mardi 25 mai 2021

Pourquoi Bill Gates et John Kerry ont tout faux à propos du changement climatique

 


    Cet article rédigé par John Carey, un scientifique faisant œuvre de journalisme depuis 27 ans, a été publié hier 25 mai 2021 dans le vénérable "Bulletin of the Atomic Scientists". A peine lu, je me suis empressé de vous le traduire ce soir afin que vous puissiez en prendre connaissance !

    Sa lecture m'a enthousiasmé, car il correspond en grande partie à ma perception des problèmes posés par le réchauffement climatique.

    J'ai essayé de vous montrer dans mon précédent article qu'aucune des catastrophes environnementales prédites depuis des décennies ne s'était produite, précisément parce que ces prédictions avaient été prises en compte et que le monde en avait été incroyablement changé. Cet article vous donne justement un aperçu des progrès techniques impressionnants qui ont été faits ces dernières années, et ce, sous l'impulsion salvatrice de la lutte contre le changement climatique. 

    C'est facile de prédire la fin du Monde. Cela donne un pouvoir certain sur les gens. Depuis toujours la peur de l'enfer a été un moyen génial de contrôler les peuples. (Lisez cet article sur un autre de mes blogs : Hannah Arendt : Usage de l’Enfer en politique)

    La peur se vend bien. Mais le problème, c'est que la peur empêche d'agir.

    Heureusement pour nous, tout le monde ne se résigne pas à l'Apocalypse. Certains réfléchissent, inventent et agissent. Ce sont pour la plupart des ingénieurs. Leur boulot n'est pas de se faire une renommée en glosant sur un sujet à la mode. Leur boulot, c'est de faire fonctionner le monde et si possible d'améliorer ledit fonctionnement.

Lisez l'article ci dessous et reprenez espoir !

N'hésitez pas à cliquer sur les liens surlignés. Ceux d'origine sont en anglais, mais j'en ai ajouté d'autres. J'ai également ajouté quelques compléments d'informations qui apparaissent dans cette horrible couleur.

Lien vers l'article original : https://thebulletin.org/2021/05/why-bill-gates-and-john-kerry-are-wrong-about-climate-change/


Pourquoi Bill Gates et John Kerry ont tout faux à propos du changement climatique

    Il existe depuis peu, un phénomène au cours duquel des gens intelligents, pour la plupart des hommes blancs, descendent en parachute d'un plan de conscience plus élevé pour nous révéler, à nous, simples mortels, la vérité sur la lutte contre le changement climatique. Surnommés familièrement "les mecs du climat qui débarquent" (en anglais "first-time climate dudes") par la journaliste Emily Atkin de la newsletter Heated, ils présentent invariablement une version dramatique et sombre, que ce soit Bill Gates appelant «un conte de fées», toute tentative de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre à près de zéro, ou le romancier Jonathan Franzen proclamant dans le New Yorker que nous devons «accepter que le désastre arrive».

Désolé, les "mecs du climat", mais je pense que vous vous trompez complètement.

    Se trompe également, John Kerry, l’envoyé du président Joe Biden pour le climat, quand il dit que la moitié des futures réductions d’émissions devront provenir de technologies non encore inventées.

Ils devraient mieux se renseigner.

    En fait, nous disposons d'ores et déjà des technologies de base dont nous avons besoin pour éliminer le monstre du changement climatique. De plus, ces technologies sont non seulement accessibles dès maintenant, mais elles continuent d'être toujours moins chères (et meilleures) à un rythme étonnant - et de nouvelles idées émergent constamment. En fait, l'humanité peut regarder en arrière les 20 ou 50 dernières années et se demander pourquoi elle a cru qu'il était si difficile ou si coûteux de dépasser l'ère des combustibles fossiles.

    Mais ne vous méprenez pas. Je peux faire de l'alarmisme aussi bien que n'importe qui - du moins sur la science. J'ai écrit il y a neuf ans un article sur les inquiétudes croissantes et les preuves indiquant que le changement climatique pourrait se produire plus rapidement que les prévisions consensuelles de l'époque, tandis que des réactions factuelles telles que la fonte du pergélisol et la diminution de la couverture de glace de mer apparaissaient. Depuis lors, il est devenu clair que les craintes étaient plus que justifiées. Sans réductions d'émissions immédiates et spectaculaires, nous sommes confrontés à un avenir inévitable de conditions météorologiques extrêmes potentiellement catastrophiques - ce qu'un article de la revue Nature appelle une élévation «rapide et imparable» du niveau de la mer, et de nombreux autres effets dévastateurs. Et si nous tardons trop longtemps, toutes ces rétroactions pourraient éventuellement pousser la planète vers un scénario de «serre chaude» (comme le disait un article scientifique devenu viral) identique à celui du maximum thermique paléocène-éocène d'il y a 55 millions d'années, lorsque l'Arctique était un paradis subtropical et que les tropiques étaient probablement trop chauds pour que la plupart des formes de vies existantes.

Maximum thermique du passage Paléocène-Eocène


    Mais si, à la fois la menace et la nécessité d'une action urgente sont énormes, les solutions sont déjà à portée de main. Bien que je ne sois pas un scientifique professionnel (NdT : c'est quand même sa formation d'origine), j'ai couvert le changement climatique pour BusinessWeek, Newsweek et d'autres publications pendant plus de trois décennies et, au cours des dernières années, j'ai eu la chance de travailler en tant qu'écrivain ou éditeur sur un certain nombre de rapports concernant le sujet, comme le From Risk to Return de Risky Business et Transformation énergétique mondiale: une feuille de route à l'horizon 2050 (édition 2019) de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Celles-ci, ainsi que de nombreuses autres études comme les 56 compilées par l'Université de Stanford, montrent un chemin en trois étapes clairement réalisable et abordable pour réaliser les réductions d'émissions, dramatiquement nécessaires pour prévenir une catastrophe climatique. 


    La première étape : électrifiez tout ce qui est possible. Cela signifie des routes grouillant de Teslas, Chevy Bolts (comme la mienne) et leur progéniture ; des pompes à chaleur et des cuisinières à induction dans les maisons ; des fours électriques dans l'industrie; et même des navires et des avions électriques. Étant donné que l’utilisation de l’électricité est beaucoup plus efficace que la combustion de combustibles fossiles, une électrification extensive réduirait en fait la demande totale d’énergie et les coûts énergétiques, même aux prix actuels des énergies renouvelables. (Et n'oublions pas que le groupe motopropulseur d'un véhicule électrique est à des années-lumière plus efficace que celui du moteur à combustion interne d'une voiture à essence ; seulement 12% de l'énergie contenue dans le carburant est en fait utilisée pour fabriquer de l'essence. Les voitures électriques ont une efficacité de 77% ou plus - et les groupes motopropulseurs électriques ont seulement une vingtaine de pièces mobiles, alors que les groupes motopropulseurs conventionnels en ont 2000.) 

Pour plus d'infos (en français) sur les différences entre les moteurs thermiques et les moteurs électriques, je vous propose de télécharger ce document :
https://www.mediachimie.org/sites/default/files/transports_p215.pdf



    Et comme la plupart des appareils électriques peuvent être rapidement augmentés ou réduits pour correspondre à l'alimentation électrique, et que certains, comme les véhicules électriques branchés, peuvent même pomper des électrons dans le réseau, l'électrification généralisée déclenche un cycle vertueux. En facilitant l'intégration de la puissance variable des éoliennes et des panneaux solaires, cela facilite la mise en œuvre de la deuxième étape clé : générer toute l'électricité dont nous avons besoin à partir d'énergies renouvelables. La troisième étape consiste donc à élargir sérieusement les mesures d'efficacité énergétique telles que l'isolation thermique des maisons afin de réduire encore davantage la consommation d'énergie globale.

    Alors pourquoi ne sommes-nous pas engagés sur cette voie vers un avenir plus propre et plus sûr ? Dans son livre récent, The New Climate War, le spécialiste du climat Michael Mann accuse de manière convaincante les puissantes campagnes de déni, de tromperie, de confusion et de report, montées par les industries des combustibles fossiles et leurs partisans. Mais comme il l'indique également, il existe une barrière plus fondamentale qui est profondément enracinée dans la nature humaine, qui contribue également à expliquer le «catastrophisme» pernicieux des «mecs du climat qui débarquent». Fondamentalement, les humains ont toujours été médiocres pour prévoir ou même comprendre le rythme potentiel du changement technologique et social - ainsi que toutes les nouvelles possibilités qui peuvent émerger de ces progrès.

    Rappelez-vous comment le président d'IBM, Thomas Watson, avait déclaré en 1943 qu'il ne pourrait y avoir un marché mondial que "pour peut-être cinq ordinateurs ?



    Ou encore, comment Lord Kelvin avait prédit près d'un demi-siècle plus tôt que «la radio n'avait pas d'avenir ?» (Le vénérable Lord affirma également que la radiographie s'avèrerait être un canular et que jamais rien de plus lourd que l'air ne pourrait voler). 



    Ou bien, comment personne n'a jamais pu imaginer que nous transporterions tous maintenant dans nos poches la puissance d'un supercalculateur des années 90, nous permettant d'acheter pratiquement n'importe quoi en ligne, de partager des vidéos de chats ou de regarder The Crown avec frénésie sur Netflix ?

Comme vous le constatez, être un scientifique n'empêche pas de dire des âneries. Sachez par exemple, à propos du chemin de fer, que le savant François Arago, homme de grand mérite par ailleurs, mettait en garde les Français contre « les illusions que peuvent donner deux tringles de fer ». Plus fort encore, l'Académie de médecine de Lyon énonçait en 1835, dans un mémoire resté célèbre : « La translation trop rapide d'un climat à un autre produira sur les voies respiratoires un effet mortel... L'anxiété des périls constamment courus tiendra les voyageurs dans une perpétuelle alerte et sera le prodrome d'affections cérébrales. Pour une femme enceinte, tout voyage entraînera infailliblement une fausse couche avec toutes ses conséquences » (1835).


    Ne pas savoir anticiper ni prendre en compte les innovations futures est une histoire qui se répète encore et encore, en particulier dans des domaines comme la réglementation environnementale et sanitaire. Pour un article dans BusinessWeek, j'ai une fois découvert les coûts réels de la mise en conformité, aux nouvelles réglementations qui avaient été mises en œuvre des années auparavant, telles que les limites d'émissions de dioxyde de soufre imposées aux centrales électriques pour réduire les pluies acides. Dans tous les cas, les coûts finaux étaient bien inférieurs, et les réductions et avantages beaucoup plus importants, que même les projections les plus optimistes des experts. La raison en est qu'une fois que des règles ou d'autres types d'incitations sont en place, des personnes intelligentes trouvent de nouvelles façons intelligentes de faire le travail.

 

    C’est pourquoi Bill Gates a tellement tort quand il prétend que nous avons besoin d’un «miracle» technologique pour lutter avec succès contre le changement climatique. En fait, l'humanité a toujours pu disposer de quelque chose d'encore plus puissant que n'importe quelle avancée révolutionnaire ; nous disposons d'une meilleure magie, sous forme d'innovation à tous les niveaux, depuis les grandes avancées jusqu'aux innombrables améliorations incrémentales des matériaux, des conceptions, des processus de fabrication et des pratiques de réalisations.

    Il ne faut donc pas s'étonner que les technologies renouvelables aient diminué leurs coûts et se soient déployées plus rapidement que ne le prévoyait les projections les plus optimistes. Une publication du département américain de l'énergie de 2012 rapportait que les prix des modules solaires photovoltaïques avaient chuté de 4,90 dollars le watt en 1998 à 1,28 dollar le watt en 2011, notant sèchement que «la plupart des analystes de l'histoire récente avaient sous-estimé les réductions rapides des prix des modules ». En effet, le rapport de 2012 lui-même n'avait pas fait exception à cette sous-estimation persistante. Il espérait que le Département de l'énergie pourrait déclencher une réduction supplémentaire de 75% d'ici 2020. La baisse réelle? Plus de 85 pour cent, à moins de 0,2 $ le watt.

    De même, il y a à peine cinq ans, Bloomberg New Energy Finance prévoyait que les prix des batteries au lithium-ion chuteraient à un peu moins de 200 $ le kilowattheure d'ici 2020. Cela représenterait une baisse stupéfiante par rapport aux 1000 $ le kilowattheure de 2010, mais l'estimation n'était pas assez ambitieuse. Le prix le plus bas en 2020 était de 100 $ le kilowattheure.

 

    Et en 2010, l'Agence internationale de l'énergie avait prédit que la capacité totale mondiale de l'énergie solaire photovoltaïque (le «PV» signifie photovoltaïque - la technologie qui convertit les photons entrants de la lumière du soleil en électricité) atteindrait 410 gigawatts d'ici 2035.

Faux.

    En 2020, ce nombre avait déjà dépassé 707 gigawatts, rendait compte l'IRENA. (Pour donner une idée de l'échelle avec tous ces chiffres, Hoover Dam génère 2 gigawatts.)

    En raison de ces progrès rapides, « le nouveau solaire photovoltaïque (PV) et l'éolien terrestre coûtent moins cher que de maintenir en fonctionnement de nombreuses centrales au charbon existantes », rapporte l'IRENA. Les ajouts de capacité renouvelable en 2020 ont atteint un record absolu, en hausse de près de 50% par rapport à 2019. Et pays après pays, des parts record d'énergie renouvelable sur leurs réseaux électriques sont signalées, comme le parc éolien du Royaume-Uni fournissant 48,5% de l'électricité totale du pays par temps venteux le 3 mai 2021, ou le Danemark produisant plus de 50% de son électricité à partir de l'énergie éolienne et solaire pour toute l'année 2020.

    Désormais, chaque jour apporte de nouveaux rapports d'avancées potentielles. Il existe des cellules solaires fabriquées avec de la pérovskite ou empilées dans des structures 3D qui peuvent offrir des coûts inférieurs ou des rendements plus élevés, et des panneaux solaires construits sur des réservoirs hydroélectriques, rendant ainsi les deux types de production plus efficaces en refroidissant les panneaux et en ralentissant l'évaporation des réservoirs. Les éoliennes continuent de battre des records de taille et de production, comme la géante de 15 mégawatts de 260 mètres de haut de Vestas, et le rythme du développement de l'éolien offshore s'accélère rapidement pour tirer parti d'une ressource renouvelable si vaste qu'elle pourrait fournir 90% des besoins totaux en électricité des États-Unis en 2050.

Nota : Un fidèle lecteur m'a signalé sur Facebook, le problème du recyclage des pales d'éoliennes. Ça aussi, c'est en voie de règlement ! Lisez cet article sur le site d'EDF !Reciclalia, le recyclage viable des pales d’éoliennes. Ou regardez la vidéo ci-dessous !



    Le vent et le solaire ne sont pas non plus les seuls apports renouvelables des villes. La technologie de forage horizontal, pionnière dans la fracturation hydraulique pour le gaz et le pétrole, permet désormais de créer des systèmes d'énergie géothermique en boucle fermée qui offrent une électricité de base continue à faible coût et une source d'énergie flexible qui peut être facilement « dispatchée » (comme on dit) partout où cela est nécessaire pour équilibrer les fluctuations seconde par seconde de la production éolienne et solaire. (Voir également la géothermie "haute énergie"). Et les puissantes marées qui alimentent les voitures électriques en Écosse et fourniront des mégawatts au réseau de la Nouvelle-Écosse à partir de la baie de Fundy.

    Parallèlement, le stockage et l'utilisation de l'électricité sont constamment améliorés. Pensez aux batteries lithium-ion contenant du graphène pour augmenter leur densité énergétique et prolonger leur durée de vie, aux batteries à semi-conducteurs qui promettent une densité d'énergie 50% plus élevée et une charge plus rapide, ou des projets de démonstration qui stockent l'énergie renouvelable dans des pierres chaudes



    Il existe également des moteurs électriques innovants plus légers et plus puissants, comme le design à l'envers de la start-up belge Magnax. (Les moteurs typiques ont une partie fixe - le stator - à l'intérieur de laquelle il y a une partie qui tourne - le rotor. Magnax retourne cela autour, avec le rotor à l'extérieur du stator.) Il existe également des systèmes de pompe à chaleur géothermique standardisés qui fournissent de la chaleur et la climatisation à des rendements bien supérieurs à ceux des concurrents.

Plus d'infos en français sur la géothermie par pompes à chaleur en cliquant sur l'image ci-dessous :


    Même des avancées apparemment simples, comme une peinture blanche ultra-réfléchissante, peuvent refroidir les bâtiments et apporter des gains d'efficacité majeurs.

Peinture ultra blanche

Attention néanmoins, car je ne garantis pas que ce procédé entre totalement dans la logique d'économie durable ! La peinture présente l'avantage d'apporter un traitement qui ne surcharge pas la toiture par son poids. Mais à choisir, si vous voulez traiter intelligemment une toiture, prenez l'exemple du magasin Leroy Merlin de Vénissieux qui vient de végétaliser 8000 m2 de sa toiture à laquelle il a ajouté des panneaux photovoltaïques fournissant 30 % de la consommation énergétique du magasin. Lire cet article : "Leroy Merlin développe le magasin de demain".

    Le point clé ici n'est pas d'identifier l'une de ces technologies ou approches spécifiques comme étant une solution magique, mais plutôt de mettre en évidence la concurrence féroce en cours qui entraîne déjà des améliorations et des réductions de coûts incessantes et continues dans les technologies d'énergie renouvelable - et aussi potentiellement nous faire emprunter de nouvelles voies prometteuses encore imprévues. Nous avons déjà assisté à cette compétition en action dans la disparition des systèmes solaires thermiques (qui utilisaient des miroirs pour réfléchir et concentrer la chaleur du soleil pour chauffer l'eau), réalisée par des panneaux solaires photovoltaïques toujours moins chers, et dans le récent abandon de la solution hydrogène par les fabricants de camions, du fait que les améliorations apportées aux batteries lithium-ion faisaient des camions électriques la meilleure option.



    Et étant donné le rythme actuel de l’innovation, il est possible d’imaginer un avenir bien différent du désespoir et du pessimisme des prophètes d'apocalypse du climat. Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas nous diriger vers ce que le pionnier de l'énergie solaire Martin Green appelle « un avenir d'énergie incroyablement bon marché ».

Article The Gardian

    Si bon marché, en fait, que certains experts suggèrent déjà que le moyen rentable de créer un réseau électrique fiable avec une production variable à partir de l'énergie éolienne et solaire est simplement de créer une surcapacité massive. 

Article : GreenBiz


    La capacité supplémentaire, à son tour, ouvrirait alors de nouvelles possibilités, comme produire suffisamment d'hydrogène « vert » ou d'autres carburants et matières premières renouvelables (lorsque la demande d'électricité deviendrait inférieure à la capacité) pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre d'autres activités difficiles à électrifier, telles que la sidérurgie et le transport maritime. Les rapports de l’IRENA montrent également la possibilité pour des pays comme le Maroc ou le Chili d’utiliser leurs énormes ressources solaires pour devenir des exportateurs rentables de cette énergie renouvelable.

Concernant la sidérurgie, j'attire votre attention sur la récente découverte de la start-up Boston Metal qui pourrait complètement révolutionner cette industrie. Cliquez sur l'image ci-dessous :

 

    Bien sûr, rien de tout cela n'est facile. Entretenir le plein essor de ces innovations et accélérer leur déploiement nécessitera une immense volonté politique, de gros investissements et toute une série de politiques de soutien. Mais nous devons avoir l'imagination et la foi nécessaires pour comprendre que le changement climatique est un problème que nous pouvons résoudre.

    Il ne doit y avoir ni conte de fées à la Bill Gates, ni résignation au désastre à la Franzen, ni attente de l'invention de certaines technologies miracles à la Kerry.

    Comme l'a écrit le physicien Ray Pierrehumbert dans ces pages sur les technologies renouvelables : 

"Il est temps d'arrêter de trembler dans nos bottes dans une peur inutile de l'avenir et de simplement retrousser nos manches et de le construire."



Alors ? Ne vous sentez-vous pas mieux après la lecture de cet article ? 😊



Mise à jour au 05/06/2021 :

Pour rester dans le jardin français, j'aurais pu compléter le titre en ajoutant Jean-Marc Jancovici après Bill Gates et John Kerry, parce que lui aussi, même s'il a l'avantage de l'ancienneté sur le sujet, il a tout faux. 

Certes, Jean-Marc Jancovici est un expert reconnu, un spécialiste dans son domaine, et ce, depuis fort longtemps. Mais il semble n'avoir pas remarqué, lui non plus, que le monde avait changé. 

Il faut toujours être prudent avec les spécialistes. Schopenhauer disait à propos d'eux :

"Les gens du commun ont un profond respect pour les spécialistes de tout ordre. Ils ignorent que celui qui se fait profession d’une chose n’aime pas la chose même, mais ce qu’elle lui rapporte – et que celui qui se fait profession d’une chose la connaît rarement à fond, car s’il l’étudiait à fond, il n’aurait en général plus le temps de l’enseigner."

Schopenhauer portait un jugement sévère, comme à son habitude. Il faisait mine d'ignorer que c'est difficile pour la plupart des hommes de changer d'opinion sur un sujet, surtout s'il l'on est spécialiste dudit sujet.

Peu de scientifiques sont capables de s'adapter à un changement de paradigme et c'est humain. Le "paradigme", c'est la conception théorique dominante ayant cours à une certaine époque dans une communauté scientifique donnée, qui fonde les types d'explication envisageables. L'histoire des sciences nous offre de nombreux exemples de grands savants, qui, aveuglés par l'expertise dont ils étaient crédités, n'ont pas compris des découvertes scientifiques qui changeaient le paradigme !

Alors ne nous moquons pas, lorsque Jancovici prône le nucléaire comme solution à la crise climatique ! Il semble ignorer que le nucléaire, en tant que source d'énergie, n'a absolument aucun avenir, comme je vous l'ai expliqué en deux chiffres dans cet article : "Le nucléaire n'a pas d'avenir".


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