée en air par une chute d'eau, sans pièces mobiles (merci Ascanio).
Le chalumeau oxyhydrogène à électrolyse : Pour souder et braser jusqu'à 2800°C avec seulement de l'électricité et de l'eau.
Agriculture, alimentation et cuisine
La permaculture : Exploite les sols encore plus efficacement que l'agriculture industrielle (merci Phil, Moléson et d'autres).
La culture hydroponique ou aéroponique, l'aquaponie : On peut même se passer des sols (merci Tekkel).
Le procédé Haber : On sait synthétiser des engrais sans pétrole.
Le Rocket stove, l'autocuiseur, la marmite norvégienne : Pour cuisiner avec peu d'énergie (merci Kilbith).
Les fours solaires : à miroir concentrateur, à effet de serre.
Le réfrigérateur à absorption de gaz : Produit du froid à partir d'une source de chaleur, sans pièces mobiles.
La lyophilisation : Conserve les aliments sans trop les dénaturer pendant 25 ans à température ambiante (merci Olcos, David et d'autres).
Divers
Les calculatrices mécaniques : Elles résistent aux IEM :-).
Les radiocommunications "à l'ancienne" (radioamateurs et Packet Radio, CB, PMR446, LPD433) : On peut communiquer sans recourir aux infrastructures commerciales.
Les anneaux astronomiques : Remplacent la montre et la boussole (par temps ensoleillé).
Le Dyneema/Spectra, le Kevlar : Des cordages 10 fois plus résistants que les câbles en acier, à masse égale.
Le tube de Ranque-Hilsch ou tube vortex : Produit du froid avec de l'air comprimé, facile à construire, sans pièces mobiles.
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