mercredi 7 mai 2014

Transition énergétique, pilule bleue ou pilule rouge Néo ?

Article mis à jour le 29/04/2023.



La transition ? A quoi bon vous ennuyer encore une fois avec cela ? Tout n’est-il pas d'ailleurs transition, comme le prétend l’un des plus vieux livres du monde, le Yi King chinois ?

Pourquoi écrire encore un nouvel article ? Pour retenir l'attention d'un lecteur, peut-être deux ? Pour faire contrepoids à d'autres articles ?


Plus de 10 années se sont écoulées, entre ce soir, où je prends virtuellement la plume pour vous distraire, et le jour où j’ai pris conscience, dans le cadre de mon travail, de notre situation critique et de l’impérieuse nécessité pour nos sociétés d’amorcer une transition.
Plus de 10 années durant lesquelles le thème de la transition énergétique s'est progressivement fait une petite place sur l'éventaire restreint des sujets de société que l'on peut aborder dans les dîners en ville (et ailleurs). C’est d'ailleurs un bon thème de conversation ou de réflexion, mais il ne suscite pas des peurs aussi terrifiantes que le réchauffement climatique (bien qu’il ne soit pas sans rapport), ni des débats aussi passionnés que le mariage pour tous (hélas).

La nécessité de cette transition est pourtant bien réelle, une proportion sans cesse croissante de gens qui comme moi travaillent dans le milieu de l’énergie en sont de plus en plus convaincus. Mais hélas, mille fois hélas, cette nécessité est encore loin d’être comprise par la majorité de la population.


La plupart des gens croit qu’il s’agit d’une lubie de plus de quelques experts qui veulent faire les malins, ou un truc "casse-pieds" de bobos, comme le tri sélectif ou l’agriculture bio. Tous sont convaincus que la limitation de la vitesse, par exemple, ne sert qu’à engranger des revenus pour l’Etat (en oubliant que l’Etat, c’est quand même un peu eux) et sont loin d’imaginer la conséquence que cela a sur les importations de pétroles qui malmènent tant la balance du commerce extérieur.

Parmi les quelques qui s’en sont un peu inquiété, beaucoup se sont facilement rassurés en croyant candidement que l’exploitation des "salvateurs" gaz de schistes ou que l’éternelle "solution d’avenir" du nucléaire, allaient repousser ce spectre gênant pour longtemps (c'est-à-dire pour leurs enfants).

J’allais oublier ceux, bien plus cyniques, qui s’en contrefichent, parce qu’ils se croient protégés par leurs fortunes, comme ils se croient d’ailleurs protégés de tout : du réchauffement climatique par la climatisation ou leur piscine et des émeutes de chômeurs miséreux par les hauts murs de leurs villas ou leurs polices privées (Mais c’est un autre sujet).


Mes chers concitoyens sont malgré tout bien excusables, car ils sont déjà bien malmenés par de terribles fléaux de proximité bien plus immédiate : crisedettechômage, etc (Pourtant en rapport direct avec la crise de l’énergie), et d’autre part la position de nos élites sur le sujet est bien loin d’être claire (Serait-ce parce que nombre de représentants de nos élites font partie des cyniques évoqués plus haut ?).

Prenons l’exemple de notre incomparable président, François Hollande, l’homme de toutes les promesses non tenues, celui qui nous ferait presque regretter le méchant petit Nicolas, qui lui avait au moins le mérite de défendre les intérêts de ceux qui l’avaient élu (surtout les riches quand même) et de se moquer des autres.

Notre grand timonier national, ce grand visionnaire, avait mis la transition énergétique au cœur de sa campagne en 2012 ! Et comble de l’espoir il avait mis des ministres écolos au sein de son prestigieux gouvernement ! (Ils sont partis, n’en parlons plus).

Depuis, deux formidables ministres, (dont nous avons commencé d’oublier les noms) ont eu en charge le brûlant dossier de la transition énergétique, jusqu’à ce qu’enfin l’ex-femme du président, Madame Ségolène Royale, en véritable "mère courage", s’empare de ce dossier délicat pour le mener à bon terme, au grand soulagement de tous.



Gageons que l’avènement ne saurait tarder à présent.

...

Nous allons vivre le moment du grand choix !

...

Roulement de tambour…



Tu vas devoir choisir Néo : Pilule bleue ou pilule rouge ?




Pilule bleue

Rien ne change, "business as usual", on continue comme avant.
  • On croit religieusement que l’on saura vraiment un jour utiliser le nucléaire sans danger.
  • On continue à mener de petites guerres par ci par là pour assurer l’approvisionnement en énergies fossiles.
  • On défonce les campagnes pour faire monter les bulles financières de gaz de schistes.
  • On concentre les populations dans des mégapoles polluées.
  • Toujours moins de boulot (le nucléaire n’occupe que quelques ingénieurs inconscients et d’honnêtes gars mal payés qui bravent la radioactivité).
  • L’énergie comme tous les biens essentiels reste sous le contrôle de grands consortiums tous puissants.
  • Toujours plus d’argent mais pour toujours moins de gens.



Pilule rouge
(J’aurais pu dire verte, mais dans le film elle est rouge (Disons qu’elle est verte à l’intérieur))
Tout change progressivement, mais sûrement.
  • Place aux énergies renouvelables, à la créativité, à la solidarité et au partage (on peut dire aussi "Smart grid")
  • Plus besoin de mener des guerres coloniales pour piller les ultimes ressources.
  • Les campagnes revivent, du fait par exemple, que l’agriculture biologique à besoin de plus de bras que l’agriculture industrielle (qui dépend horriblement des énergies fossiles).
  • Des milliers d’emplois se créent rapidement et partout. Rapidement parce qu’il faut moins de temps pour former un ouvrier artisan qui isolera thermiquement une maison et y installera des panneaux solaires, qu’un ingénieur qui s’amuse à faire bouillir de l’eau avec des barres de plutonium !
  • L’énergie est un bien commun et chacun peut produire ce bien et l’échanger avec son voisin (On peut appeler ça « Smart grid »)
  • Plus de richesses, pour tous, parce que n’a de vraie valeur que ce qui se partage…


Alors ? Quelle pilule ? La bleue ou la rouge ?

Bon, j’arrête avec mon mauvais esprit. Nous ne sommes pas dans un film...
Mais quel choix allons-nous devoir faire ? Ou plutôt quel choix va-t-on nous imposer ?
Ne pourrons-nous choisir qu’entre la résignation et la révolte ?


A suivre…


A bientôt sur Transitio, pour parler encore de la Transition ! 😉


Bertrand


En attendant, pourquoi ne pas prendre quelques instants de plus pour regarder cet extrait du célèbre film "Matrix" ?





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