Depuis 2010, Transitio est un site dans lequel j'analyse à ma façon la formidable période de transition que nous vivons. J'ai commencé par me préoccuper de la transition énergétique (pour des raisons professionnelles), mais très vite il m'est devenu évident qu'il fallait s'intéresser également à toutes les autres formes de transitions en cours, économiques, sociétales, etc.
(Transitio.info remplace le vieux site Transitio.net, devenu techniquement obsolète)
Peu de temps avant l’élection du sinistre Donald Trump, j’ai
vu apparaitre sur mon fil d’actualité Facebook, une vidéo de son fils Don Junior dans un gros 4 x 4 se promenant joyeusement au Groenland ! Trump
père aurait parait-il entendu dire que les habitants du Groenland sont « MAGA »,
nom donné à ses supporters (Make America Great Again).J’ai d’ailleurs vu pas mal de publications
américaines inaccoutumées sur mon fil d’actualité à partir de cette période.
Mais à présent je comprends mieux, vu que le patron de Facebook a rejoint le
quarteron de malfaisants au service de Trump.
Le post de Trump faisant part de ses vues sur le Groenland.
Alors pourquoi le Groenland ?
Regardez la carte ci-dessous, publiée sur le site du journal
Le Monde en 2018. Vous comprenez mieux pourquoi d’après Trump, ce territoire
est très important pour la sécurité économique des États-Unis. Vous remarquerez sur celle-ci les annotations concernant les effets "bénéfiques" du réchauffement climatique pour l'exploitation de toutes ces ressources...
Fort curieusement, les USA ne font pas partie des principaux pays à avoir été autorisés à explorer les richesse minières du Groenland, comme le montre le "camembert" ci-dessous :
Répartition, par pays d'origine, des entreprises responsables des activités de forages miniers exploratoires depuis 1912 au Groenland, en poucentage de kilomètres forés.
Cette autre carte est intéressante également parce qu'elle vous montre quels sont les pays qui d'une certaine façon, entourent géographiquement le Groenland. Vous allez tout de suite remarquer la présence des grands méchants Russes...
Concernant les "grands méchants Russes" évoqués brièvement ci-dessus, je vous conseille la lecture d'un article intéressant que vous découvrirez en cliquant sur l'image ci-dessous...
Tout cela ne semble pas sérieux. On en rigole même. Mais ne nous y trompons pas. Les ressources diminuant de façon affolante, les gouvernements, plutôt que de s'orienter vers une vitale transition écologique, vont revenir à d'anciennes politiques impériales d'accaparement des ressources, comme au 19ème siècle.
Cette carte provient d'un article de 2010 du journal L'Express; A noter que sur leur site, GAZA se trouve masqué.
Chronique de la guerre
des ressources énergétiques
Je l’ai déjà écrit de
nombreuses fois sur Transitio. Quand il y a une guerre quelque part, faites une
recherche en joignant au nom du pays le nom d’une énergie fossile.(Irak/pétrole, Mali/uranium, Niger/uranium, Ukraine/uranium/gaz, etc.).
Je vais essayer de
suivre de plus près l'évolution de cette guerre généralisée pour les ressources dont
l’épuisement est signalé et redouté depuis plus de 20 ans ! Afin de
pouvoir publier plus souvent, je vais faire des articles plus courts. Je vais
aussi parfois, comme pour celui-ci, me contenter de partager avec vous un
article trouvé sur le site d’un média officiel. Car je me fais peu d’illusions
sur le crédit que l’on me donne, malgré le fait que je traite depuis plus de 12 ans de l'épuisement des ressources énergétiques et de ces guerres qui dissimulent leurs vrais motifs !
Nos médias ne risquent
pas de vous parler beaucoup de cet aspect de la boucherie qui se déroule en Palestine. La France est "un peu" impliquée dans cette guerre, d’une
part en raison de sa vassalité envers les USA et d’autres part parce qu’elle
est l’un des principaux pays vendeurs d’armes dans le monde ! (Et que nombre
de nos médias appartiennent à des marchands d’armes). Qui plus est, cette guerre est source de haine entre deux communautés importantes de Français.Ne vous faites donc pas avoir
par les discours de propagande rabâchés par nos médias...
La vraie raison de la
guerre à Gaza, ce n'est pas seulement de régler son compte au Hamas, un groupe effectivement terroriste, mais qui a été élu par des Palestiniens poussés au désespoir ; c'est aussi la volonté d’Israël de s’approprier les champs gaziers qui
sont au large de Gaza ! C’est pour la même raison que Trump veut lui aussi mettre la main sur la bande de Gaza. Pas uniquement pour la transformer en "Riviera du Moyen Orient" comme le prétend ce sinistre personnage, mais pour y
implanter des ports méthaniers et autres gazoducs.
Je vous propose de lire cet article du journaliste Walid Abuhelal publié le 20 févier 2024 sur le site Middle East Eye.(Walid Abuhelal est un économiste et chercheur en économie
arabe qui a occupé divers postes de direction dans le secteur privé en Jordanie
et en Arabie saoudite. Il intervient régulièrement sur plusieurs chaînes
d'information et sites Internet arabes.)
La guerre contre Gaza
est aussi une tentative israélienne de s'emparer des réserves de gaz
palestiniennes
Les projets et
ambitions de Tel-Aviv en Méditerranée orientale ne seront pas réalisés à moins
qu'il ne confisque le champ gazier de Gaza
L’ampleur terrifiante des destructions provoquées par
la machine de guerre israélienne à Gaza indique
que l’objectif de cette attaque n’est pas seulement de détruire le Hamas.
On peut plutôt en déduire que cette agression a mis du temps
à se produire, car Israël attendait le moment opportun pour déchaîner toute sa
force militaire contre le territoire palestinien assiégé
.
Certains ont avancé que l'objectif d'Israël était de
refouler la population de Gaza vers le Sinaï ,
et l'attaque du Hamas du 7 octobre a fourni un prétexte pour lancer cette
opération. Le sionisme en tant qu'idéologie repose sur le déplacement des
propriétaires fonciers par l'intimidation et la coupure des infrastructures
vitales, ouvrant la voie à l'installation des colons israéliens.
Mais il existe une autre raison, plus importante, derrière
la guerre actuelle d’Israël : les richesses prometteuses en gaz naturel
découvertes dans l’est de la Méditerranée, plus précisément au large de Gaza.
Le champ gazier du Levant comprend les
côtes de la Palestine historique (Israël et Gaza), de la
Syrie , du Liban et, de l'autre côté, l'île de Chypre. On
estime que ce champ contient environ 122 trillions de pieds cubes de gaz
naturel.
Quant aux côtes palestiniennes de Gaza, British Gas a
confirmé en 1999 que les réserves de Gaza Marine étaient estimées à 1,1
trillion de pieds cubes de gaz naturel. La même année, l'Autorité palestinienne
a accordé à British Gas un
contrat de 25 ans pour exploiter le champ gazier de Gaza Marine.
Jusqu'à présent, après 25 ans, les Palestiniens n'en ont jamais bénéficié.
Cela est dû aux
obstacles qu'Israël a placés sous de nombreux prétextes, y compris par exemple
la crainte que les revenus servent à « financer le terrorisme » contre Israël.
Plusieurs
gouvernements israéliens, d’Ehud Barak à Benjamin Netanyahu, ont donné leur
accord aux Palestiniens à plusieurs reprises pour commencer à exploiter la
marine de Gaza. Mais à chaque fois, Israël est revenu sur son accord.
Il est évident
qu’Israël ne souhaite pas donner aux Palestiniens le moindre sentiment de
souveraineté sur leur terre ou leurs eaux territoriales, ce qui constitue une
preuve supplémentaire des intentions préméditées d’Israël de déplacer les
Palestiniens de leurs terres historiques et de confisquer leurs ressources
naturelles.
Outre le gaz naturel
de Gaza, il convient de souligner qu’Israël vole le gaz naturel palestinien
du champ pétrolier et gazier de Meged en Cisjordanie occupée
sous prétexte que le champ est situé à l’ouest de la ligne d’armistice de 1948.
Politiques
expansionnistes
Alors qu’Israël n’a
jamais pris au sérieux le soi-disant processus de paix ni le droit des
Palestiniens à l’indépendance et à l’autodétermination, Netanyahou a adopté une
ligne particulièrement dure. Le dirigeant le plus ancien de l’État a choisi la voie de la « paix
économique », qui implique de légères améliorations des conditions économiques des Palestiniens vivant sous
occupation afin de réprimer la résistance.
Dans le même temps, il
s’est concentré sur des mégaprojets conçus principalement pour bénéficier aux
Israéliens, tout en offrant potentiellement des avantages secondaires à la
population arabe.
À cet égard, il s’est
concentré sur deux domaines principaux : transformer Israël en une porte
d’entrée et un corridor reliant l’Est et l’Ouest, et faire de
l’État un centre mondial pour les exportations de gaznaturel .
En outre, face au
risque persistant d’attaques en mer Rouge, l’Égypte et
les Émirats arabes unis ont travaillé avec Israël pour établir une route
terrestre alternative via l’Arabie saoudite et la Jordanie afin
de contourner la menace yéménite. Quant au deuxième objectif, Israël a déployé
des efforts importants pour conclure des accords gaziers avec Chypre, la Grèce et l’Égypte.
Mais les plans et les
ambitions d’Israël à cet égard ne seront pas complets tant qu’il n’aura pas
confisqué les réserves de gaz de Gaza. Netanyahou a clairement fait savoir
qu’il entendait contourner les aspirations du peuple palestinien, après avoir souligné l’année dernière que « celui-ci
doit faire partie du processus [de paix], mais qu’il ne doit pas avoir de droit
de veto sur ce processus ».
Scénarios
d'après-guerre
La volonté d'Israël
de s'emparer du gaz de Gaza peut expliquer en partie
l'intransigeance de Netanyahou en matière d'initiatives de cessez-le-feu, car
ce projet repose sur le maintien du contrôle sécuritaire d'Israël sur le
territoire et l'expulsion de la population palestinienne. Les ministres israéliens
ont ouvertement parléde ces objectifs depuis le début de
la guerre.
Parmi les éléments qui
prouvent la validité de cette analyse, il y a deux points importants. Tout
d’abord, il est surprenant qu’Israël ait accordé des licences à trois sociétés pour explorer le
gaz naturel dans la zone marine au large des côtes d’Israël et de Gaza.
Cette démarche
israélienne confirme ce que nous avons déclaré précédemment sur l'intention
délibérée d'Israël de voler la richesse du gaz naturel des Palestiniens, en
arguant que Gaza (Palestine) n'est pas un État souverain et n'a donc pas le
droit de réclamer la souveraineté sur la Zone économique spéciale selon le
droit de la mer ( CNUDM ), bien que la Palestine ait été acceptée comme
membre observateur de l'ONU en 2012.
Israël n'a pas encore
signé la Convention des Nations Unies sur la mer et n'a même pas délimité ses
frontières maritimes. Il convient de noter ici que le Liban a insisté sur la démarcation de ses frontières maritimes
avec Israël afin de garantir que le gaz naturel du Liban ne soit pas volé par
l'État occupant.
Le deuxième point est
le document préparé par le ministère israélien du
Renseignement moins d’une semaine après l’opération « Inondation d’Al-Aqsa »,
qui identifiait essentiellement trois options pour la situation des
Palestiniens à Gaza après la guerre.
Option A : La
population restant à Gaza sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Option
B : La population restant à Gaza et l’émergence d’une autorité arabe locale
(non-Hamas). Option C : L’évacuation de la population civile de Gaza vers le
Sinaï.
Le document souligne que l'option C est la plus
favorable pour Israël et qu'elle est réalisable. Selon le document, il suffit
de faire preuve de détermination face à la pression internationale, en mettant
l'accent sur l'exploitation du soutien des États-Unis et d'autres gouvernements
pro-israéliens.
Pas de leadership
unifié
Israël est conscient
de l’énorme soutien politique dont il bénéficie de la part de l’Occident, en
Europe et aux États-Unis.
Ces acteurs viennent
de participer à la dernière Conférence de Munich sur la sécurité, dont l'objectif
principal était la normalisation entre Israël et les États arabes par
l'élargissement des accords d'Abraham , le corridor de
l'IMEC , ainsi que la « menace » posée par l'Iran et ses alliés. En
d'autres termes, la conférence s'est concentrée sur les préoccupations
d'Israël, sans qu'il y ait eu de discussion sincère sur 75 ans de souffrances
palestiniennes.
En raison de l’absence
d’une direction palestinienne forte et unifiée depuis les accords
d’Oslo , Israël a pu pendant des décennies mener librement sa
politique expansionniste et coloniale en l’absence d’opposition palestinienne
significative. Mais l’attaque du Hamas du 7 octobre a brisé cette illusion.
Israël considère le
Hamas et tous les groupes de résistance palestiniens comme un obstacle à ses
grandes ambitions régionales, notamment la saisie des richesses en gaz naturel
de Gaza.
L’offensive choquante
du Hamas le 7 octobre dernier a souligné les difficultés auxquelles Israël est
confronté pour tenter d’imposer son programme dans la région. Le groupe armé a
jusqu’à présent refusé de livrer les derniers otages israéliens, attendant un accord qui mettrait fin à la guerre et
faciliterait la reconstruction de Gaza.
En fin de compte,
l'objectif d'un État palestinien indépendant - ou du moins un État dans lequel
les Palestiniens pourraient contrôler leurs propres ressources naturelles - est
réalisable, mais il leur faut d'abord résister à l'assaut israélien à Rafah. Ce pourrait être la
dernière chance pour Israël de déplacer la population palestinienne de Gaza.
Les opinions exprimées
dans cet article appartiennent à l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la
politique éditoriale de Middle East Eye.
Mise à jour au 23/09/2028 :
J'ai vu passer sur Facebook cette vidéo ou Alain Juillet, un ancien responsable de la DGSE évoque précisément l'enjeu que représentent ces fabuleux gisements gaziers. Alain Juillet est mal vu par nos médias qui l'accusent entre-autre d'être pro-Poutine ou de plaire aux complotistes. Ce n'est pourtant pas un imbécile. Il a quand même été à la direction du service de renseignement français. N'en déplaise à nos maitres à penser.
Voici le texte :
"Quand on voit la guerre Gaza, vous ne pouvez pas comprendre
ce qui se passe à Gaza si vous oubliez que, depuis la découverte du gaz du
pétrole en Méditerranée et selon les lois et les règles internationales, tous
les pays côtiers ont droit a des royalties sur le gaz et le pétrole qui sont
tirés des fonds marins. En face de Gaza, il y a un gisement. Le calcul de la
rentabilité du gisement pour les kilomètres de plage de Gaza, c'est 3 milliards
par an de dollars. Et donc vous comprenez tout de suite l'intérêt de chasser
les Palestiniens de Gaza pour récupérer cette zone. Cet un élément du problème
dont on ne parle pas en France, mais qui est pourtant, je vous garantis, un
véritable problème. Parce que les 3 milliards, ça change complètement la vision
des choses à tout point de vue, soit parce que les Palestiniens les ont, soit
si les Israéliens les ont."
Quelques mots pour conclure ?
Le problème est bien sûr bien plus complexe que cela...
Auto-analyse
Le cerveau étant toujours en quête de sens, il ne peut s'empêcher d'agencer des informations pour trouver une logique à ce qu'il perçoit, y compris au chaos le plus complet. Je suis conscient du fait que je suis peut-être moi-même victime de cette volonté absurde de chercher une logique aux évènements.
Israël...
Concernant l'État d'Israël, je fais partie d'une génération a qui ont a appris à culpabiliser à propos de l'holocauste des 6 millions de Juifs, et ce, alors que mes propres parents étaient eux-mêmes des enfants pendant la seconde guerre mondiale ! De ce fait, j'ai soutenu aveuglément l'État d'Israël durant des décennies. Mais ce soutient inconditionnel n'existe plus, l'armée israélienne est allée trop loin dans le crime. Le génocide en cours à Gaza est inexcusable.
Légendes dorées
De même que la légende dorée des USA grands défenseurs de la liberté et de la démocratie, s'est effondrée, celle d'Israël, la seule grande démocratie du Moyen orient vient de s'évanouir.
C'est difficile à penser pour la plupart des ceux qui ne connaissent pas l'Histoire. Mais un pays peut basculer en très peu de temps à l'opposé des valeurs qu'il a défendues durant des décennies.
Les États-Unis d'Amérique deviennent un état fasciste, tout comme leur vassal historique, Israël.
Rappelons au passage que ces deux pays sont dominés par de très forts courant religieux qui les persuadent que l'on peut s'accaparer d'un territoire et d'en chasser ou tuer tous les habitants, parce que la divinité datant de l'âge de bronze qu'ils adorent leur a "donné" ledit territoire...