lundi 12 novembre 2012

Le roi est "nuc" Greenpeace ne participera pas au débat sur la transition



    Connaissez-vous la fable de Hans Christian Andersen, « les habits neufs de l’empereur » ? Je vous conseille de la lire ou relire.

    Greenpeace n’est-il pas ce jour, à l’égal du petit enfant de la célèbre fable, celui qui s’étonne que le roi soit nu ? En effet, notre normal souverain récemment élu, s’avançait paré des verts atours de la transition énergétique, mais voici que l’on constate que ce vert brille radioactivement. Ciel, le roi est nuc ! (pronucléaire).

    Greenpeace refuse de participer au débat sur la transition énergétique. Ils ont probablement raison, ce « débat » ne risque-t-il pas de se réduire à une simple évaluation du nombre de centrales nucléaires à construire ? L’avenir nous le dira bientôt…

En attendant, voici leur communiqué du lundi 12 novembre 2012 :


Greenpeace ne participera pas au débat sur l’énergie

Paris, le 12 novembre 2012 – A l’issue d’un rendez-vous avec la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie Delphine Batho, Greenpeace a décidé ce soir de ne pas participer au « débat sur la transition énergétique » tel que proposé par le gouvernement. La nomination des cinq membres du comité de pilotage ce samedi, dont deux éminents représentants des intérêts de l’industrie nucléaire, et l’annonce de sa présidence par la Ministre elle-même ont constitué le « mauvais coup » de trop. Aucune place pour des industriels qui représenteraient les filières des renouvelables, de l’efficacité énergétique ou encore des PME par exemple.

« Encore une fois ce soir au cours de notre rendez-vous avec Delphine Batho, et comme lors des semaines passées, aucune de nos demandes ou questions à la Ministre sur l’organisation et le cadre de ce débat n’ont été satisfaites, par exemple l’indépendance et l’ouverture à d’autres acteurs du comité de pilotage, explique Jean-François Julliard, Directeur Général de Greenpeace France. Nous ne voulons pas servir une fois de plus de « caution verte » à un débat et un processus dont on craint que les conclusions seraient déjà décidées par d’autres ».

« Nous n’avons plus confiance »

En six mois de mandat, le gouvernement a multiplié les signaux extrêmement négatifs sur l’environnement. L’acharnement du gouvernement et notamment de Matignon sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, la volonté de Delphine Batho de mener à bien des travaux couteux et inutiles sur la centrale de Fessenheim malgré l’annonce de sa fermeture officiellement programmée pour 2016, l’absence totale de relance et de mesures d’urgence pour la filière éolienne ne sont que des exemples parmi d’autres.

« Greenpeace ne refuse ni le débat ni la discussion. Nous avons par le passé participé au Grenelle ou récemment à la conférence environnementale. Nous participons à divers organes de concertation avec les industriels notamment sur l’énergie nucléaire. Mais malgré les déclarations de Delphine Batho, nous n’avons plus confiance dans la volonté du gouvernement d’un débat réellement ouvert et d’une réelle volonté de changement » conclut Jean-François Julliard.

Greenpeace continuera de faire campagne partout où ce sera nécessaire pour défendre sa vision de la transition énergétique.

Contact

Sylvain Trottier, Communication : 0630235278


(Merci Greenpeace)

dimanche 11 novembre 2012

EELV communique désespérément (sur ITER)


    J’étais à une fête de mariage hier soir (longue vie et bonheur à Fazia et Tahar), lorsque j’ai reçu à 23h48 sur mon smartphone, un communiqué de presse complètement désespéré d’Europe Ecologie Les Verts (EELV). Il concerne le fameux serpent de mer du nucléaire, j’ai nommé le projet ITER !

    Combien de temps encore nos amis écologistes d’EELV accepteront-ils d’avaler les couleuvres que chaque jour le gouvernement PS leur sort des fourrés lobbyistes ?  L’aéroport anachronique et inutile de Notre-Dame des Landes (merci Vinci), les « inévitables » gaz de schistes du rapport Gallois qui mijotent en attendant une lâche décision (merci Total), et à présent la tarte à la crème du nucléaire, l’inénarrable projet ITER (merci ASN, AREVA, etc).

    A ceux qui ne connaissent pas ITER, je propose de lire cet excellent article du physicien nucléaire Raymond Sené retrouvé sur le site www.constructif.fr et respectueusement reproduit sur cette page de Transitio, avec quelques commentaires : La fusion thermonucléaire : un défi mais que du bluff

Voici tout de même une rapide présentation. 

    ITER est un projet né en Union Soviétique et proposé en 1985 par Mikhaïl Gorbatchev (juste un an avant Tchernobyl). L’Union Soviétique travaillait en effet depuis plusieurs années sur un nouveau type de réacteur exploitant la fusion nucléaire (non vous ne rêvez pas). La France, notre glorieuse mère patrie, forte de son expérience en matière radioactive réussit à convaincre les pays associés à ce projet de construire ITER sur la faille sismique d’Aix en Provence (non vous ne rêvez pas). ITER est une expérience scientifique destinée à ne fonctionner que 400 heures (lorsqu’elle fonctionnera), non, vous ne rêvez pas. Bon j’arrête la présentation ici, car tout le reste est à l’avenant, dérive du coût de la construction, gestion des non-conformitésle nucléaire quoi !

    Après ITER, la « rêve » se poursuivra n’en doutez pas, un autre réacteur expérimental de puissance équivalente à un réacteur industriel « pourrait être créé ». Nommé DEMO (pour DEMOnstration Power Plant, ce qui, en français, signifie Centrale électrique de démonstration), il sera destiné à étudier la possibilité d'une exploitation commerciale à proprement parler, après quoi les premiers réacteurs d'application pourront être fabriqués, sans doute pas avant 2050 (non, vous ne rêvez pas !).

Plus d’information sur cette page de Wikipedia, si le cœur vous en dit :

Et n’oubliez pas de visiter le site officiel de ce fleuron de l’industrie française des années 80 :

    La critique est facile, j’en conviens. Ce n’est pas très charitable de se moquer de ceux qui par leur travail acharné parviennent vaille que vaille à préserver la puissance militaire de la France. Eh bien oui, militaire, vous ne croyez tout de même pas que l’objet final de cette dangereuse industrie est de produire de l’énergie ? L’énergie, c’est juste le papier cadeau qui enveloppe le tout. Et n’oublions pas non-plus le joli ruban qui enjolive le tout, à savoir la lutte contre le réchauffement climatique ! Les ardents défenseurs du nucléaire sont aussi les chevaliers les plus dévoués de cette sainte croisade contre le CO2 ! J’écoutais hier encore sur France Culture dans l'émission "l'économie en question" un des inévitables ingénieurs de l’école des Mines, rappeler cet indéniable atout climatique du nucléaire. J’ai même eu la surprise d’entendre une comparaison "mesurée" du risque d’accident d’une centrale nucléaire (autrefois férocement nié et à présent placidement admis), par rapport aux désastres causés par le réchauffement climatique.


    Entre nous, préférez-vous vivre à côté d’une centrale nucléaire qui risque l’inévitable accident d’un jour à l’autre ? (Ce que vous vivez déjà en France), ou bien préférez-vous prendre le temps de vous adapter à l’inévitable changement climatique, tout comme vos ancêtres l’ont déjà fait tant de fois par le passé ?

    Mais après tout, pourquoi pas ? La bombe atomique ne nous préserve-t-elle pas déjà depuis plusieurs décennies du type de guerre généralisée que le siècle précédent a vu se dérouler par deux fois déjà ? Non ? Ça ne vous convainc pas ?


    Et les gaz de schistes ? Soyez raisonnables tout de même ! La crise de l’énergie est réelle, et vous ne pouvez tout de même pas nier les bienfaits du nucléaire et refuser en plus ce trésor qui sommeille sous nos pieds ? Si ? Les énergies renouvelables ? Mais on ne fait pas de bombes avec ces énergies ! Et pire que tout, il n’y a rien de plus difficile que de mettre des compteurs et créer des monopoles de distribution régalant d’avides actionnaires avec le soleil, la mer ou le vent ! Vous êtes vraiment d’incorrigibles utopistes !  Le fonctionnement équilibré et généreux de notre modèle de société ne vous convient pas et vous vous dites que la crise énergétique et climatique est peut-être une occasion de créer enfin un monde plus juste !? Certains d’entre vous ont même voté François Hollande dans l’espoir de ce changement ? Vous n’êtes vraiment pas raisonnables. 
Laissez faire ceux qui savent. Si vous voulez reformer en profondeur la société, contentez-vous du fabuleux débat sur le mariage des homosexuels (J’espère que les lecteurs de cet article sont familiers du second degré).

    Une chose devient de plus en plus certaine cependant, le changement, ce n'est surement pas maintenant (d'ailleurs il a eu la bonne idée de faire disparaître son site de campagne 2012).

Bon, trêve de digression, je vous donne à lire le "communiqué désespéré" d’EELV :



Communiqué de presse Europe Ecologie - Les Verts du 10 novembre 2012

ITER, débat sur l'énergie : deux décisions inquiétantes le même jour
 
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d'approuver dans un avis publié aujourd'hui au Journal officiel le projet de décret autorisant la création d'ITER, projet de réacteur expérimental international à fusion nucléaire, près du site de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône.
EELV rappelle son opposition ferme et résolue à ITER. Ce projet très centralisé, productiviste, "n’a fait l’objet d’aucune évaluation scientifique contradictoire : c’est un projet non maîtrisable critiqué par les physiciens du plasma et même Masatoshi Koshiba (prix Nobel japonais de physique)", comme le souligne Michèle Rivasi, eurodéputée EELV et membre de la Commission Industrie, recherche et énergie.
Par ailleurs, la composition du comité de pilotage du débat sur l'énergie annoncée ce jour, si elle devait être confirmée, intégrant Anne Lauvergeon, ex-patronne d'Areva et Pascal Colombani, administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de 2000 à 2002, est particulièrement inquiétante. 
Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN,
porte-parole


PS (Post Scriptum) : Si nos amis écologistes restent dans ce gouvernement, ils risquent peut-être de se retrouver un jour tous nus, avec juste un masque pour respirer…



Photo prémonitoire ( ?) d’une performance qui s’est déroulée à leurs journées d’été 2012.

Encore quelques informations sur ITER ?

jeudi 25 octobre 2012

Décroissance, un chemin parmi les possibles



Savoir écouter ceux qui pensent autrement.


    Le mot et l’idée de décroissance m’ont toujours posé un problème. J’ai d’abord pensé avec agacement qu’une pareille idée ne pouvait naître que dans une société d’abondance et de gâchis. On ne peut penser à la décroissance que lorsque l’on a conscience d’avoir tout, voir trop. Ce qui est tout de même choquant dans un pays comme la France qui compte 15 % de pauvres. J’imaginais quelques caricatures de "bobos écolos", perdus dans de douces utopies. Jusqu'au mot lui-même qui me semblait contre nature ! Un arbre ne décroit pas, il meurt...

    Je comprends malgré tout ce que le concept de décroissance contient. La croissance infinie n’existe pas non plus dans la nature. Seul un économiste ou un politique peut croire en une croissance infinie dans un monde fini. Et pourquoi ne pas imaginer par exemple que le concept d'épanouissement succède à celui de croissance ?

    Mais comme je m'intéresse à ceux qui essaient de penser "autrement", j’ai prêté l’oreille avec plus d’attention à ce que disaient ces déconcertants décroissants. Ce ne fut pas ennuyeux, surtout que certains sont vraiment amusants. Leur journal « La Décroissance » vaut parfois son pesant de cacahuètes.

    L’essentiel n’est-il pas la recherche d’autres chemins possibles pour notre société dans l’impasse ? Villes en transitions, décroissants, c’est surement au sein de ces mouvements que naissent des idées pour l’avenir.

    On peut ne pas partager toutes les idées de ces pionniers, mais on peut néanmoins respecter leur démarche. C’est à peu près ce qu’a dit Bernard Genin, le maire de Vaulx-en-Velin, dans son mot de bienvenue au forum du 3ème contre-grenelle des décroissants qui se tenait dans sa ville le 2 avril 2011.

    Je suis attaché à cette ville pour laquelle j’ai souvent l’occasion de travailler depuis de nombreuses années. C’est une ville que j’ai vu changer et embellir progressivement, sous l’impulsion de son équipe municipale.

    Voilà un bel exemple de quelqu'un qui a ses propres idées sur la société. Il cite Marx trois fois et son parti d'origine était pour le moins attaché au productivisme, mais il est capable de donner la parole et d'écouter attentivement des gens qui pensent différemment de lui, c'est cela qui est vraiment important.

    D’autres chemins sont possibles. Je vous laisse écouter attentivement ce discours. Peut-être vous donnera-t-il envie de vous intéresser un peu aux sympathiques olibrius qui osent s’aventurer sur ces autres chemins.



Voici également quelques liens vers ces étranges "décroissants" :

    Le journal de la décroissance, son numéro n°94 sera en kiosque le 31octobre 2012.
« Achetez La Décroissance ou la planète va mourir ! » Disent-ils… 😉
http://www.ladecroissance.net

Il y a aussi leurs petits cousins, les casseurs de pub : http://www.casseursdepub.org


Bertrand Tièche


dimanche 30 septembre 2012

Invisible misère



Il n'y a pas de misère en France ?
Une vidéo pour rire ou s’énerver et un petit texte pour réfléchir…


Un des plus grands dangers qui menace les pauvres en France, après la faim et le froid, c’est l’invisibilité !

    La France comptait pourtant en 2010 plus de 8,6 millions de pauvres si l’on utilise le seuil de 60 % du niveau de vie médian (964 euros). Soit un taux de pauvreté de 14,1 %. Et le chiffre n’a fait qu’augmenter depuis (Voir les données de l'INSEE).



Le meilleur des mondes, est à l'UMP...

    Mais pour certaines personnes, la pauvreté n’existe plus. Voyez plutôt cette interview de M. Balkany, le fameux député UMPami fidèle de l'ancien président Sarkozy.


Balkany piégé par les Yes Men par seldjoukid



    Il croit répondre aux questions d’un journaliste d’une chaîne de télé américaine, qui est en fait l’un des facétieux Yes men ! M. Balkany lui affirme tout simplement qu’il n’y a pas de misère en France ! Il concède qu’il y a malgré tout quelques pauvres qui dorment dans les rues, mais il affirme qu’il ne s’agit là que de rares marginaux qui ont choisi ce mode de vie. Non, vous ne rêvez pas ! Et le pire, le pire c’est qu’il croit peut-être ce qu’il dit. Un peu comme lorsque Nicolas Sarkozy prétendait défendre lesystème de santé (en fait il défendait le système de santé de son frère, patron de la mutuelle de santé Malakoff Médéric).

    Vous pourrez retrouver le texte de cette mémorable interview, ainsi que des informations précieuses sur ce pathétique politique, sur le blog suivant : Sarkostique

Méfiez-vous de ce que vous lirez sur Balkany sur Wikipedia (par exemple), car ce triste sir a des sbires à son service, spécialistes de la "réécriture".

Lisez cet article édifiant sur Rue89 : "Balkany, spécialiste du vandalisme sur Wikipedia".



Aimer les Tatares, pour être dispensé d'aimer nos voisins.


    Pour nombre de nos concitoyens les plus aisés, les pauvres n’existent plus qu’à l’étranger. Et comme ils ont parfois bon cœurs (certains aiment même les animaux), ils adorent se lancer de belles et grandes causes pour soulager la misère du monde. Il ne s’agit pas de nier l’utilité de ces grandes et belles croisades humanitaires (le système économique dominant fait assez de ravages comme ça sur la planète), mais plutôt de s’interroger sur le mal d’invisibilité qui frappe les pauvres de notre grand et beau pays.


    Ce mal n’est hélas pas nouveau si l’on en croit l’ami Jean-Jacques Rousseau qui écrivait dans "Emile ou de l’éducation" :
« Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. » (C'est moi qui souligne).


    Il existe encore de ces philosophes, qui chemise blanche offerte à la mitraille des flashs, savent parler à l’oreille des puissants et faire pleurer dans les chaumières, pour mener de glorieuses croisades en terres étrangères contre l’injustice.


    Il peut nous arriver pourtant de passer un soir devant des ombres cherchant nourriture dans les poubelles du Monoprix du coin. Et très souvent nous entendons des miséreux demander une pièce dans le métro. Mais l’environnement médiatique qui seul fait foi en matière de description de la réalité, à tôt fait de nous rappeler à de plus criantes misères à l’autre bout de la terre. Alors si nous n’y prenons pas garde, il peut nous arriver de ne plus voir ni entendre cette misère si proche de nous, et ce, peut-être parce qu’elle nous fait peur, parce que l’on sait au fond de nous qu’il suffirait d’un faux pas, « un accident de vie » comme ils disent, pour que nous rejoignons ces invisibles.

    Nous savons combien il est devenu difficile pour nos enfants de trouver un emploi. Et même s'ils en trouvent finalement un (après de multiples stages sous-payés), nous savons que leur salaire ne leur permettra probablement pas de trouver un loyer avant longtemps (L’immobilier sert à spéculer, pas à loger des gens, vous ne saviez pas ?). Et ne parlons même pas de l’accès aux soins (27% des Français déclarent avoir reporté ou renoncé à des soins médicaux) ni de nos hypothétiques retraites sans cesses repoussées pour payer les intérêts d’une dette absurde.


    Alors qui ose encore voir la misère en France ? Qui ose en parler ? Qui ose la combattre ?


    Prenons garde de ne pas laisser ce combat à la pathétique valkyrie du Front National qui sait, elle, que ces pauvres hères ont encore le droit de voter…


    Mais j’étais injuste tout à l’heure lorsque je médisais des philosophes. Le très attaqué Michel Onfray a su très bien parler de cette misère qu’il appelle « la misère sale ». Hélas, hélas, mal inspiré selon moi, il a rejoint la meute des philosophes de salon qui se sont lâchés sur Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. 





Le danger de la misère...


Voici ce que disait l’honorable Victor Hugo de la misère :

"Je vous dénonce la misère, qui est le fléau d’une classe et le péril de toutes ! Je vous dénonce la misère qui n’est pas seulement la souffrance de l’individu, qui est la ruine de la société, la misère qui a fait les jacqueries, qui a fait Buzançais, qui a fait juin 1848 ! Je vous dénonce la misère, cette longue agonie du pauvre qui se termine par la mort du riche !
"Législateurs, la misère est la plus implacable ennemie des lois ! Poursuivez-la, frappez-la, détruisez-la ! (...). La misère, comme l’ignorance, est une nuit, et à toute nuit doit succéder le jour."
 
    Victor HUGO : Projet de discours après la visite des caves de Lille en février 1851. Devenu ‘Joyeuse vie’ pièces des ‘Châtiments’.


    C’est peut-être en songeant à cela que Paul B. Farrell publia dans l’édition numérique du Wall Street Journal le 16 aout 2011 un article au titre provocateur : « Taxez sur les super-riches ou les émeutes feront rage en 2012 ».



L'argent peut-il tout à présent ?


    Certains, malgré tout, voient la misère et en ont peur. Aussi décident-ils, cyniquement de s'en protéger physiquement. C'est ainsi que des quartiers riches de villes américaines, ont décidé de faire sécession ont fondants des villes privées, bien à l'abri de hauts mûrs vidéo-surveillés. Sandy Spring dans la banlieue chic d’Atlanta fut la première ville américaine "à contrat" (suivie très vite par d'autres). De plus en plus de ces villes privées se créent partout dans le monde. Nous avons en France une ville privée depuis 1967, Port Grimaud).

    L'argent peut-il vraiment donc tout à présent ? Une caste ploutocrate peut-elle vraiment s'épanouir ainsi vergogne à l'abri d'oasis fortifiées ?

    Il y a eu les murs de la honte, séparant les peuples, comme celui de Berlin autrefois et celui de Palestine de nos jours. A présent va-t-il y avoir des murs séparant les riches des pauvres ?



Misère de misère…


Bertrand Tièche