Il existe sur internet une pétition rédigée par des américains qui demandent que la devise « In god we trust » soit retirée de leur monnaie :
Vous pourrez même trouver sur Facebook un groupe qui demande que cette "amusante devise" soit remplacée par « In reason we trust” : https://www.facebook.com/pages/Keep-God-Off-Currency-In-Reason-We-Trust/195369163821038?fref=ts
L’expression "amusante devise" vous choque-t-elle ? Alors cliquez vite sur une autre page. Mais que dire d’autre ? N’est-il pas amusant de constater qu’autant de gens revendiquent haut et fort leurs attendrissantes croyances ? Car c’est en effet attendrissant de croire, par exemple, qu’un dieu tout puissant a choisi par le passé parmi les milliards de galaxies, celle comprenant notre soleil perdu au milieu de 250 milliards d’autres étoiles, que celui-ci est descendu dans sa gloire discuter avec des primitifs à peine sortis de la préhistoire, et qu’il leur a dicté des lois essentielles leur imposant par exemple de massacrer joyeusement tous les impies ? (Je simplifie).
Je ne me moque pas, moi aussi je crois en des valeurs qui j'en suis sûr en feraient rire beaucoup. L’objet de Transitio n’est pas de se moquer, mais d’observer, réfléchir, comprendre. Et "dieu sait" 😉 combien il est difficile et imprudent de réfléchir sur la religion, surtout de nos jours !
La religion n’est plus pour moi qu’un sujet de réflexion. Je pense en effet qu’il est tout à fait inutile de s’y attaquer, voire de revendiquer un athéisme militant. J’ai fini par conclure que la religion était une sorte une sorte de bug de la pensée, hérité de notre longue évolution, une sorte de mise en veille ou de programme de sauvegarde, qui intervient lorsque l’esprit se trouve confronté à ses limites. La religion est un chapitre passionnant de l’histoire de la pensée (et de l’histoire de l’art). Si cette façon d’aborder le sujet vous intéresse, je vous conseille de lire le formidable livre de Pascal Boyer "L'homme créa les dieux".
Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si chacun se satisfaisait de son propre « bug » et ne cherchait pas à l’imposer aux autres (comme je le fais moi-même). Libre à vous de croire ou de ne pas croire que des lutins célestes déversent la pluie avec des arrosoirs depuis les nuages, ou qu’un dieu jaloux et vengeur vous guide vers un nouveau pays de cocagne ou vous oblige à vous tailler les oreilles en pointes.
Seulement voilà, le propre de la religion, ce n’est pas seulement le renoncement à la raison, c’est aussi le renoncement à la justice.
Prenons l’exemple du christianisme. Saint Paul a établi que l'homme ne pouvait rien par ses œuvres de justice, qu'il ne peut que la foi. Rien ne sert d’être bon, seul dieu décide qui doit être sauvé. Dieu seul donne la grâce, la donne gratuitement, sans rien exiger, ni foi, ni justice. Ce don gratuit, cette grâce, est la seule cause de salut. Dieu fait grâce à qui il veut. Voilà une religion qui a prétendu que l'humanité était sauvée par le sacrifice de son dieu et qui par la même décrète que tous les hommes naissent coupables d’un péché originel ! Cette injuste doctrine, formulée durement par les protestants, n'en est pas moins celle du monde catholique, telle que la reconnait le concile de Trente.
Durant des siècles, la justice a été impossible dans le monde chrétien, en raison de ces absurdes dogmes.
La religion n’a toujours proposé que des parodies de justice, ayant souvent en commun la cruauté (sacrifices, guerres saintes, génocides, tortures, la liste des horreurs est si longue).
Mais la justice est-elle enfin possible à présent ?
La justice et le droit sont-ils possibles lorsque l’on se réfère à des textes qui datent des balbutiements de la pensée, et dont le respect qu’ils inspirent tient plus à la somme des siècles qu’à la profondeur du raisonnement ?
Regardez quels sont les pays qui invoquent le saint nom d’un dieu et constatez quelles sont leurs politiques…
De nos jours, après 2500 ans de philosophie (au moins), après la renaissance, les lumières, la Révolution française, après le triomphe de la science, à peine si l’on ose rire ou sourire lorsqu’un dirigeant évoque le nom de sa divinité totémique !
La réalité du monde nous échappe et nous vivons au milieu de constructions mentales qui sont autant de mondes imaginaires. Chaque individu se bricole ses outils conceptuels, à partir de ce que lui propose sa culture d’origine.
Nous gravissons tous la même montagne, mais nous partons de vallées différentes, nous empruntons des chemins divers ; Nous échafaudons des théories, imaginons des cartes, inventons des raccourcis. Parfois nous nous séparons de nos compagnons de voyages, parfois nous en rencontrons d’autres, avec des coutumes, des langues et des cartes différentes, ainsi se tissent les cultures.
Tant mieux si ces concepts, aussi farfelus qu’ils puissent sembler parfois, nous donnent l’illusion de comprendre quelque chose au chaos de l’univers. Pour ma part je pense qu’il n’y a rien ni personne en haut de la montagne. Ce qui m’importe, c’est comment je fais le voyage et avec qui. Je ne puis m’empêcher de rêver malgré tout à un monde où la raison aurait une place un petit peu plus importante.
Combien de temps encore aurons-nous besoin de lutins célestes ou de dieux barbus pour justifier nos passions ?
Pour le moment, notre humanité balbutiante continue fièrement de massacrer dans la joie, d’envahir ou d’occuper des pays, au nom d’un dieu tout puissant ou des lutins célestes…
Un bug de la pensée vous dis-je. Un bug qui risque un jour de nous être fatal…
Des exemples ?
Il y a des gens qui prétendent, à la lecture de textes "saints", que les dinosaures vivaient il y a 5000 ans (fin du néolithique et apparition de l'agriculture !...).
Non non, vous ne rêvez pas...
Il y a des gens qui colonisent un pays, sous prétexte que c'est dieu qui leur a donné.
Non non, vous ne rêvez pas...
Non non vous ne rêvez pas !
Il y a des gens qui...
Non j'arrête, c'est trop triste.
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