vendredi 25 janvier 2013

Au Niger, l’uranium est français. Et au Mali ? Y a bon Areva !

Article mis à jour le 12/03/2023.

(Chroniques du saint empire nucléaire français)

La tristement célèbre affiche de Banania, mise au goût du jour


    J’ai cru à une plaisanterie lorsqu’un bon collègue m'a parlé ce matin (25 janvier 2013) de l’article publié par le journal "gratuit" 20 minutes hier matin : « Des forces spéciales pour protéger l'uranium français au Niger ».

L’uranium français au Niger ! Non, nous ne rêvons pas...

    Voici quelques morceaux choisis de cet étonnant article :

« Paris va envoyer des forces spéciales protéger les principaux sites d'exploitation d'uranium de l'entreprise française Areva au Niger, a-t-on appris jeudi de source militaire. »
« Le ministère de la Défense et Areva se sont refusés à tout commentaire »
« L'extraction d'uranium au Niger, qui représente environ les deux-tiers des besoins français, est stratégique pour Areva, tant pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette matière à ses clients étrangers. »


    Voilà qui est clair ! Au Niger, l’uranium appartient à la France ! Peut-être même que le Niger appartient à la France ? Cela expliquerait pourquoi l’on vante toujours l’indépendance énergétique Française rendue possible grâce à son sacro-saint nucléaire ? En fait, peut-être même que la décolonisation n’a jamais eu lieu !?


    Bon sang ! Je suis tombé dans un univers parallèle ! Tchernobyl et Fukushima n’ont jamais eu lieu ! L’EPR est complètement sûr ! Il n’y a pas de fissures dans les vieilles centrales ! On ne fermera jamais la centrale de Fessenheim ! Et le Parti Socialiste Français est de gauche ! Je suis en pleine uchronie !!!


Bon, assez rigolé ! Cela devient trop triste. Voyez plutôt la suite...



    Transitio n'est connu de personne et ne risque donc pas grand-chose. Il n'en va pas de même de l'OBSERVATOIRE du NUCLEAIRE, du courageux Stephane Lhomme. AREVA lui fait un procès et demande la fermeture de son site.



    Assigné à comparaître le 1er février 2013, et menacé de fait de disparition, l'Observatoire du nucléaire a publié sur son site un document exceptionnel qui montre comment Areva dicte, aujourd'hui comme depuis 40 ans, sa loi aux dirigeants du Niger, et qui confirme les accusations portées par l'Observatoire.
  


    Il s'agit du compte-rendu confidentiel (cette donnée est explicitement précisée dans le texte lui-même) d'une réunion qui s'est tenue le 9 novembre 2012, à Paris, entre trois hauts dirigeants d'Areva et M. Hassoumi, le directeur de cabinet du Président de la République du Niger.


    On comprend vite à la lecture du document que, en menaçant de n'ouvrir la mine d'Imouraren qu'en 2016, voire en 2017, Areva impose ses volontés au Président du Niger : ce dernier ayant absolument besoin que cette ouverture se fasse en 2015… afin de ne pas compromettre sa réélection en janvier 2016.


    Allez sur le site de l'OBSERVATOIRE du NUCLEAIRE (Tant qu'il est en ligne). Informez-vous et téléchargez le document avant qu'il ne disparaisse :


Tout cela est bien moche, ne trouvez-vous pas ?


    Vous voulez en savoir plus sur l'intervention de la France au Niger ?
Allez chercher l'information sur des sites étrangers. Le site canadien ci-dessous reprend l'information et la développe :
Version PDF de l'article.


    Vous voulez en savoir plus sur la fameuse indépendance énergétique du nucléaire français, cette énergie aussi anachronique et dépassée que l’est la conquête coloniale ?
Alors je vous conseille de visiter cette page de l’indispensable Réseau Sortir du Nucléaire en cliquant sur la bannière ci-dessous.


    Pourquoi ne pas lire également cet article : Comment Areva laisse mourir ses travailleurs au Niger.

    Si vous êtes vraiment très curieux, pourquoi ne pas lire également cet article du sulfureux Tariq Ramadan sur ce site belge un peu particulier ? LE MALI, LA FRANCE ET LES EXTRÉMISTES.
(Ce type véhicule des idées dangereuses, on le sait, mais c'est intéressant de savoir ce qu'il raconte à ses fans.)

Et voici également ce reportage de France 5 intitulé "La guerre de l'uranium au Niger"


Post Scriptum :

    Lorsqu'il était candidat, le président François Hollande nous avait promis le changement, (version PDF de l'article) et même la transition énergétique ! (Version PDF de l'article.)

    En guise de changement nous avons un retour vers le passé, avec une guerre anachronique au Mali, une crise financière des années 20 et même la France de Vichy qui défile dans les rues, avec ses nostalgiques de l'ancien régime, les mêmes que ceux qui étaient contre l'abolition de l'esclavage, l'interdiction de travail des enfants, la décolonisation, les congés payés, la sécurité sociale, la retraite, les 35h, et j'en passe...

    Quant à la transition énergétique... Tout le monde aura bien compris qu'elle n'aura pas lieu. Nous aurons droit au nucléaire, avec au mieux quelques panneaux solaires et éoliennes pour faire joli. Nous avons même appris hier que l'antique centrale nucléaire de Fessenheim ne sera pas fermée (elle ne le sera qu'en 2019), contrairement à ce qu'avais promis (aussi), notre président, pendant sa campagne électorale.

Alors, quid de la transition ?

    Et si la transition, c'était tourner le dos à tout cela ? Ce sera l'objet du prochain article sur Transitio.


Merci d'avoir lu ce modeste article jusqu'au bout.

Cette carte, juste pour se souvenir...





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