Depuis plus de 10 ans, Transitio est un site dans lequel j'analyse à ma façon la formidable période de transition que nous vivons. J'ai commencé par me préoccuper de la transition énergétique (pour des raisons professionnelles), mais très vite il m'est devenu évident qu'il fallait s'intéresser également à toutes les autres formes de transitions en cours, économiques, sociétales, etc.
(Transitio.info remplace le vieux site Transitio.net, devenu techniquement obsolète)
La première version de Transitio, mise en ligne en le 4 févier 2012, existe toujours à l'adresse www.transitio.net. Mais je ne la garde qu'en souvenir et parce qu'elle a eu plus de 700.000 lecteurs. C'était un vrai site que j'avais créé avec un logiciel CMS. Mais ce dernier était périmé. Google me demandait des mises à jour infaisables pour moi et les pirates venaient régulièrement y insérer de fausses pages J'ai donc créé ce blog sur Google, comme ça je n'ai plus de soucis. Ce blog comprend les 220 anciens articles de Transitio.net(qui ont été corrigés et mis à jour !), ainsi que tous les nouveaux, car TRANSITIO continue !
Je n'ai pas trouvé plus joli nom pour ce site dont l'objet
est d'analyser la formidable période de transition que nous vivons : transition
énergétique, économique et sociale.
Pourquoi Transitio ?
L'humanité a déjà vécu maintes périodes de transitions bien
sûr, mais assurément aucune n'a jamais eu l'importance de celle dans laquelle
nous sommes engagés. La différence de celle-ci par rapport aux précédentes, c'est
son extraordinaire enjeu : Soit la mutation profonde de nos sociétés,
soit l'effondrement...
Nous ne pouvons plus réagir aux grandes mutations de notre
environnement comme nous le faisions depuis 20.000 ans. Plus possible de
changer de vallée lorsque les ressources diminuent. Plus possible de découvrir
de nouveaux continents ni d'exterminer, asservir ou coloniser d'autres peuples
pour piller leurs ressources.
Nous venons de réaliser que nous vivions dans un monde fini,
et nous commençons de découvrir avec inquiétude que nos réserves énergétiques
s'épuisent et comme si cela ne suffisait pas, le climat se réchauffe !
Vous comprendrez mieux le problème de l'épuisement des ressources dans une société finie en regardant l'excellente petite
vidéo ci-dessous.
C'est qui Transitio ?
Ingénieur thermicien, c'est en
2003 que j'ai commencé à prendre conscience. Ce fut à l'occasion d'un congrès professionnel auquel j'avais assisté. Un représentant du gouvernement, le député Jean Besson(à l'époque membre du conseil supérieur de l'énergie et administrateur de GDF), missionné par la ministre de l'Industrie pour
rédiger un livre blanc de l'énergie (une sorte d'état des lieux), avait introduit
la journée de débat par un petit discours. Quelle ne fut pas ma surprise de
l'entendre dire que le gouvernement savait très bien qu'il n'y aurait plus de
pétrole d'ici quelques décennies, ou que le peu qui resterait serait hors de
prix. Il précisa même que la guerre que les USA venaient de commencer en Iraq
s'inscrivait dans cette perspective. Le sujet était déjà évoqué à l'époque dans
mon travail, mais là c'était un représentant du gouvernement qui en faisait
l'aveux.
Etant amené à réaliser des études
prospectives dans le cadre de mon travail (schémas directeurs énergie, plans
climat, etc.), penser l'avenir était une nécessité. J'ai donc commencé à suivre
avec la plus grande attention, la progression de cet épuisement des ressources énergétiques (fin du pétrole, du gaz, du charbon, etc.).
Grâce à Internet il était plus
facile que jamais d'accéder à de précieux documents, autant dans les grandes compagnies de l'énergie que dans les institutions internationales et les gouvernements. Très
peu dans la presse mainstream, vous vous en doutez. La presse ayant de plus en
plus vocation à former l'opinion qu'à l'informer, elle ne se contente la
plupart du temps que de rapporter ce que des chargés de communication lui donnent.
Ce disant, je ne porte pas de jugement de valeur, car lorsque l'on prend
réellement la mesure du problème, on comprend la difficulté qu'il y a à en
parler. Le fameux déni n'existe pas seulement avec le réchauffement climatique.
Il est encore bien plus grand vis-à-vis de la crise énergétique. Les uns disent
que l'on saura s'adapter au nouveau climat en mettant des shorts et en poussant
la clim, et les autres croient dur comme fer que l'on trouvera une nouvelle
énergie miraculeuse pour remplacer le pétrole (en l'occurrence, en France,
c'est le nucléaire qui sert de miroir aux alouettes).
Toutes les guerres qui ont lieu
depuis plus de 20 ans, ont pour véritable objet l'énergie. Lorsqu'un conflit
éclate ou menace d'éclater quelque part (Ukraine par exemple), il vous suffit
de taper pétrole, gaz ou uranium, avec le nom du pays, et vous comprendrez !
La crise économique perpétuelle,
elle aussi, est une résultante de l'épuisement des ressources. Les économistes
comprennent peu à peu (pas assez) que la fameuse croissance infinie nécessaire
pour équilibrer le marché (remboursement des dettes), ne reviendra jamais plus. (Vous
avez regardé la vidéo ?).
Etant passionné d'histoire, de
philosophie et même de psychologie, j'ai très vite compris que cette transition
énergétique allait provoquer une transition sociétale majeure, sans commune
mesure avec les périodes de transition précédentes que l'humanité avait
traversées. (La dernière glaciation a réduit l'humanité de moitié, mais à
l'époque nous n'étions que quelques centaines de milliers d'individus.) Raison
pour laquelle j'ai de plus en plus souvent abordé des sujets de société, en
plus des sujets relatifs à l'énergie.
La grande différence de notre
époque par rapport aux précédentes, c'est que nous bénéficions d'un savoir
extraordinaire et (normalement) de notre expérience transmise par l'étude de
l'histoire.
Alors voilà, Transitio, c'est cela
; des années d'études de la transition, des centaines de documents précieux
dans mes archives et de temps à autres un nouvel article.
A l'origine du site, je concluais
ainsi cette page de bienvenue :
"Vivons cette transition, ce
passage, comme une heureuse opportunité et non comme une triste
fatalité. Une formidable occasion pour les sociétés humaines d'évoluer...
L'avenir doit redevenir ce qu'il
était autrefois, c'est à dire une source d'espoir, un projet. Ne gardons des
legs du passé que le meilleur, enrichissons-nous des plus belles idées du
présent et sourions à l'avenir.
L'avenir commence aujourd'hui !"
Hélas, je ne suis plus aussi optimiste à présent. Pourtant, en 20
ans, énormément de choses sont allées dans le bon sens, principalement dans les
domaines scientifiques et techniques et la date fatidique de la catastrophe climatique recule sans cesse depuis 50 ans. Mais dans le domaine de la pensée, c'est autre
chose. Nous ne parvenons pas à nous libérer de certains déterminismes pesants
hérités de notre longue évolution. Nos politiques se comportent comme s'ils
vivaient encore au 19ème siècle, mais ils disposent des terribles
moyens du 21ème. Quant à la population, comment ne pas constater
avec inquiétude son ignorance grandissante, révélée par la pandémie de la COVID, et sa progressive mise à l'écart ?
Alors bienvenue sur Transitio !
P. S. : Conseils utiles pour la phase de "transition" de Transitio !
L'ancien site est toujours en ligne, raison pour laquelle nombre de lien sur ce blog vous dirigerons encore vers des articles de celui-ci (dans l'attente de leur migration).
Sur ce blog, on retrouve les articles passés, par années, dans le menu à droite.
Transitio se trouve aussi sur une page Facebook sur laquelle je partage des infos que je juges intéressantes et où je publie également les articles de ce blog.
Un mème est un concept (texte, image, vidéo) massivement
repris, décliné et détourné sur Internet de manière souvent parodique, qui se
répand très vite, créant ainsi le buzz.
J'avais déjà tenté les 3 graphiques qui tuent sur une seule page (Voir ci-dessous).
Mais j'ai eu l'idée ce matin de décliner ceux-ci sous la forme d'un mème.
Oui, je
sais, ce n'est pas gagné, il a trop de texte, la moitié des gens vont décrocher
dès la première ligne. Mais ça m'a amusé de le faire.
Sinon voici l'image avec les graphiques et les sources :
Ci-dessous le texte pour un éventuel copier-coller :
En 1900, la population mondiale comptait au plus 1.7
milliards de personnes, la consommation mondiale d'énergie était d'environ 1100
millions de tonnes d'équivalent pétrole et la production mondiale de CO2 était
environ de 2 milliards de tonnes.
En 2018, la population mondiale comptait plus de 7.8
milliards de personnes, sa consommation mondiale d'énergie était de 13.865
millions de tonnes d'équivalent pétrole et la production mondiale de CO2 était
de 37.1 milliards de tonnes de CO2.
Depuis 1900 :
la population mondiale a augmenté de 370%,
la consommation mondiale d'énergie a augmenté de 1160%,
la production mondiale de CO2 a augmenté de 1755%.
Mettez quelques lapins sur une île déserte sans prédateurs
et quelques décennies plus tard, l'île sera totalement ravagée.
Alors on fait quoi ? Si on exclu bien évidemment la "solution finale", la solution c'est quoi ?
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis. Jean-Marc Jancovici vient de prouver qu'il n'était pas un imbécile !
Autrefois ardent défenseur de la cause nucléaire, le
spécialiste de la question énergétique, Jean-Marc Jancovici, enterre le
nucléaire définitivement dans l'avant-propos qu'il a rédigé pour le dernier
ouvrage publié par The Shift Project"Climat, crises : Le plan de transformation de l'économie
française".
Je cite :
"Quant au nucléaire, il est long à mettre en œuvre, car
très capitalistique, et nécessitant des compétences pointues. Il a donc besoin
d'un cadre stable pour se développer. Un cadre que, aujourd'hui, seuls des
régimes autoritaires (Chine, Russie) savent garantir. Des pays démocratiques
ont pourtant fourni un tel cadre du temps de la planification d'après-guerre,
puis à l'époque des chocs pétroliers des années 1970. Mais, pour l'heure en
France, un (re)démarrage suffisamment rapide de la filière électronucléaire,
pour permettre de compenser en totalité la sortie des combustibles fossiles
sans demander d'autre effort, n'est pas envisageable."
Cliquez pour agrandir
Voilà, c'est dit !...
Je ne me réjouis que très modérément d'avoir eu raison depuis si longtemps, car nous venons de perdre de très précieuses années. De plus, connaissant bien la puissance du lobby nucléaire français, je sais que nos élites dirigeantes vont persister dans leur aveuglement.
Qu'importe si l'an dernier, l'Industrie Mondiale du Nucléaire a déjà constaté dans son rapport annuel que le nucléaire n'avait plus d'avenir !
Qu'importe si les experts du fameux Bulletin of the Atomic Scientists ont reconnu eux-mêmes que le nucléaire n'était pas une solution au réchauffement climatique !
La France va de toute façon persister dans l'impasse nucléaire, et à dire vrai, je pense qu'elle ne peut plus faire autrement à présent, car trop de temps a été perdu et surtout, la guerre en Ukraine précipite la crise énergétique. L'hiver prochain risque de provoquer un vent de panique chez les gens qui ne sont pas préparés à ce qui va arriver.
Un dernier mot sur l'EPR ? Il devait coûter 3.3 milliards et être livré en 2012
! Actuellement le coût est arrivé à 12.7 milliards et dans le meilleur des cas,
il sera livré en 2023, qui plus est à puissance réduite, à cause de ses malfaçons !
Article mis à jour le 13/02/2022 : Réponse à un commentaire "corrosif" (Voir en bas de page)
Je voulais écrire un article lapidaire, définitif, très court, avec seulement deux chiffres et quelques lignes d'explications (Car il suffit de deux chiffres en vérité pour régler définitivement la question du nucléaire).
Mais à la suite d'un commentaire "un peu" critique, j'ai jugé pertinent non seulement de répondre à celui-ci mais de également d'ajouter de nouvelles informations. Il y a donc 3 versions (ou phases de lectures) à cet article !
Version courte.😊
Premier chiffre : 4.9%
Le rapport de 2019 sur les chiffres clés de l'énergie,
publié par le Ministère de la transition écologique, indique (page 37, voir lien ci-dessous), que "la
contribution du nucléaire à la production énergétique mondiale a été
multipliée par 3 en 40 ans, atteignant 4.9% en 2016".(1)
La note d'information d'EDF sur le cycle du combustible nucléaire, publiée en 2012 (page 12, voir lien ci-dessous) précisait que : "Les ressources en uranium connues à ce
jour, permettent de garantir l’approvisionnement de toutes les centrales
nucléaires existantes dans le monde pour les 100 prochaines années".(2)
La Société Française d'Energie Nucléaire donne également le chiffre de 100 ans qui n'est en fait que celui donné par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique.
Vous trouverez une estimation plus optimiste de 135 années sur certains sites, comme celui de l'IRSN ou comme celui de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Mais sur le document produit en 2017 par cette commission, vous apprendrez que "Les ressources disponibles à l’heure actuelle – mines
exploitées, projetées ou potentielles – peuvent répondre aux scénarios élevés
de demande jusqu’en 2035"
Je vous rappelle que nous sommes en 2022 et qu'il faut "normalement" 10 ans pour construire un EPR, même si celui de Flamanville en est à 14 années de construction...
Résumé
Vous avez bien compris. Pour le nombre de centrales existantes (2) qui
ne fournissent que 4.9% de la production mondiale d’énergie (10% d'électricité), les ressources
disponibles en uranium sont de 100 ans.
Si, (soyons fous), vous triplez la part du nucléaire jusqu'à atteindre 15% de la production mondiale d'énergie, (sachant que durant les dix années de construction des centrales la consommation d'énergie aura augmenté), les ressources en uranium ne permettront même pas 30 années d'utilisation, alors que la durée de vie des nouveaux EPR est prévue pour 60 ans !
Le nucléaire ne représente RIEN et n'a AUCUN AVENIR dans le domaine de la production d'énergie. (3)
(1)Attention ! Ne vous faites pas avoir par EDF ! EDF clame en effet, haut et fort, que la part mondiale du nucléaire est de10%, mais il s'agit de la part de la production d'électricité! Ainsi, ils "oublient" les autres utilisations de l'énergie, dans les transports, l'industrie, le chauffage, etc. Et par la même ils oublient de préciser que plus de 65% de l'énergie produite par l'uranium est dissipée sous forme de chaleur en pure perte (sinon pour les oiseaux et les poissons).
Notez d’ailleurs que selon l’Agence Internationale de l’Energie, il est probable que la part du nucléaire dans le mix électrique mondiale restera constante, environ autour de 12 %, d’ici à vingt ans. (Info CNRS)
(2) Depuis 2012, le nombre de centrales existantes n'a guère évolué, sachant qu'il faut au moins 10 ans pour en construire une nouvelle et que les nouvelles ne font que remplacer les anciennes en fin de vie. Et quand je dis 10 ans, c'est pour être "gentil", car 10 ans, c'est déjà le nombre d'années de retard à la livraison de l'EPR de Flamanville dont le démarrage n'est pas prévu avant 2024 et surtout en mode réduit, à cause de ses nombreux défauts de conception.
(3)Pas d'avenir dans l'énergie pour produire de l'électricité, mais bien qu'écolo, je suis ingénieur et je ne
nie pas son intérêt dans le cadre de la recherche fondamentale ou pour des
applications plus pacifiques, comme la médecine nucléaire, ou (je vais en faire tousser certains), l'exploration spatiale(document plus technique, ici).
Version longue 😐
Informations complémentaires :
J'espère que ces deux chiffres, de sources incontestables, vous aideront à répondre aux victimes de la propagandes du nucléaire, qui ont grandi dans l'idée que cette énergie était miraculeuse et source de notre indépendance énergétique (acquise au prix de la présence de notre armée coloniale au Niger et au Mali).
Ne vous laissez pas abuser par les sophismes techniques du sinistre Jancovici, qui n'a pas dû mettre les pieds sur un site industriel depuis des décennies et qui vendrait sa mère pour une barre d'uranium.
Il aime dire par exemple que le charbon a tué plus de gens que le nucléaire et que par conséquent, le nucléaire est moins dangereux. C'est comme dire que les lits sont plus dangereux que les motos parce que plus de gens meurent dans un lit qu'en moto, ou que la grippe saisonnière est plus dangereuse que l'anthrax parce qu'elle tue plus chaque année. C'est un sophisme.
Comprenez bien qu'un seul et unique accident dans une centrale nucléaire suffit à rendre inhabitable un continent, ou tuer un océan. Voici encore deux preuves.
Tchernobyl :
En 1986, à Tchernobyl, dans les jours qui suivirent la
catastrophe, si Alexei Ananenko, l’un des ingénieurs travaillant
à la centrale, son confrère Valeri Bezpalov et le
chef de quart Boris Baranov, n’avaient pas eu le courage
d’aller dans l’obscurité, patauger dans l’eau radioactive accumulée sous le
réacteur en fusion, pour aller ouvrir des vannes d’évacuation et de drainer
l’eau, l’explosion qui s’en serait suivie aurait rendu l’Europe inhabitable pour 500.000 ans !
On vous dira que les Russes étaient des incapables (parce que communistes) et abrutis de vodka, mais fort curieusement, la stupeur passée, nos grands
spécialistes français du nucléaire, prirent la décision de hâter la fermeture des Centrales Graphites - Gaz (Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2 et Bugey 1) qui
n’avaient guère plus d’enceinte de confinement que les réacteurs RBMK
soviétiques (telle que la centrale de Tchernobyl).
Fukushima :
Dix ans après la catastrophe de 2011, le Japon va
rejeter les 1,2 million de tonnes d’eau radioactive stockés dans les 1044
réservoirs de la centrale nucléaire de Fukushima. L’eau est dangereusement
polluée au tritium (non retraitable), qui peut se transmettre aux organismes
marins vivants et chargée de soixante-deux nucléides, dont du strontium-90 et du
césium-137.
Carte de l’amplitude des vagues du tsunami (Source :
National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA))
Légende de l'image mise à jour le 13/02/2022, grâce au commentaire éclairé d'un lecteur.
Voir ci-dessous.
Version très très longue ! 😉
Mise à jour au 13/02/2022 :
Je ne reçois pas souvent de commentaires, mais celui-ci constituant presque un cas d'école, je le publie ci-dessous avec mes réponses (en rouge).
"votre article est fumeux, cher Monsieur. C'est du grand n'importe quoi, comme quoi on peut faire croire ce que l'on veut avec des chiffres. Je vous le démonte en 3 lignes : - des gisements, ça fait comme le pétrole, on en découvre de nouveaux régulièrement ;
Faux : On ne découvre plus de nouveaux gisements de pétrole et l'uranium, tout comme le pétrole est lui aussi en phase de déplétion ; le pic de production ayant été dépassé dans les années 90.
Explications :
Pic pétrolier.
Concernant le pic pétrolier, je
pense qu'il faut vivre dans un placard pour ne pas savoir que plus aucun
gisement de pétrole d'importance conséquente n'a été trouvé depuis des décennies.
Il suffit pour s'en assurer de consulter les publications annuelles de l'Agence
internationale pour l'énergie ou les rapports des compagnies pétrolières.
Cet article publié sur le site de L'USINE NOUVELLE en 2018, donne un bon aperçu de la situation. Cliquez sur l'image ci-dessous :
Pic uranifère.
Concernant l'uranium, je veux bien
admettre qu'en France, aveuglé par la propagande gouvernementale, on puisse
ignorer que l'uranium soit dans la même
situation de déplétion (même si les documents d'EDF le confirment, comme je
l'ai prouvé dans mon article).
Les informations sont néanmoins très
nombreuses, si l'on sait chercher.
La bible sur le sujet, c'est le fameux Red Book qui constitue la référence mondiale reconnue sur l'uranium, préparée
conjointement par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) et l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cliquez sur l'image ci-dessous pour télécharger la dernière édition de 2020 :
Je vous donne ci-dessous quelques grilles de lectures complémentaires :
"Pic d'uranium et durabilité de
l'énergie nucléaire"(Dylan Bedford 25 janvier 2018)
Extrait de l'article (Conclusion)
:Alors que les estimations du Livre rouge pourraient être trop optimistes ou
inexactes, dans le même temps, toute évaluation complète des réserves d'uranium
sur Terre nécessiterait l'inclusion de l'eau de mer dans l'uranium, dans la
croûte terrestre et également dans tous les gisements non
découverts. Ainsi, connaître ce montant avec certitude est presque
impossible. Cependant, nous savons que la quantité d'uranium (et de
thorium) est finie, ce qui a été à l'origine de la proposition de pointe de
Hubbert et des prévisions pessimistes des réserves d'uranium. En effet,
l'idée du "pic d'uranium" évoque des images d'un avenir sombre et
apocalyptique, dans lequel l'humanité a consommé toutes les ressources disponibles
et s'éternise pour le reste de son existence condamnée. Naturellement,
c'est une idée controversée. Cependant, quelle que soit la quantité
d'uranium actuellement disponible, nous devons toujours chercher à
planifier à l'avance et à garantir de nouvelles options énergétiques
renouvelables et durables. Alors que les ressources en uranium pourraient
potentiellement ne pas être aussi abondantes ou accessibles qu'on le pensait
autrefois, l'idée que nous allons simplement manquer d'uranium et donc ne plus
utiliser l'énergie nucléaire est pessimiste et ne tient pas compte non plus de
l'ingéniosité des scientifiques et des chercheurs. Les discussions sur
cette question ne doivent pas inciter à la panique ou, au contraire, endormir
les gens dans le confort ; nous devrions plutôt aborder le sujet avec
honnêteté et avec la détermination de créer un avenir meilleur et ne
tient pas non plus compte de l'ingéniosité des scientifiques et des
chercheurs. Les discussions sur cette question ne doivent pas inciter à la
panique ou, au contraire, endormir les gens dans le confort ; nous
devrions plutôt aborder le sujet avec honnêteté et avec la détermination de
créer un avenir meilleur. et ne tient pas non plus compte de l'ingéniosité
des scientifiques et des chercheurs. Les discussions sur cette question ne
doivent pas inciter à la panique ou, au contraire, endormir les gens dans le
confort ; nous devrions plutôt aborder le sujet avec honnêteté et avec la
détermination de créer un avenir meilleur.
Sur le site du MIT, cet article
publié en 2009 (dont j'avais parlé sur Transitio)
"La crise nucléaire à
venir" "Le monde est à court d'uranium et personne ne semble l'avoir
remarqué."
Extrait : "Le monde est sur
le point d'entrer dans une période d'investissement sans précédent dans
l'énergie nucléaire. Les menaces combinées du changement climatique, de la
sécurité énergétique et des craintes concernant les prix élevés et la
diminution des réserves de pétrole poussent les gouvernements vers l'option
nucléaire. La perception est que l'énergie nucléaire est une technologie sans
carbone, qu'elle rompt notre dépendance au pétrole et qu'elle donne aux
gouvernements le contrôle de leur propre approvisionnement énergétique."…
Sur le site de l'université de
Cornell :
L'avenir de l'énergie nucléaire :
faits et fiction Chapitre III : Dans quelle mesure les données du Livre rouge
sur les ressources en uranium sont-elles (non) fiables ?
Extrait : "Depuis plus de 40
ans, l'Agence pour l'énergie nucléaire des pays de l'OCDE et l'Administration
internationale de l'énergie atomique des Nations Unies publient un document
semestriel intitulé « Ressources, production et demande d'uranium ». Ce livre,
connu sous le nom de "Livre rouge", résume les données sur la
situation actuelle et proche de l'énergie nucléaire et présente les
connaissances mondiales accumulées sur les ressources d'uranium existantes et
attendues. Ces données sont largement considérées comme fournissant une base
précise et solide pour les futures décisions concernant l'énergie nucléaire.
Malheureusement, comme il est démontré dans cet article, ce n'est pas le cas.
Les ressources mondiales conventionnelles en uranium sont estimées par les
auteurs du Livre rouge à 5,5 millions de tonnes. Parmi celles-ci, 3,3 millions
de tonnes sont attribuées à la catégorie raisonnablement assurée et 2,2
millions de tonnes sont associées aux ressources présumées non encore
découvertes mais supposées exister. Notre analyse montre que ni les 3,3
millions de tonnes de ressources "assurées" ni les 2,2 millions de
tonnes de ressources inférées ne sont justifiées par les données du Red Book et
que les ressources exploitables réelles connues sont probablement beaucoup plus
faibles. Malgré les nombreuses lacunes des données sur les ressources en uranium,
certaines informations intéressantes et précieuses peuvent être extraites du
Livre rouge. Peut-être plus important encore, les données sur les ressources du
Livre rouge peuvent être utilisées pour tester « l'hypothèse économico-géologique », qui prétend par exemple qu'un doublement du prix de
l'uranium augmentera la quantité de ressources d'uranium exploitables d'un
facteur encore plus important. Les relations entre les ressources en uranium
revendiquées pour les différentes catégories de ressources et leurs estimations
de coûts associées s'avèrent clairement en contradiction avec cette
hypothèse."
On trouve partout nombre
d'articles sur le sujet. Il suffit de taper "pic uranifère"
"déplétion uranium", "pic de production uranium". En voici 2
exemples :
Extrait : Le pic de production de
l'uranium... "Il apparaît donc que toute volonté d’augmenter sensiblement
la production nucléaire mondiale se heurtera aux plafonds de production et à
des réserves limitées. Les militants qui préconisent une plus grande
utilisation de l’énergie nucléaire pour remplacer les carburants fossiles et
réduire les émissions de CO2 entretiennent donc des espoirs irréalistes, qui ne
tiennent pas compte des réalités du pic uranifère."
"La pénurie à venir d'uranium
condamne le nucléaire"
Isabelle Chevalley, chimiste,
présidente d'Ecologie libérale, Pierre Bonnard, physicien
Extrait : "Les 450 centrales existantes
consomment plus de combustible qu'il n'en est extrait. L'uranium marin est
pratiquement inexploitable.
Depuis 2001, le prix de
l'uranium a été multiplié par 10, passant de 7 dollars la livre à plus de 75
dollars en 2007. Cette augmentation massive du prix de l'uranium montre bien
l'incertitude qui règne autour de sa production. Le pic historique du prix de
la livre d'uranium se situait autour de 43 dollars vers la fin des années 70 en
raison de la conjonction de la demande militaire et de l'essor du nucléaire
civil.
Depuis 1991, on n'extrait plus
assez d'uranium pour couvrir les besoins des 450 centrales nucléaires civiles
actuelles. La différence est comblée par l'utilisation des stocks militaires.
En 2003, la demande en combustible nucléaire a été satisfaite pour moitié par
des ressources minières et pour moitié par des ressources militaires. (Voir
lien suivant)
Les gisements que l'on découvre
aujourd'hui sont presque tous plus pauvres en uranium que ceux déjà exploités.
De plus, un gisement n'est jamais exploité en totalité, par manque de
rentabilité, même à un prix élevé de l'uranium, ou du fait d'un risque
financier trop élevé. Cependant, vu qu'au prix actuel le combustible ne
pèse que 5 à 10% des coûts d'une centrale, la principale limitation provient de
la nature du gisement et des obstacles techniques à son exploitation, quel
qu'en soit le coût. Le manque d'uranium limitera ainsi peu à peu l'utilisation
d'une partie des centrales nucléaires entre 2015 et 2025. Puis la production
d'uranium diminuera et, avec elle, la production d'électricité nucléaire.
De quoi se faire du souci pour les nouvelles centrales à amortir en quarante
ans au moins..."
Concernant l'utilisation d'uranium
militaire pour pallier le manque de ressource minière, j'en avais déjà parlé
sur Transitio le 5 octobre 2013 "Pénurie d'uranium russe aux USA"
Je donnais, entre autres sources
dans mon article, celle du Département américain de l'énergie !
"- les réacteurs de 3ème et de 4ème génération n'ont pas du tout le même rendement que les générations précédentes et demandent moins de ressources ;"
Faux : Je vous invite à lire mon article rapportant les explications détaillées du physicien nucléaire Raymond Sené, concernant cette nouvelle génération de réacteurs qui est plutot une régression au niveau de la technique et de la sécurité qu'un progrès.
Concernant le "moins de ressources" je vous invite à lire plus loin mes explications sur le combustible MOX...
"- le nucléaire a un avenir assuré et qui survivra même à l'humanité : la fusion. "
Faux : Encore un de ces serpents de mer du nucléaire qui bluffent les candides depuis des décennies ! Je vous propose de lire cet autre article du physicien nucléaire Raymon Sené : "La fusion thermonucléaire, un défi, mais que du bluff"
"Par ailleurs : (1) part du nucléaire : vous oubliez une chose, l'énergie nucléaire ne permet de produire QUE de l'électricité, donc il est logique de comparer sa part avec les autres sources d'énergie produisant elles aussi de l'électricité. "
Bah oui mon gars, mais je l'ai dit en note n°1 en bas de l'article !
"Attention ! Ne vous faites pas avoir par EDF ! EDF clame en effet, haut et fort, que la part mondiale du nucléaire est de10%, mais il s'agit de la part de la production d'électricité! Ainsi, ils "oublient" les autres utilisations de l'énergie, dans les transports, l'industrie, le chauffage, etc.
Notez d’ailleurs que selon l’Agence Internationale de l’Energie, il est probable que la part du nucléaire dans le mix électrique mondiale restera constante, environ autour de 12 %, d’ici à vingt ans. (Info CNRS)"
"(2) nombre de réacteurs : si nous n'avons aucun nouveau réacteur depuis 2012, ce n'est nullement la faute au nucléaire. "
Faux : On sent que le gars s'abreuve aux tétines de la propagande actuelle du nucléaire, comme celle du pathétique Bernard Accoyer, président de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine nucléaire et du climat" qui reproche dans un livre aux grands méchants socialistes, d'avoir cédé au puissant lobby des écolos du Larzac !
En réalité, en 2012, l'industrie du nucléaire était dans l'impossibilité de faire face à un plan d'ampleur de construction de centrales. Elle avait déjà fort à faire avec la coûteuse mise aux normes résultant de Fukushima et de la pénible construction de son EPR.
En 2014, le Journal Du Dimanche révélait même, sur la base d'un document interne d'EDF que près de 300 milliards d’euros devraient être investis dans les cinquante prochaines années si les centrales actuelles étaient reconstruites à l’identique et EDF chiffrait à 55 milliards d’euros le coût des travaux nécessaires pour prolonger la durée de vie de 58 réacteurs français de quarante à cinquante ans !
Techniquement, l'industrie du nucléaire a dû repartir de zéro. J'ai assisté dans mon travail au réveil difficile de ce "Phénix". Tous les concepteurs de centrales nucléaires étant partis en retraites. Il a fallu former une nouvelle génération d'ingénieurs. A ce problème, s'est ajouté celui de la désindustrialisation du pays. Tout cela explique, la lamentable saga de l'EPR, avec ses innombrables malfaçons, qui feront que, si ce réacteur de "seconde génération améliorée" démarre un jour, ce sera à la suite de nombreux essais avec une puissance réduite afin de ne pas faire un désert de la moitié ouest de la France un désert...
En revanche, pour ce qui concerne les pressions du lobby nucléaire,
n'oublions pas qu'en novembre 2011, AREVA était intervenu auprès du PS pour faire
modifier l’accord électoral qu’il venait de signer avec EELV, afin de sauvegarder son combustible MOX. Transitio en avait parlé à l'époque : "Une question de vie ou de MOX"
Le MOX est l'une de ces petites "merveilles" fabriquées par AREVA à partir du
plutonium et de l’uranium appauvri. Son avantage déclaré est que les 120 tonnes
de MOX produites chaque année permettent d’économiser 120 tonnes d’uranium sur
les 8000 tonnes nécessaires à notre parc nucléaire. Le second avantage du MOX,
c'est qu'il est classé par L’Agence Internationale à l’Énergie Atomique (AIEA) comme
un matériau "directement utilisable" pour la fabrication
d’armes nucléaires.
C'est probablement cette "amélioration" (120 tonnes d'économisées sur 8000) qui fait croire à notre commentateur que les centrales sont "plus performantes".
"(3) avenir pour produire de l'électricité : vous irez dire cela au Chinois, "
Notre ami compare un pays peuplé par 1.402 Milliard d'individus avec notre micro-pays peuplé de seulement 67 millions (soit 21 fois moins).
La Chine est obligée de poursuivre sur la voie du nucléaire pour les mêmes raisons que la France, parce qu'elle est en retard sur le développement des énergies alternatives et aussi parce que le nucléaire lui assure une hégémonie militaire. Mais de toute façon, la Chine se trouvera confronté aux mêmes soucis d'approvisionnement en uranium que la France. A la différence que son armée à elle sera immensément plus puissante...
Choisir la dépendance à une énergie aux ressources limitées, c'est la voie assurée vers de nouveaux conflicts. Les guerres pour le pétrole qui ont animées la fin du 20ème siècle vont être remplacées au 21ème siècle par des guerres pour l'uranium et ce qui reste de gaz, comme en Ukraine, par exemple.
Ukraine et nucléaire : 2022 - le gouvernement Ukrainien vient d'annoncer un nouveau programme de
construction nucléaire en collaboration avec les États-Unis et le fournisseur
de réacteurs Westinghouse. La conception du réacteur AP1000 devra d'abord
être déployée à la centrale nucléaire de Khmelnitsky, avec quatre autres unités
à suivre dans d'autres centrales nucléaires existantes. Source World Nuclear News.
Ukraine et gaz : 2014 - Le gouvernement ukrainien et le géant américain Chevron ont
signé un accord pour l'exploration et l'extraction de gaz de schiste dans la
région d'Oleski, dans l'ouest de l'Ukraine. Source Usine Nouvelle.
Ne nous laissons pas abuser par le sophisme proposé par notre ami. Le fait que nous n'ayons actuellement plus d'autre choix que de vendre notre âme au nucléaire, ne retire rien au fait que celui-ci soit une impasse !
La solution des Energies Renouvelables n'est réaliste que dans un modèle de société totalement différent de celui que l'on nous impose actuellement, avec sa croissance infinie (dans un monde fini) et une consommation à outrance, qui dépendent d'une exploitation mortifère des ressources naturelles et humaines. Il fallait y penser avant...
"il est clair qu'ils ne pensent pas comme vous. Par ailleurs, comment peut-on être écolo et ingénieur à la fois ? À la limite être ingénieur et faire de l'écologie, mais pas l'inverse. "
Je vous laisse réfléchir à la logique du personnage. Selon lui, un ingénieur, c'est fait pour bouziller la nature. Heureusement que la nouvelle génération de jeunes ingénieurs que j'ai vue arriver, ne partage pas ce point de vue !
"Et pour terminer : - Tchernobyl : pourquoi toujours mettre sur le dos du nucléaire un accident dont l'origine est uniquement imputable au régime de l'union soviétique de l'époque ??? Leurs réacteurs RBMK n'avaient pas la moitié des protections des réacteurs occidentaux de l'époque, et ils faisaient tout pour en cacher les faiblesses !! "
La tarte à la crème sur les Russes incapables et imbibés de vodka ! Je l'adore celle-là ! Plus sérieusement, je vous invite à lire les explications de Raymond Sené "Après Tchernobyl, EDF décida de fermer en hâte les centrale
Graphites - Gaz (Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2 et Bugey 1) qui n’avaient
guère plus d’enceinte de confinement que les réacteurs RBMK soviétiques…"
Pour info il n'a dû que survoler mon article, parce que j'y ai évoqué ce point...
"- Fukushima : là c'est le bouquet, votre photo ne vaut rien, la légende est incomplète (en tant qu'ingénieur ça ne vous choque pas ??), et si vous vous seriez renseigné un tout petit peu, vous auriez vite appris qu'il s'agit d'un Hoax. source : http://radioprotection.unblog.fr/.../hoax-ecolo-la.../ Bref, votre "article" est une grosse blague ��"
Pour le coup, cette fois-ci, le quidam a raison "pour la photo" ! Je l'ai effectivement utilisée pour illustrer l'article de la Tribune et j'aurais dû me contenter d'utiliser la photo ci-dessous, ce que je vais d'ailleurs faire aussitôt en le signalant dans l'article !
Je remercie chaleureusement l'auteur de ce commentaire, car ainsi il m'aide à donner plus de crédibilité à mon modeste blog en l'enrichissant par les informations complémentaires que je vous donne ci-après !
Pour aller dans le sens de sa critique, Je confirme que certains sites antinucléaires ou écolos, n'hésitent pas à utiliser le même procédé de désinformation que les pronucléaires, ce que je trouve profondément regrettable. Car en utilisant les mêmes procédés déshonorants que son adversaire, on finit par lui ressembler.
Le site antinucléaire "Nucléaire Infos" effectue un travail honorable de désintoxe que je vous invite à consulter en cliquant sur l'image ci-dessus.
Ils ont effectivement signalé cette supercherie, s'en étonnant même, attendu que de vraies modélisations de la dispersion atmosphérique existaient, comme celle ci-dessous. Cette simulation du modèle HYSPLIT de la NOAA montre une libération continue de particules traceuses du 12 au 31 mars à un rythme de 100 par heure représentant le césium-137 émis par Fukushima Daiichi. Chaque changement de couleur des particules représente une diminution de la radioactivité d'un facteur.
En lisant avec attention l'article publié par Nucléaire Infos, je me suis arrêté sur les 2 cartes ci-dessous, beaucoup plus classiques, puisqu'il s'agit en l'occurrence d'une manipulation d'état.
"La carte de gauche est celle qui a été diffusée le 12 octobre 2011. La carte de droite date du 11 novembre 2011. Remarquez-vous ce qui s’est passé pour le département de Niigata, à l’est de la préfecture de Fukushima, tout le long de la côte de la Mer du Japon ? Dans la première carte figuraient de nombreuses zones marron-foncé (10 000 à 30 000 Bq/m2 de césiums 134 et 137) et même des zones bleues (30 000 à 60 000 Bq/m2). Dans la nouvelle carte : plus rien ! Tout est redevenu marron clair, c’est à dire la zone-plancher… Il se trouve que la majorité des zones qui avaient été reconnues comme fortement contaminées dans la première carte (région d’Uonuma) correspondent à la région productrice de riz la plus renommée de l’archipel. Pour Laurent Mabesoone, auteur de l’article qui dénonce la tricherie, « ce que nous avons devant les yeux, (…) c’est un superbe maquillage, c’est un énorme mensonge d’État. (…) Ils ont « sauvé » Karuizawa, le plus grand centre de tourisme de montagne, et Saku, le plus grand producteur de salades."
Les Japonais n'ont pas eu la chance d'être protégés comme nous en 1986 par l'anticyclone-cyclone des Açores (pendant 3 jours).
Le nuage radioactif de Tchernobyl ne touchera pas la France -
Archive INA
« Le World Nuclear Industry Status Report ( WNISR ) est
l'une des sources de données les plus fiables disponibles sur le sujet et
permet une compréhension impartiale et complète de l'état actuel de l'énergie
nucléaire dans le monde. ”
(Naoto Kan, ancien Premier ministre du Japon)
Les principales conclusions de WNISR2021 sont les suivantes
:
En 2020, la production électronucléaire a plongé d'une marge
sans précédent (>100 TWh), sauf au lendemain des événements de Fukushima
(2011-12), tandis que la capacité nucléaire opérationnelle a atteint un nouveau
pic à la mi-2021. Plus de capacité, moins de rendement.
Les énergies renouvelables non hydrauliques,
principalement l'éolien, le solaire et la biomasse, ont surpassé les centrales
nucléaires en matière de production d'électricité à l'échelle
mondiale. L'hydraulique à elle seule a produit plus d'électricité que le
nucléaire pendant la majeure partie des trois dernières décennies.
Pour la première fois, les énergies renouvelables non
hydrauliques ont généré plus d'électricité dans l'Union européenne que le
nucléaire, et les énergies renouvelables, y compris l'hydroélectricité, ont
généré plus d'électricité que tous les combustibles fossiles réunis.
L'ajout net de capacité nucléaire (nouveaux démarrages
moins fermetures) est tombé à 0,4 GW, contre > 250 GW pour les seules énergies renouvelables. Le
nucléaire n'est plus pertinent sur le marché actuel de la construction de
nouvelles capacités électriques.
Les petits réacteurs modulaires (SMR) bénéficient
d'une grande couverture médiatique et d'un peu d'argent public, mais ils ne
sont jusqu'à présent pas disponibles dans le commerce et ne le seront pas avant
10 à 15 ans, voire jamais. Les projets pilotes en Argentine, en Chine et
en Russie ont été décevants.
La situation à Fukushima, sur site/hors site, reste
instable. Les effets sur la santé et le bien-être sont
importants. Les estimations de coûts ont augmenté et vont actuellement de
223,1 milliards de dollars américains (gouvernement) à 322 à
758 milliards de dollars américains (indépendant). Les tribunaux
japonais ont acquitté les responsables du gouvernement/ TEPCO pour
leur responsabilité en cas de catastrophe, mais se sont prononcés contre
l'exploitation du réacteur dans certains cas.
L'énergie nucléaire a démontré une grande sensibilité
à la pandémie de COVID -19. Une première analyse montre qu'il a
une faible résilience face aux effets les plus courants du changement
climatique. La résilience du nucléaire continuera probablement de
décliner.
L'exposition du secteur de l'énergie nucléaire aux
activités criminelles, notamment les pots-de-vin et la corruption, la
contrefaçon et autres falsifications, ainsi que l'infiltration par le crime
organisé, pose une véritable question.