samedi 31 juillet 2010

La fabrication du consentement

Mise à jour au 02/01/2023.

    Entre sa publication en juillet 2010 sur mon premier site et sa première mise à jour en mars 2019 sur ce site hébergé par Google, cet article avait été visualisé 1795 fois. Depuis mars 2019, il n'a été visualisé que 97 fois sur cette nouvelle version de Transitio et l'ancien site a été détruit. Je le mets un peu à jour aujourd'hui, mais avec un sentiment immense d'inutilité...




Mise à jour du 19/03/2019

    J'étais bien loin de m'imaginer, il y a 9 ans, lorsque je publiais l'article ci-dessous, que l'ingénierie sociale prendrait une telle importance en France.

    Face à la crise des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron, notre simulacre de président élu par défaut à l'occasion d'une élection présidentielle calamiteuse en 2017, utilise sans limitation aucune, toutes les techniques de la manipulation de masse et parmi elles, l'une des plus sophistiquées, la fabrication du consentement.

Comment lui expliquer qu'il n'a pas été élu pour son programme, mais contre ELLE !

Cauchemar en 2017
Et le même cauchemar a recommencé en 2022 !
Cauchemar en 2022

La fabrication du consentement ? 

    Dans le cas présent, la fabrication du consentement, c'est-à-dire l'acceptation par une population d'une décision déjà prise, a reposé sur une savante parodie de démocratie participative. Comment appeler autrement ce "Grand débat national", dont 70% des Français jugent qu'il sera inutile et dont 90% des français invités à participer ont refusé de venir). 

 

    Ces assemblées organisées manu militari, par peur du peuple, ont été une occasion pour notre sémillant président de saturer l'espace audiovisuel par des interventions quotidiennes ! 

Cliquez sur l'image pour voir l'article
du journal La Montagne et sa galerie de photos
 représentant les forces de l'ordre en action.

    Et pour conclure, notre bourgeois gentilhomme de l'Elysée a glosé durant plus de 8 heures devant un parterre de 64 courtisans intellectuels !


    Tout y est ou presque, on se croirait dans une république bananière dirigée par un "général-président", comme dans le jeu vidéo Tropico !

Vieille dame posant une question

Ingénierie sociale ?

    Dès que l'on parle d'ingénierie sociale à quelqu'un, il (ou elle) fronce les sourcils, et la plupart du temps, on vous range vite fait dans le camp des neuneus complotistes. On peut comprendre cette réaction. Qu'y a-t-il de pire que de reconnaître que l'on est manipulé ?


Eward Bernays

    
L'ingénierie sociale n'est pourtant pas une fantaisie. Elle a même fait beaucoup de progrès depuis qu'Edward Bernays a publié en 1929, son célèbre ouvrage Propaganda !
    Elle est à présent enseignée en université et elle forme des légions de talentueux Directeurs de Ressources Humaines, des publicistes, des communicants ; les communicants étant destinés à remplacer les désuets journalistes (Aux Etats-Unis, en dix ans, le nombre de journalistes professionnels a diminué de 17%, tandis que celui des communicants augmentait de 22%) ; tout une pléthore de ce que l'on désigne aussi par le terme anglais de "spin doctor".

Voici ce qu'écrivait dans son livre Eward Bernays en 1929 :

« L’instruction généralisée devait permettre à l’homme du commun de contrôler son environnement. A en croire la doctrine démocratique, une fois qu’il saurait lire et écrire il aurait les capacités intellectuelles pour diriger. Au lieu de capacités intellectuelles, l’instruction lui a donné des vignettes en caoutchouc, des tampons encreurs avec des slogans publicitaires, des éditoriaux, des informations scientifiques, toutes les futilités de la presse populaire et les platitudes de l’histoire, mais sans l’ombre d’une pensée originale. Ces vignettes sont reproduites à des millions d’exemplaires et il suffit de les exposer à des stimuli identiques pour qu’elles s’impriment toutes de la même manière. »

Lisez Edward Bernays, vous apprendrez plein de choses stupéfiantes !

Qu'est-ce que l'opinion ?


    Voilà donc comment on fabrique l'opinion en démocratie. S'il n'en était pas ainsi, la démocratie ne serait probablement pas tolérée d'ailleurs. A propos, avez-vous lu ma petite réflexion sur ce qu'est une opinion ? Cliquez sur l'image ci-dessous :


Voici, ci-dessous, l'article original publié le 31 juillet 2010

La fabrication du consentement


    Mon souci n'est pas de vous dire quoi penser, mais de vous donner à penser. La pensée est l'arme la plus dangereuse. Rien n'est plus incontrôlable et dangereux pour un gouvernement qu'une population éduquée qui se targue de vouloir penser.

    Voilà pourquoi, sur mon ancien site j'avais créé une rubrique "Désinfo" dans laquelle j'avais regroupé quelques articles destinés à aiguiser votre esprit critique

    Voici pourquoi je propose de lire cet article qui parle du livre de Noam Chomsky et Edward Herman.


Comment ? Vous ne connaissez pas Noam Chomsky ?

    Les recherches de Chomsky ont joué un rôle crucial dans ce que l’on appelle la « révolution cognitive ». Sa critique du Verbal Behavior (« Comportement verbal ») de Skinner en 1959, a remis en question l’approche comportementale de l’étude de l’esprit et du langage, qui dominait dans les années 1950. Son approche naturaliste de l’étude du langage a également eu un grand impact en philosophie du langage et de l’esprit. Il a également établi la hiérarchie dite de Chomsky, moyen de classification des langages formels en fonction de leur pouvoir de génération.

    En parallèle de sa carrière scientifique, Noam Chomsky mène une intense activité militante depuis le milieu des années 1960 lorsqu’il a pris publiquement position contre l’engagement américain au Viêt Nam. Sympathisant du mouvement anarcho-syndicaliste et membre du syndicat IWW, il a donné une multitude de conférences un peu partout dans le monde et a publié de nombreux livres et articles dans lesquels il fait part de ses analyses historiques, sociales et politiques. Ses critiques portent tout particulièrement sur la politique étrangère des États-Unis d’Amérique et le fonctionnement des mass médias.

    L’ouvrage de Noam Chomsky et Edward Herman, Manufacturing consent, est publié dans sa version intégrale sous le titre La fabrication du consentement aux Editions Agone.


Voici la présentation qu’en fait l’éditeur :

« Dans cet ouvrage, désormais un classique outre-Atlantique (1988, rééd. 2002), les auteurs présentent leur « modèle de propagande », véritable outil d’analyse et de compréhension de la manière dont fonctionnent les médias dominants. Ils font la lumière sur la tendance lourde à ne travailler que dans le cadre de limites définies et à relayer, pour l’essentiel, les informations fournies par les élites économiques et politiques, les amenant ainsi à participer plus ou moins consciemment à la mise en place d’une propagande idéologique destinée à servir les intérêts des mêmes élites. En disséquant les traitements médiatiques réservés à divers événements ou phénomènes historiques et politiques (communisme et anticommunisme, conflits et révolutions en Amérique Latine, guerres du Vietnam et du Cambodge, entre autres), ils mettent à jour des facteurs structurels qu’ils considèrent comme seuls susceptibles de rendre compte des comportements systématiques des principaux médias et des modes de traitement qu’ils réservent à l’information. Ces facteurs structurels dessinent une grille qui révèle presque à coup sûr comment l’inscription des entreprises médiatiques dans le cadre de l’économie de marché en fait la propriété d’individus ou d’entreprises dont l’intérêt est exclusivement de faire du profit ; et comment elles dépendent, d’un point de vue financier, de leurs clients annonceurs publicitaires et, du point de vue des sources d’information, des administrations publiques et des grands groupes industriels. »

Vous trouverez un long extrait de ce fameux livre sur le site suivant :
http://www.acrimed.org/article3010.html


Je ne peux résister au plaisir de vous faire lire ces 2 extraits :

"Des médias subventionnés Afin de renforcer leur prédominance comme sources d’information, les fabricants gouvernementaux et commerciaux d’information se donnent beaucoup de peine pour faciliter la vie des médias. Ils mettent à leur disposition des locaux, font parvenir à l’avance aux journalistes les textes des discours et des rapports, ajustent les horaires des conférences de presse en fonction des délais de bouclage ; rédigent leurs communiqués dans un langage qui peut être facilement repris ; veillent à la mise en scène de leurs conférences de presse et de leurs séances photo. C’est le travail des chargés de communication que de « répondre aux besoins et à la temporalité journalistique en leur livrant un matériel préparé clés en main par leurs services ». Dans les faits, les grandes bureaucraties des puissants subventionnent les médias et s’y assurent un accès privilégié en réduisant les coûts des nouvelles brutes et de production de l’information. Elles deviennent ainsi des sources d’information « de routine » et ont libre accès aux médias tandis que les autres sources doivent se battre pour obtenir un accès et peuvent être ignorées pour cause d’arbitraire des gate-keepers [portiers de l’information]."

"Des experts La relation entre pouvoir et sources d’information dépasse le simple approvisionnement en nouvelles quotidiennes par les autorités et les entreprises incluant la livraison d’"experts". La prédominance des sources officielles demeure vulnérable face à l’existence de sources non-officielles extrêmement respectables qui délivrent les points de vue dissidents avec une grande autorité. Le problème est contrôlé grâce à « la cooptation des experts » - c’est-à-dire en les rémunérant comme consultants, en finançant leurs recherches, en organisant des think tanks qui les emploieront directement et aideront à diffuser leur message. De la sorte, on peut créer des biais structurels en orientant la mise à disposition d’experts dans la direction souhaitée par les autorités et « le marché ». Comme le soulignait Henry Kissinger, dans cet « âge des experts » la « communauté » des experts est constituée par « ceux qui ont un intérêt particulier dans les opinions communément admises, élaborant et définissant ces consensus à un haut niveau ; c’est ce qui en fait, en dernière analyse, des experts ». Une telle évolution est tout à fait logique pour permettre aux opinions les plus communément admises (à savoir celles qui servent au mieux les intérêts des élites) de continuer à prévaloir."



Voici cette vidéo, toujours en ligne en 2023, qui vous parle des travaux de Chomsky en évoquant les intellectuels et le pouvoir.


Chomsky, les intellectuels et le pouvoir from lesmutins.org on Vimeo.

Et voici quelques images que j'ai bricolées pour vous. Faites-en bon usage...😉





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