lundi 6 mars 2017

Trump, ou la victoire annoncée de la bêtise...

Poster design for Ubiquitous Town exhibition. A re-interpreted version of Alfred Jarry's Ubu Roi. Donald Trump's golf course development in Scotland follows the story-line of the play
Triste mise à jour du 07/11/2024
 
    Donald Trump vient de remporter haut la main les élections américaines. Nos élites n'ont rien appris en 7 ans. Toujours ce même aveuglement devant la surpuissance américaine.
    Nous avons continué de marcher dans les pas de cet empire finissant et malade. Nous avons continué d'être abusé par son "soft-power", persistant à croire au rêve américain du grand pays de la démocratie et de la liberté.
    Parallèlement, le même mal créant les mêmes symptômes, nous avons observé en France la montée d'un électorat "copie conforme" de l'électorat de Trump. Celui des pauvres gens abandonnés par les élites qui sont été séduits par des discours nationalistes et racistes. L'obscurantisme a continué de gagner du terrain, contribuant à obscurcir les esprits.
 
    Aujourd'hui, comme en 2017, les médias qui avaient rêvé la victoire de son adversaire, s'étonnent de la victoire de ce sinistre individu.
    Aujourd'hui, les marchés financiers se réjouissent de la victoire de Trump (Comme les riches banquiers qui se réjouissaient de la victoire d'un certain Adolf dans les années 30 ?)

    Quand va-t-on enfin prendre conscience du danger que représente cet empire américain dont l'effondrement pourrait nous écraser ?
 
    Quand l'Europe s'éveillera-t-elle ?

Voici, ci-dessous, mon modeste et inutile article de 2017.
 
 Trêve de modestie, tout était dans Transitio !


    Les médias officiels se sont étonnés de la victoire de Trump. Mais en quoi était-ce si étonnant ? Pourquoi n'avaient-ils pu réaliser que la glorieuse Amérique, dominatrice mais si cool, ne ressemblait plus depuis déjà bien longtemps à ce rêve que l’on nous matraquait depuis l’enfance ? (J'y ai cru durant des années.)
    Il suffisait pour cela d’aller chercher l’information ailleurs, dans la presse étrangère par exemple, y compris la presse américaine. Il fallait aussi aller jeter un œil sur les terribles réseaux sociaux.
    Transitio avait traité de cela, à sa façon, toujours avec une petite pointe d’humour. Aviez-vous lu ces articles ?
    Transitio avait même parlé du candidat malheureux, mais néanmoins fameux, le sénateur Bernie Sander, et ce, dès juin 2012 ! Bernie Sanders, le Mélenchon américain ! 😉

Ubu roi !

    Oui mais voilà, ce qui semblait impensable par les penseurs officiels s’est néanmoins produit. Le père Ubu a été élu président des Etats-Unis ! C'est effectivement le père Ubu, cet invraisemblable personnage de la pièce d'Alfred Jarry, qui vient tout de suite à l'esprit lorsque l'on pense à cet olibrius. Lisez par exemple cet article du journal Libération ou bien le site Délibéré, où la pièce d'Alfred Jarry est réécrite à la sauce Trump : Ubu Trump, Acte 1. L'image ci-dessous est très parlante...
Poster design for Ubiquitous Town exhibition. A re-interpreted version of Alfred Jarry's Ubu Roi. Donald Trump's golf course development in Scotland follows the story-line of the play

Et le pire est peut-être encore à venir !

    Peut-être est-il enfin temps pour certains d’ouvrir les yeux et de se poser la question suivante, comme le fait si brillamment mais tardivement Henry Rousso (cet éminent professeur arrêté à la douane américaine, suite aux directives délirante d'Ubu-Trump), dans son article publié sur le Huffingtonpost : Les Etats-Unis sont-ils encore les Etats-Unis ?

    Andy Borowitz l’écrivain américain, comédien, humoriste et acteur, qui a remporté le prix du National Press Club pour son humour dévastateur a fait la meilleure analyse du problème "Trump"en déclarant :

« Arrêter Trump n’est qu’une solution à court terme. La solution à long terme, qui est beaucoup plus difficile, c’est de réparer le système d’éducation qui a créé tant de personnes assez ignorantes pour voter Trump ».




Quid de la France ?

    A présent, regardons un peu la France. N’est-il pas évident que (comme d'habitude) nous prenons le même chemin que les USA ?
    Ne sommes-nous pas en droit de nous poser la même question que pour les USA ? : « La France est-elle encore la France ? ». Transitio se posait déjà la question à sa manière dans cet article "Pays merveilleux ou meilleurs des mondes ?".

    Les symptômes sont pourtant bien là, très ressemblants à ceux constatés aux USA. L’école a fait son deuil depuis bien longtemps de sa mission d’éducation (voir le classement PISA). Il n’y a jamais eu autant de diplômés, mais l’école produit des diplômés dont la culture générale frôle le zéro absolu. Nos pauvres jeunes ignorent tout ou presque de l’histoire du pays et de ses institutions, et la plupart peinent à s’exprimer correctement par écrit (Les entreprises commencent à s’inquiéter des dégâts provoqués par les fautes d’orthographe de leurs employés. Une étude britannique a démontré en 2011 qu'une seule faute d'orthographe pouvait diminuer de moitié les ventes d'un site de e-commerce.) Le fléau du communautarisme à l’anglo-saxonne s’est répandu et a brisé en mille morceaux le contrat social. Et pire que tout, l’obscurantisme religieux fait des ravages.

    Avec un tel constat, les "médias officiels", aussi appelés "médias mainstream", s’étonneront-ils encore du résultat des prochaines élections en France ?


    Comment s’étonner que de pauvres hères en viennent à voter pour des candidats malhonnêtes, voire immondes, alors qu’ils n'ont plus aucun des outils essentiels pour penser, tout comme les malheureux citoyens de l’effrayant monde dépeint par Georges Orwell dans son roman 1984 ?

Transitio aura essayé...

    A sa manière, Transitio aura malgré tout, essayé de réfléchir sur des sujets aussi graves que la bêtise, l’opinion, le racisme, le pouvoir, le bien et le mal, la religion, l’argent et même les socialistes français ! (N'oubliez pas de cliquer sur les liens).
    Mais à quoi bon tous ces efforts, alors que nous sommes réduits à l'humiliante position de spectateurs impuissants, devant ceux qui fabriquent des réalités à coups d'informations ?


L’information, arme de conviction massive

    Transition n’est qu’un modeste petit site perdu au sein des milliards de sites de la galaxie Internet. Il échappe même aux fourches caudines du décodex, cet outil immodeste fabriqué par le journal le Monde. Ceux qui "s'autorisent à penser" (comme disait Coluche), décident à présent dogmatiquement, quels sont les sites sérieux dont les informations sont fiables, comme par exemple le journal L'Opinion, le porte-parole du libéralisme triomphant (dont les 2 principaux financeurs se révèlent être Bernard Arnault et les Bettencourt, comme le révèle Médiapart), et quels sont les sites farfelus tenus par de dangereux conspirationnistes contrôlés par Poutine, diffusant de fausses informations, comme le bien connu blog "Les crises".
    Inutile de vous dire combien cela irrite, lisez par exemple cet article sur ce site suisse "Arrêt sur Info".


    On peut cependant comprendre la crainte de ces médias officiels, vis-à-vis de tous les trublions plus ou moins sérieux qui se lancent dans la guerre de l’information (il y a effectivement de très méchants trolls). Crainte partagée en janvier 2016 par l’ensemble des députés du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, qui avaient signé l'amendement n°CL387, visant à sanctionner plus durement les "hoax" (canulars) lorsque ceux-ci étaient suffisamment bien élaborés pour troubler la paix publique, ou risquer de la troubler (Cet amendement a depuis été retiré).

    L’information est devenue une arme plus puissante que le savoir, car peu importe à présent qu’une information soit vraie ou fausse. Seule compte la force de conviction de l’émetteur. Qui parle ? D’où parle-t-il ? Ceux qui savent manier cette arme savent qu’il leur suffit presque de dire, pour que cela soit. C’est le triomphe de la parole performative (dire c’est faire), voire pire encore celui de la parole d’essence divine "Que la lumière soit !". Les leaders de ce monde, aussi stupides qu’ils puissent être (ou avoir l’air d’être), possèdent à présent l'incroyable pouvoir de dire et fabriquer la réalité, grâce à la maitrise de l'information.


    En 2002, Karl Rove, le sinistre conseiller de Bush, expliquait au journaliste américain Ron Suskind :
"Nous sommes désormais un empire, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudierez cette réalité – de manière judicieuse, sans aucun doute – nous agirons à nouveau, créant d’autres nouvelles réalités, que vous pouvez étudier également, et c’est comme ça que les choses se régleront. Nous sommes les acteurs de l’Histoire… et vous, vous tous, il ne vous restera qu’à tout simplement étudier ce que nous faisons."
Source image : The Nation

     Qu’y a-t-il donc d’étonnant à ce que le 22 janvier 2017, la conseillère à la Maison Blanche Kellyanne Conway ait volé au secours du porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer à propos des mensonges de celui-ci, en assurant qu’il ne s’agissait pas de “mensonges” mais d'”alternative facts”, soit de “faits alternatifs” ? Lire cet article sur le site des Inrocks.

5 fois où la conseillère Blanche Kellyanne Conway a embarrassé la Maison Blanche


    C’est ainsi qu’une information mauvaise devient une information fausse…

    Mais Transitio, du fond de son maquis, vous avait déjà expliqué tout cela dans ces précédents articles. Avez-vous lu celui-ci ? : Propaganda : information ou ingénierie sociale ?

Lisez l'article !




Et la transition énergétique Transitio ?

    Vous aurez remarqué chers lecteurs, que Transitio, au fil des ans, s’est quelque peu éloigné de son premier sujet de préoccupation, à savoir la transition énergétique.  Quoi de plus normal ? Là aussi les fabricants de réalités alternatives ont gagné. Lisez plutôt cet article de Transitio : Transition énergétique vers la dépendance.

    Que ceux qui préfèrent dormir tranquilles se rassurent et lisent par exemple cette interview du président d'Engie, Gérard Mestrallet, dont l'objectif est d'être le leader mondial de la transition énergétique. Quant à ceux qui ont une perception plus fine de la réalité, peut-être ne leur reste-t-il plus qu'à se préparer au pire ?


A suivre sur Transitio ?


Mise à jour au 09/07/2024 :

Nous venons de frôler la catastrophe nationale avec le raz de marée boueux du RN. Mon intuition concernant la similarité entre les électeurs de Trump et ceux du RN s'est confirmé.
En attendant un prochain article, regardez juste l'image ci-dessous :




lundi 26 décembre 2016

Transition vers le pire ?




Mes proches, (qui ne me lisent pas), me disent que mes articles sont trop longs. 
Je ne vais donc pas vous infliger un long article de plus, pour clore cette pénible année 2016. Notez d’ailleurs que je n’ai pas écrit beaucoup cette année…
Ayant constaté que sur nombre de sites américains, les vidéos commencent à supplanter largement le texte, je vais tenter de faire de même pour traiter le sujet du jour.


Le sujet du jour

    Lorsque j’ai commencé ce site sur la "Transition", je me voulais résolument optimiste. Je me refusais à céder aux discours catastrophistes concernant l’avenir, catastrophisme que j’attribuais à l’impossibilité pour beaucoup, de penser ledit avenir. Mon optimisme était un optimisme choisi, un optimisme de combat. Raison pour laquelle je m’efforçais avec la dernière énergie (celle du désespoir ?) de défendre l’idée que les solutions qui nous permettraient de parer à l’effondrement devenu presque inévitable, seraient des solutions locales qui tourneraient le dos au système. Inutile de gaspiller son énergie à combattre un système qui de toute façon commençait déjà à s’effondrer sous l’effet de ses multiples crises (crise de l’énergie, crises économiques à répétition, etc.).
Le secret d’un article qui ne se démode pas, c’est d’évoquer un sujet qui n’est pas d’une actualité immédiate. Celui-ci reprend le fil de quelques articles qui avaient précédé sur Transitio.
    Nombre d’entre vous s’agaceront des vidéos choisies. J’espère qu’ils n’en viendront pas à me classer trop vite dans la catégorie bien pratique des neuneus conspirationnistes ou autres hérétiques.

Le bombardement d’Alep sur Facebook



Comme vous tous, j’ai été bombardé ces dernières semaines d’informations horribles sur la guerre en Syrie et plus particulièrement sur les bombardements d’Alep…
Sous le coup de l’émotion intense orchestrée par les médias, certains de mes amis Facebook sont même allés généreusement protester le 14 décembre dernier dans Paris contre lesdits bombardements.
Inutilement (bien sûr), j’ai posté ce petit message sur ma page :
TRÈS CHERS AMIS GENTILS DE FACEBOOK.
Je partage de tout cœur votre compassion pour les victimes de la guerre en Syrie.
Mais de grâce, posez vous quelques questions.
Demandez-vous pourquoi lorsque les mêmes horreurs se sont passées au Yemen (bombardé par nos alliés saoudiens avec les armes vendues par la France), la grande machine médiatique à émotions n'a pas été mise en branle pour vous faire pleurer.
Renseignez-vous un peu sur les médias étrangers, pour savoir ce qui s'est passé depuis 2008 en Syrie.
Savez-vous que parmi les rebelles qui se dissimulent lâchement au milieu des populations bombardées, se trouve le front al Nosra, qui a été affilié à al Qaïda de 2013 à 2016 ?
Oui la guerre, c'est mal, ça pue, c'est moche. Toutes les guerres le sont. Toutes, y compris celles dont on ne vous parle pas.
Les bombardements c'est pire que tout, demandez aux descendants des milliers de victimes civiles des bombardements de 1944 en Normandie (des villes comme le Havre (rasée à 80%) et Caen ).
Mais de grâce, arrêtez de culpabiliser sur commande des médias pour des massacres contre lesquels vous ne pouvez absolument rien faire, sinon peut-être, arrêter de voter pour ceux qui les ont orchestrés ou accepter de payer le pétrole à son vrai prix...

Vidéos de l'émouvante manifestation de soutien aux habitants martyrisés d'Alep :





Nous roulerait-on dans la farine ?

Regardez cette vidéo et écoutez ce que Éric Denécé, docteur en science politique, chercheur spécialiste du renseignement, du terrorisme, des opérations spéciales disait sur le plateau de LCI, le 21 décembre 2016.


En voici le texte, pour le cas où la vidéo disparaitrait.

Denécé : un autre point me paraît tout à fait important de signaler, c’est ce qu’il se passe à Alep en ce moment parce que là, on est à mon sens sur une falsification de l’information qui est énorme.

Bien sûr qu’il y a une guerre civile en Syrie, bien sûr que la situation d’Alep est inadmissible, cela dit, ça ne concerne que 30 % d’Alep, ça concerne soit des civils qui sont pris en otage par les djihadistes, soit des gens qui refusent de quitter les quartiers parce qu’ils soutiennent ces mêmes djihadistes. On ne vous parle pas de tout ce qu’il se passe ailleurs en Syrie

Calvi : on se fait rouler dans la farine avec Alep ?

M Denécé : on se fait rouler dans la farine avec Alep ! Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des victimes innocentes qui périssent, mais j’insiste sur ce point…

Calvi : y a bien une ville qui est détruite enfin bon…

Denécé : il y a un tiers des quartiers d’Alep, seulement un tiers, qui sont victimes des bombardements, et j’insiste, c’est un tiers de la ville dans lequel les djihadistes dangereux sont présents et ce sont ces djihadistes qui depuis des années tirent sur les quartiers chrétiens, tirent sur le reste de la ville, ce dont on ne parle jamais. On ne parle pas non plus du massacre humanitaire que conduisent les Saoudiens aujourd’hui au Yémen, où systématiquement des hôpitaux sont ciblés, où des sites archéologiques sont détruits ; un de nos contacts qui rentrait du terrain l’autre jour nous disait la chose suivante : « en Syrie, il y a des tas d’endroits où les choses se passent, bien », c’est vrai qu’on peut aller dîner dans la rue le soir dans les quartiers de Damas, les gens de Damas vont passer l’été dans des bungalows à Lattaquié au bord de la mer..

Calvi : ça rappelle que c’est une situation qu’on a connu notamment au Liban.

M.Denécé : voilà, donc le pays n’est pas à feu et à sang. Au Yémen c’est totalement différent, il n’y a quasiment pas un kilomètre carré qui ne soit pas bombardé par les Saoudiens, dans lequel les combats n’ont pas lieu. On ne parle pas de ça.

Il y a un autre point que je voudrais évoquer c’est que nous avons eu dans les années 90 dans une ancienne colonie française, le Congo, une guerre civile qui a fait 400 000 morts sur 4 millions d’habitants, 10 % de la population, on n’en parle pas non plus.

Donc, aujourd’hui, le focus qui est mis sur la Syrie d’une part et sur Alep avec les désinformations qui les accompagnent est une falsification complète de la réalité, ce qui ne veut pas dire qu’on défende Bachar Al Assad, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des victimes civiles qui disparaissent, mais, il y a quelque chose d’extrêmement dangereux. Pour un jeune islamiste aujourd’hui, la façon dont les médias occidentaux présentent la crise syrienne est une motivation pour passer à l’action.

Calvi : comment l’expliquez-vous justement cette situation et ce manque de lucidité ? En l’occurrence, ce que vous êtes en train de nous expliquer l’a été à ma surprise aussi en partie, très largement par les invités de l’émission que nous avons consacré la semaine dernière à Alep.

Je vous le dis franchement, je m’inquiétais tout simplement d’être en train de faire une émission révisionniste sur ce qui est en train de se passer au même moment et qui tire des larmes au monde entier, donc…

M.Denécé : là par exemple, c’est très frappant, on voit la communauté syrienne en France et dans d’autres pays européens qui est absolument scandalisée de voir la façon dont les médias présentent la situation.

Alors, je pense que nos médias en France, et je suis obligé de rester un peu général, sont un peu suivistes du mainstream médiatique qui est impulsé et imposé par les médias anglo-saxons et par les médias arabes qui eux ont intérêt à présenter la situation en Syrie comme quelque chose d’absolument scandaleux, et comme toujours, 300 000 morts dans cette guerre, 5 ans de guerre civile, c’est quelque chose d’horrible, y a à peu près 90 000 militaires qui ont été tués, il y a à peu près 60, 70 000 personnes soutenant le régime ou en tous cas neutres qui ont été massacrées, on nous présente les faits comme si Bachar avait tué 90 % de la population, ce qui est inexact, ce qui ne veut pas dire que ce soit un saint.

Calvi : C’est extrêmement grave ce que vous nous dîtes, parce que ça veut dire que nous participons d’une façon ou d’une autre à la naissance des djihadistes et des assassins de demain ?

M.Denécé : De deux façons, en étant toujours en relation avec des États qui encouragent directement ou indirectement le djihadisme, par le wahhabisme notamment, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et de l’autre côté sur ce qu’il se passe aujourd’hui à Alep, le fait de mettre le focus en montrant à tort, que les pauvres populations islamistes de ces quelques quartiers d’Alep sont des victimes de l’occident, et bien, on redonne du carburant à ceux qui dans nos banlieues où à l’étranger considèrent que le peuple arabe dans le monde est victime de l’ostracisme occidental et ça les pousse à passer à l’acte.

Calvi : et on a aussi des attentats sur le sol français…

 

Nous aveuglerait-on ?

Pourquoi ne pas visionner cette vidéo de l’émission de France 2 qui rappelle l’origine "énergétique" du conflit en Syrie ? (Comme l’avait fait Transitio en août 2013).
A noter que le CSA a été saisi par La Ligue des droits de l’Homme suite à la diffusion du reportage Syrie : le grand aveuglement, diffusé sur France 2 le 18 février 2016. Après avoir rappelé le principe de liberté éditoriale permettant aux éditeurs de télévision et de radio de traiter les sujets qu’ils souhaitent, sous réserve de respecter leurs obligations, le Conseil a estimé que le reportage, pris dans son ensemble, ne faisait pas apparaître de manquement de la chaîne à ses obligations en matière de droits et libertés.



 

"P" comme "Précaution" ou comme "Propagande" ?

Avouez que j’ai choisi mes vidéos avec précaution, puisqu’elles viennent toutes deux de chaînes "honorables", et non-pas de sites d'illuminés vendus à la solde du grand Satan russe.
Quant à moi, je ne peux pas m'empêcher de penser à quelques-unes de mes mauvaises lectures, comme le fameux livre "Propaganda", par exemple, ou au sinistre 1984...



Et les élections françaises de 2017 ?

Pourquoi cette question ? N’est-elle pas hors sujet ? N’y a-t-il pas, là aussi, de quoi désespérer ?

N’êtes-vous pas convaincus que la France, 9ème puissance économique mondiale selon le FMI6ème puissance militaire mondiale3ème puissance nucléaire mondiale, n'est qu’un minuscule pays impuissant, soumis aux ordres de son grand protecteur américain et des dictats économiques des marchés financiers ?


Qui allez-vous élire en 2017 ?

Un anachronique réactionnaire échappé des années 70 ?
Un jeune fou furieux qui abuse des substances illicites (Voir vidéo ci-dessous) et qui insultait les chômeurs il y a quelques mois seulement ?


    Je n’imagine pas un instant que vous élirez l’effrayant Jean-Luc Mélenchon, qui, il y a peu, versait quelques larmes sur la mort de Fidel Castro.
    Malgré tout, je vous conseille d’écouter attentivement sa récente intervention concernant la guerre en Syrie. Il lui arrive parfois d'être lucide.






Post Scriptum : Essayez pour le moins d’élire un président qui ne nous fasse pas honte, comme les deux précédents !











vendredi 25 novembre 2016

Blitzkrieg Fillon vs Tropical Mélenchon (soluce en jeux vidéo ?)

Petite mise au point...

Ayant dans un premier temps réagi à chaud à la fameuse vidéo sur la blitzkrieg de M. Fillon (vidéo que l'on retrouve partout à présent), les jours passant je me suis dit que la première version de mon article ne correspondait pas assez à l'esprit de transitio.net qui est d'essayer de comprendre, plutôt que de juger.
L'idée m'est donc venue de compléter cet article par une seconde partie évoquant une intervention de M. Mélenchon, qui le moins que l'on puisse dire, se trouve à l'autre extrémité de l'échiquier politique. Pour ne rien vous cacher, j'ai souvent eu une secrète faiblesse à son égard, en raison de son discours "vraiment" républicain. Mais lorsqu'il a rendu hommage au défunt Fidel Castro, j'ai un peu craqué...

(Pour ce qui est de mon conseil de jeux vidéo, il vous faudra aller tout en bas de la page.)


1ère Partie



Né des rêves de justice de nos aïeux, la protection sociale à la française va bientôt disparaître. Les décennies de propagande et les coups répétés inlassablement contre les fondements de cette grande avancée dans la condition humaine, vont finalement en venir à bout. Le code du travail va être réduit à peau de chagrin. Il semble que le progrès, chez certains, se résume à revenir aux conditions de vie du 19ème siècle ! Les murs de la citée tremblent, bientôt ils vont s’effondrer.
Vous vouliez du changement ? Vous allez être servis ! (Asservis ?)

Le moment est venu !
Ça y est ! Vous êtes tous convaincu, ou presque, que la France, (le 4ème pays le plus riche du monde) est au bord du gouffre et qu’elle n’a plus les moyens de conserver ses opulents services publics !
Vous êtes tous convaincus, ou presque, que vous allez devoir travailler jusqu’à 65, 67, voire 70 ans pour payer vos misérables retraites !


Convaincus ! (Peut-être aurais-je dû l'écrire en deux mots…)


    Désolé pour cette introduction tonitruante, mais il y avait longtemps que je n’avais plus écrit d’article sur Transitio.net et je m’enflamme un peu ! 😉
    Si vous connaissez Transitio.net, vous aurez déjà compris que la transition choisie par nos élites était la transition vers le pire. Le pathétique François qui nous avait promis le changement en 2012 va partir bientôt en laissant ouverte derrière lui, la petite porte qui rendra inutiles les derniers remparts. Les armées du grand changement, du terrible changement, sont prêtes à fondre sur nos luxueux hôpitaux, nos exorbitantes retraites, nos écoles palatiales, et j’en passe. Ces armées seront peut-être conduites par un nouveau François. Pas le pape non, plutôt cet hibernatus revenu du passé, l’anachronique François Fillon !
Rien n’est écrit d’avance, bien sûr, tout peut encore arriver, mais lorsque l’on s’intéresse de près à l’histoire, force est de constater que bien souvent, c’est le pire qui arrive.

Rien n’est écrit d’avance ? Pas si sûr…

    Si vous connaissez transitio.net, peut-être avez-vous lu cet article que j’avais rédigé en 2011 ? : 2004, Aveux du ministre des "réformes sous la contrainte". Je m’étais fait le relais d’un savoureux petit article écrit par Emmanuelle Veil dans le CHARLIE HEBDO du 27 octobre 2004.
J'ai retrouvé l'article depuis, le voici en PDF : Dutreil-Charlie.pdf


    La journaliste y évoquait une soirée organisée par les ultralibéraux de la Fondation Concorde, dans laquelle elle s’était infiltrée (faute de pouvoir être reçue comme journaliste). Cette aimable petite curieuse avait alors rapporté les propos étonnants du ministre de la Réforme de l'État, Renaud Dutreil, qui s’était "un peu" lâché en parlant du service public. Le triste sire avait affirmé, entre autres, devant un auditoire réjouit :
"Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure - c'est ce que fait très bien Michel Camdessus -, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là ils se recroquevillent comme des tortues."


Vous avez dit crise ?

    Pour ce qui est de la crise majeure, on en aura eu pour notre argent. Car c’est notre argent que ces crises à répétition auront englouti depuis 2004 ! Nous voici même endettés à vie pour rembourser ces crises majeures si, comment dire ? Providentielles ?
Vous trouverez ailleurs sur Transitio.net de vieux articles qui vous éclaireront un peu. La stratégie du choc, vous connaissez ?


Tous au spectacle !

En attendant, je vous invite sur les remparts de notre chère citée, assister à la harangue du Général Fillon devant ses troupes subjuguées. Celles-ci se répandront bientôt dans les moindres recoins de la cité, comme un essaim de sauterelles dévoreuses d'argent.  Ecoutez-le dévoiler son plan guerrier, la blitzkrieg !
Voici cet incroyable extrait de la conférence donnée par François Fillon, devant les improbables notables de l'incroyable Fondation Concorde.

On peut visionner la totalité de la vidéo publiée par Public Sénat sur Youtube : François Fillon, face aux patrons.


Blitzkrieg ?

    Blitzkrieg. Vous ne connaissez pas ce mot qui signifie en allemand "guerre éclair" ? Il est apparu pour la première fois en 1935 dans l’article d’une revue militaire "Deutsche Wehr". L'armée allemande l'a pratiquée avec "talent", en 1939 en dévastant l'Europe....


Ne soyons pas naïfs !

    Vous ne croyez tout de même pas que ces illuminés de la ridicule Fondation Concorde pensent sérieusement que vous pourrez travailler jusqu’à 70 ans ? Il ne leur viendrait même pas à l’idée de vous embaucher à cet âge-là ! La seule chose qu’ils désirent, c’est mettre la main sur le plus d’argent possible, celui de la sécurité sociale, celui des caisses de retraites, etc. Ils privatiseront tous les services publics, conformément à la doctrine néolibérale et vous cotiserez à leurs mutuelles et autres compagnies privées.


Marchandisation du monde

    L’épuisement des matières premières ? La crise énergétique ? Le réchauffement climatique ? Ça ne les intéressera que s’ils peuvent faire du fric avec ! Lisez donc le formidable livre de Paul Jorion : le dernier qui s'en va éteint la lumière. En voici un très court extrait :
"Depuis bientôt cinquante ans, la peste de la marchandisation se manifeste dans tous les domaines : éducation, politique médicale, recherche scientifique, rien n'échappe désormais à la logique commerciale de maximisation du profit. Nos dirigeants, alignant leurs comportements sur ceux du monde marchand, n'envisagent d'assurer la survie de notre espèce que dans une perspective purement commerciale : en termes de "droit à polluer" ou de "droit à détruire", chacun de ceux-ci ayant un prix que le marché aura l'obligeance de déterminer."


En route vers la transition économique !

En route vers la croissance infinie dans un monde fini ! Ces incroyables optimistes ont peut-être raison après tout ? Quand la planète Terre sera foutue ils iront coloniser Mars ou ils vivront dans de luxueuses stations orbitant autour d'une Terre dévastée ! Et nous ? Nous, on ne servira plus à rien. Les robots nous remplaceront avantageusement ! 😉


En avant marche ! Ein, zwei, ein, zwei !

    Une dernière petite vidéo pour montrer aux jeunes ce qu'était la première blitzkrieg ?
Cliquez sur cette image pour la voir sur le site de l'INA.




    Ne vous méprenez pas, nous sommes sur Transitio.net. Je n'insinue pas que ce pathétique François se prend pour Adolf ! Convenez néanmoins que l'emploi de ce mot était pour le moins déplacé. Non ?

    Une chose est cependant sure et certaine, ce brave homme est sincère et il pense vraiment que sa politique apportera le bonheur à son pays. Mais comme je l'ai déjà écrit ailleurs sur Transitio : "Sincérité n'est pas vérité !"

Mais venons-en à notre ami Mélenchon...


2ème partie




    Comme je l'ai avoué en introduction, il m'est arrivé d'avoir de la sympathie pour M. Mélenchon. Il me fait venir les larmes aux yeux lorsqu'il évoque la bataille de Valmy (Regardez cette vidéo) et c'est le seul à gauche qui, selon moi, ait une vision lucide de l'écologie (Lisez cet article). En effet, du fait de mon travail, je ne crois pas au capitalisme vert. Je me souviens de l'un de ses discours à Marseille, lors de la campagne de 2012 qui était aussi beau que le sermon sur la montagne du citoyen Jésus de Nazareth. Mais bon...

    Je ne voudrais pas vous assommer d'un trop long article, mais si je voulais résumer sommairement comment sont les gens selon qu'ils sont de droite ou de gauche, je le ferais ainsi :
  • Les gens de droite construisent des programmes de sociétés pour les hommes tels qu'ils sont. De là une certaine tendance chez certains d'entre eux à vouloir traiter les hommes comme des animaux (Darwinisme social).
  • Les gens de gauche construisent des programmes de sociétés pour les hommes tels qu'ils voudraient qu'ils deviennent. De là une certaine tendance chez certains d'entre eux à vouloir construire des hommes nouveaux (Révolution culturelle).

Le Tribun !

    Jean-Luc Mélenchon est un véritable tribun à l'ancienne. Je m'attends toujours à ce qu'il commence un discours tel Caton l'ancien, en clamant de sa voix théâtrale :"Delenda Cartago !" (Il faut détruire Carthage).
Lui aussi, il est sincère. Mais je crains qu'il ne soit mal entouré, tant au niveau de ses "compagnons de route" que de certaines de ses idées, hélas...


Le vibrant discours !
On remarquera juste derrière lui, le sympathique joueur de guitare du couloir de correspondance de la ligne 9 au métro Franklin Roosevelt.


Ce qui m'a choqué ?

Ce qui m'a choqué, c'est la réaction du leader maximo Mélenchon (ou de celui qui tient sa page Facebook), lorsqu'un quidam s'est étonné que les exilés cubains de Miami fassent la fête en apprenant la mort du leader maximo Fidel Castro.

"Les cubains qui dansent sont les voyous mafieux de Miami" Dixit JLM2017



Petite explication en quelques dates et chiffres pour les jeunes qui ne sauraient pas d'où viennent tous ces "mafieux" ?

1980 Exode de Mariel
124.779 Cubains chassés de Cuba par Fidel Castro, dont l’écrivain Reinaldo Arenas qui put quitter l'île, après des années de persécutions homophobes et politiques. Le leader maximo profita de l'occasion pour se débarrasser de quelques 2.746 criminels,  ainsi que de quelques malades mentaux. Mais la plupart de ces exilés qui trouvèrent refuges chez les "Impérialistes décadents américains" étaient de vrais exilés politiques.


Cliquez sur l'image pour voir ce reportage de France 24 "30 ans après"

1994 Fuites des Balseros (Boat peoples)
Entre 1994 et 1995, environ 40.000 cubains fuient la misère dans des embarcations de fortune. Le grand reporter catalan Carles Bosch et son caméraman préféré Josep Maria Domènech filmeront ce tragique exode depuis les préparatifs sur l'île de Cuba, jusqu'aux désillusions du "rêve américain" à Miami. Le film s'intitule "Balseros". Il a reçu plusieurs prix dont celui du Public aux Rencontres internationales du cinéma à Paris en 2002.
N'oubliez pas de cliquer sur l'image

Et cela n'a jamais cessé ! (Incroyable ce potentiel de délinquants mafieux rêvant de Miami !)


2003, Encore des balseros !
Cliquez sur l'image pour lire l'article du site espagnol d'ABC




2015, Toujours des balseros !
Cliquez sur l'image pour lire l'article et voir les vidéos de NBC News




Propagande impérialiste de la bourgeoisie décadente faisandée ?
Ce n'est pas joli, je me moque du vocabulaire d'une époque révolue (du moins je l'espère). Mais franchement ? Ne trouvez-vous pas qu'il y a de quoi s'inquiéter de constater un tel aveuglement d'un homme qui en toute sincérité veut, lui aussi, le bonheur de ses concitoyens ?
Pour un peu, à l'image de ce si joli film "Good Bye Lenine" (lorsque le fils faisait croire à sa mère communiste, lors de la chute du mur de Berlin, que les gens de l'Ouest venaient chercher asile en masse à l'Est), on se serait presque attendu de la part du service communication de ce touchant candidat à la présidentielle 2017, à voir sur leur site cette parodie d'article trouvée sur le site Bondamanjak, que vous trouverez un cliquant sur l'image ci-dessous :




Conclusion

Je pourrais écrire un essai sur la politique française à partir de cet article, mais le plus simple est de constater l'obsolescence de notre classe politique.
Quant aux deux candidats que je viens de maltraiter un peu, je leur conseille pour se détendre de jouer chacun aux jeux vidéos suivants :

Pour François Fillon, voici celui-ci dans lequel il pourra donner libre cours à sa vision dépassée du progrès :



Pour Jean-Luc Mélenchon, voici celui-là, dans lequel il pourra donner libre cours à sa vision dépassée du progrès :