lundi 13 février 2012

Global Chance dénonce la manipulation nucléaire

Article mis à jour le 11/06/2023 :
En relisant cet article en 2023, on ne peut que s'étonner de l'inaction qui a régné cette dernière décennie dans le domaine de la transition énergétique. Il aura fallu la crise énergétique résultant du conflit entre l'Ukraine et la Russie, pour que commence enfin une sorte de prise de conscience au niveau du gouvernement.

Voici l'article de février 2012 :

Je partage avec vous ce communiqué du 13 févier 2012 de l’association Global Chance.


La manipulation nucléaire

Trois jours avant la présentation officielle du rapport de la Commission Energies 2050 mise en place le 11 octobre 2011 par le ministre de l’industrie Eric Besson, la publication par ses services d’un petit document de 7 pages intitulé « Enseignements préliminaires du rapport « Energies 2050 » (1) met en évidence la tentative de manipulation grossière de l’opinion mise en place par le Gouvernement avec l’aide (volontaire ou non) de la Commission Energies 2050. 

Ce petit document, joliment illustré d’arbres verts, réussit dans les 7 pages qui le composent à éviter les mots clés du débat énergétique engagé à l’occasion des présidentielles :

Le mot de sûreté du parc nucléaire n’y apparaît jamais, alors que c’est évidemment un point majeur du débat. Manifestement, la catastrophe de Fukushima ne s’est jamais produite...

Le mot d’économie d’électricité n’y figure pas non plus alors qu’il est une composante majeure des stratégies alternatives présentées par l’opposition à la stratégie de poursuite du nucléaire.

Le mot de facture électrique pour l’usager n’y figure pas non plus, permettant ainsi de réduire le débat à la comparaison des coûts de production d’électricité (le coût du kWh) et « d’oublier » que la facture électrique est le produit d’un coût au kWh par une quantité d’électricité.

Ces éléments de « non-langage » permettent à Eric Besson de réduire pratiquement la question de la transition énergétique à celle de la production d’électricité, au sein de laquelle il ne s’intéresse qu’au nucléaire, et de justifier le choix d’une prolongation de la durée de vie du parc actuel au nom de considérations économiques tronquées et au mépris total de considérations de sûreté et de sécurité nucléaire.
Global Chance avait dénoncé dès le 27 janvier dernier dans une analyse critique du rapport préliminaire de la Commission (2) les prémisses d’une telle dérive en déclarant :
« Ce document est un exercice de médiocre qualité, biaisé par des erreurs factuelles, des non-dits, des hypothèses implicites et des omissions majeures, sans aucune analyse de cohérence, ni aucun recul par rapport aux études analysées. Il distille çà et là des affirmations non étayées qui relèvent plus de partis pris ou d’opinions subjectives que de jugements objectifs. Cette complaisance et cette médiocrité méthodologique nuisent gravement aux conclusions qui sont ainsi suggérées, sinon proposées aux pouvoirs publics pour une politique énergétique à long terme de la France. »

Global Chance dénonce cette tentative de manipulation irresponsable de l’opinion, qui s’appuie sur les conclusions d’un rapport médiocre partial et bâclé.

Nos concitoyens sont en droit d’attendre un débat argumenté sur les questions énergétiques et non pas une « communication gouvernementale » partisane, gommant délibérément les préoccupations légitimes de sûreté nucléaire et de sécurité qu’ils expriment et les questions principales de la transition énergétique.


Benjamin Dessus & Bernard Laponche



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